Stress, angoisse, tension : en 2024, plus de 7 Espagnols sur 10 ont souffert de troubles émotionnels liés à ces fléaux modernes. Une tendance en hausse qui inquiète les professionnels de santé.
Maria, 34 ans, jongle entre son travail, ses enfants et des factures qui s'accumulent. Comme elle, des millions d’Espagnols ploient sous le poids écrasant du stress et de l’anxiété. La VIIe étude sur la santé et le mode de vie d’Aegon tire la sonnette d’alarme : ils seraient 72% à avoir souffert de ces maux insidieux. Un vrai sujet de santé publique.
Une génération sous tension : 93% des jeunes Espagnols confrontés à l’anxiété
Près de trois quarts des Espagnols sondés (74,6%) décrivent une année marquée par des épisodes récurrents de nervosité, de tension ou d’angoisse. Pour 23,5%, ces sensations ne se sont pas dissipées au bout de quelques jours : elles ont persisté sur plus de la moitié de l’année, laissant une empreinte profonde sur leur quotidien.
Les femmes, en particulier, semblent porter le fardeau le plus lourd : 86,2% d’entre elles rapportent des symptômes de dépression ou d’anxiété, contre 77,9% des hommes. Le constat est similaire pour les personnes sans enfants, dont 87,2% ressentent ces troubles, un chiffre supérieur aux 79,3% relevés chez celles ayant des enfants.
Chez les plus jeunes, la situation est encore plus alarmante : 93,1% des 18-25 ans affirment avoir traversé des périodes d’anxiété ou de dépression. Des chiffres qui diminuent peu à peu avec l’âge pour atteindre 67,6% chez les plus de 65 ans. L’étude révèle aussi un lien direct entre ces symptômes dépressifs et l’insécurité économique. Dans un contexte de difficultés financières croissantes, la spirale du stress semble s’accélérer, frappant le plus durement ceux déjà fragilisés par la précarité.
L'Espagne en tête de liste des pays dont la population est la plus stressée au monde
Du stress, partout et tout le temps
L’impact du stress ne se limite pas à de simples moments de tension. Selon l’étude, 82,2% des participants ont éprouvé au moins un symptôme de dépression ou d’anxiété. Et pour 84,6% d’entre eux, ces troubles n’ont pas été sans conséquence : ils ont perturbé leur quotidien, parfois de manière durable. Pour 15,4%, l’impact a été si lourd qu’il a profondément altéré leur bien-être.
Ces problèmes psychiques semblent se généraliser : 97,5% des sondés rapportent avoir vécu un épisode de stress rien qu’au cours du dernier mois. Même ceux qui jugent leur santé émotionnelle "moyenne" ne sont pas épargnés : 98,7% d’entre eux confessent avoir ressenti des signes de tension vive ou d’anxiété.
Les régions d’Espagne les plus touchées : Navarre, Murcie et Pays basque
Les disparités régionales sont marquées. En Navarre, 98% des habitants sondés déclarent avoir souffert de symptômes d’anxiété ou de dépression, suivis de Murcie (90%) et du Pays basque (88,7%). À l’inverse, les Asturies (68%), La Rioja (72%), ainsi que la Communauté valencienne et Madrid (76,7% chacune) sont les régions les moins touchées par ces troubles.
Le stress et l’anxiété s’imposent comme des compagnons invisibles, mais omniprésents.
Un monde trop rapide
L’étude révèle une situation préoccupante : la santé mentale des Espagnols vacille sous le poids des pressions contemporaines. Une société qui évolue à un rythme effréné, l’incertitude économique qui gagne du terrain et les exigences du quotidien créent un cocktail explosif. Ces transformations rapides laissent peu de répit. Beaucoup de personnes se retrouvent submergées, prises dans une spirale où le stress et l’anxiété s’imposent comme des compagnons invisibles, mais omniprésents.
Il est grand temps de replacer la santé mentale au cœur des priorités sociétales. Cela passe par une prise de conscience collective, mais aussi par des actions concrètes. Des politiques publiques ambitieuses, des campagnes de sensibilisation et des mesures favorisant un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso pourraient être les premiers pas pour retrouver un souffle dans un monde qui va trop vite.