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Italie : Revenus réels des ménages en baisse

Le rapport « Conditions de vie et revenus des ménages » de l’Istat montre que la population italienne à risque pauvreté est en baisse, mais les revenus réels des ménages affichent une nette diminution.

vue aérienne sur la foule place duomo à mian jilbert-ebrahimi-Z8UZnkBIkOM-unsplashvue aérienne sur la foule place duomo à mian jilbert-ebrahimi-Z8UZnkBIkOM-unsplash
Photo de Jilbert Ebrahimi sur Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 13 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024

 

Comme chaque année, la situation économique de la population italienne est photographiée par le rapport « Conditions de vie et revenus des ménages », signé par l’Institut national des statistiques (Istat).

En 2023, 22,8% de la population est menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale, souligne le rapport publié la semaine dernière. Il s’agit d’une valeur en baisse par rapport à 2022 (24,4%) résultant d’une réduction de la part de la population menacée de pauvreté - 18,9% en 2023 contre 20,1% l'année précédente -, mais une légère augmentation de la population vivant dans des conditions de grave privation matérielle et sociale (4,7% contre 4,5%).

 

Quid de la suppression du revenu de citoyenneté

 

Le revenu de citoyenneté, une aide d’environ 550 euros mensuels attribuée aux plus précaires, a continué de représenter la mesure structurelle la plus pertinente pour lutter contre la pauvreté, note l’Istat. En 2019, quelque 970.000 ménages en bénéficiaient, soit 3,8% du total des ménages italiens. Au cours des deux années suivantes, marquées par la pandémie, ils étaient 5,3% et 5,9%, pour atteindre jusqu’à 6,5% des ménages en 2022 (1,65 millions au total).

Le gouvernement de Giorgia Meloni a néanmoins supprimé cette allocation, remplacée depuis le 1er janvier 2024 par un chèque d'inclusion aux conditions plus strictes. Une nouvelle mesure pointée du doigt par la Commission européenne la semaine dernière, qui dans une analyse réalisée dans le cadre du Semestre européen, s’inquiète de son impact, à savoir, l’augmentation des taux de pauvreté absolue et de pauvreté infantile de respectivement 0,8 et 0,5 % par rapport à l’ancien régime d’aide au revenu. Selon les simulations réalisées par la Banque d’Italie, l’allocation d’insertion réduirait le nombre de familles bénéficiaires de 40 % pour les familles de nationalité italienne et de 66 % pour les familles d’autres nationalités.

 

Revenus réels des ménages en baisse

 

En 2022, le revenu moyen des ménages italiens était de 35.995 euros, soit environ 3.000 euros par mois. S’il s’agit d’une augmentation nominale de 6,5% par rapport à l’année précédente, cette croissance masque néanmoins une baisse en termes réels de 2,1% « compte tenu de la forte accélération de l’inflation enregistrée durant l’année [8,7% en 2022] », souligne l’Istat.

La diminution des revenus réels a été plus marquée au nord-ouest (-4,2%), alors qu’elle a été plus contenue au nord-est (-1,1%), dans le centre (-0,9%) et dans le sud (-1,2%).
Durant la même année, le revenu total des familles les plus riches est 5,3 fois supérieur à celui des familles les plus pauvres (contre 5,6 fois en 2021).

 

Les politiques de soutien

 

L'amélioration du taux de la population menacée de pauvreté dépend des politiques de soutien au revenu, qui en 2022, avec le gouvernement Draghi, comprenaient à la fois le revenu de citoyenneté et l'allocation universelle unique, entrée en vigueur le 1er mars de la même année et qui, selon l’Istat a eu le plus grand impact sur les ressources économiques des familles.

L'allocation universelle unique a été perçue par 38,2% de familles supplémentaires, qui n'avaient pas droit à l'ancienne allocation pour la cellule familiale. Et l'augmentation du nombre de bénéficiaires de l'allocation dont les revenus proviennent d'un travail indépendant est significative ; leur nombre a triplé par rapport à 2021.

Les deux autres mesures qui ont allégé les dépenses des familles, principalement en raison de l'augmentation du coût de la vie et de l'augmentation des prix des matières premières, étaient les primes de 200 euros, puis de 150 euros, également instituées en 2022. Ces deux mesures ont été conçues comme une allocation unique, dans le but de soulager les travailleurs, retraités et chômeurs avec un revenu inférieur à 35.000 euros. Selon les données, 27 millions de personnes ont reçu ces primes.

 

 

 

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