Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Les activités "non-essentielles" reprennent dès lundi en Espagne

déconfinement espagnedéconfinement espagne
Creative Commons
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 12 avril 2020, mis à jour le 13 avril 2020

Lundi 13 avril, les entreprises appartenant aux secteurs dits "non essentiels" pourront reprendre leur activité en Espagne, sous certaines conditions de fonctionnement définies par le gouvernement. Hygiène, distancement social et échelonnement des horaires sont les maîtres-mots de la reprise.


Afin de freiner radicalement l'expansion de l'épidémie de coronavirus Covid-19, l'économie espagnole a été mise en suspens depuis le lundi 30 mars 2020. Le décret prononcé a paralysé pour deux semaines toutes les activités à l'exception de celles considérées comme essentielles : pharmacies, magasins d'alimentation, de produits de première nécessité... La porte-parole du gouvernement avait alors expliqué que toutes les mesures seraient ensuite prises pour "ressusciter et reconstruire le modèle productif" du pays. Ce lundi, le moment tant attendu de la reprise économique est enfin arrivé pour de nombreux entrepreneurs, mais sous certaines conditions. La menace du virus planant encore sur le pays, le gouvernement a défini des règles strictes à respecter pour mettre peu à peu en marche la machine économique.

Les activités considérées comme non essentielles en Espagne sont celles qui ne rentrent pas dans la liste du décret du 29 mars publié dans le BOE.
Concrètement, en dehors de la construction -qui reste paralysée pour les chantiers réalisés dans des bâtiments habités- sont ainsi concernés les services de nettoyage, de coiffure à domicile ou encore de sécurité, mais aussi les entreprises de télécommunication ou la fabrication industrielle, à l'instar des usines de fabrication du groupe Inditex, qui ont repris du service.


Éviter une nouvelle augmentation des cas

La plus grande préoccupation des autorités est d'éviter que la reprise des activités économiques ne provoque une nouvelle hausse des cas de Coronavirus dans le pays. Le ministre de la Santé a alors précisé que l'état d'urgence et les mesures correspondantes restent une priorité. "Les restrictions de mobilité et le confinement restent en vigueur, a-t-il expliqué, la seule différence est que certaines personnes pourront reprendre le travail, et se déplaceront uniquement pour aller travailler". Il ne sera donc pas possible d'aller se promener ni de s'attarder dans les lieux publics. Le télétravail est à privilégier pour ceux qui le peuvent. Les personnes présentant des symptômes doivent bien évidement rester chez elles et respecter une période de quarantaine avant de reprendre le travail. 


Des règles d'hygiène et de précaution à respecter

Le gouvernement exige des entreprises et de leurs travailleurs le respect d'un certain nombre de règles d'hygiène durant cette période de reprise. Tous les employés qui retournent sur leur lieu de travail devront respecter une distance de sécurité d'au moins un mètre (de deux mètres, dans l'idéal) entre eux, ainsi qu'avec les éventuels clients. Pour les travailleurs qui ne pourront pas éviter la proximité physique, l'usage de masques de protection des voies respiratoires est alors recommandé, ainsi que des gants et des vêtements de protection si nécessaire. Pour se rendre au travail, l'usage de modes de transport privés doit être favorisé dans la mesure du possible, afin d'éviter les agglomérations de personnes dans les transports publics pour le moment. Si ces règles semblent pertinentes sur le papier, les entrepreneurs avertissent de la grande difficulté pour les appliquer dans certains cas : en effet, les employés de la construction ou les ouvriers des usines de montage, entre autres exemples, ne peuvent pas forcément respecter la distance sociale imposée pour mener à bien leurs tâches professionnelles. 


Des horaires flexibles et échelonnés

Afin de faire respecter au mieux les recommandations établies pour la reprise de l'activité économique, le gouvernement demande aux entreprises de planifier différemment le travail de leurs employés. Dans ce contexte si particulier, l'idée est de repenser l'organisation des tâches pour se conformer aux règles d'hygiène et de distance. Lorsque l'épidémie sera totalement surmontée, l'organisation pourra alors être revue et rétablie. Le ministère de la Santé demande également aux employeurs d'échelonner l'arrivée des employés sur le lieu de travail, afin d'éviter de faire transiter tous les travailleurs en même temps. La mise en place d'horaires flexibles permettrait de répartir les agglomérations de personnes tout au long de la journée, dans les transports comme dans les accès aux entreprises.