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Voyager sans visa: l’Espagne dans le top 3 des passeports les plus puissants du monde

Dans le monde, tous les passeports ne se valent pas. Tandis que certains ouvrent les portes de près de 200 pays sans visa, d'autres clouent leurs détenteurs au sol. Selon le dernier Henley Passport Index, l’Espagne décroche une prestigieuse troisième place, aux côtés de ses voisins européens. Un classement révélateur des rapports de force, où la liberté de circuler reste un privilège que peu de pays peuvent s’offrir.

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Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 27 juillet 2025, mis à jour le 1 août 2025

À l’heure où la moitié du monde se heurte aux murs des frontières, l’Espagne, elle, passe presque sans encombre. Le dernier Henley Passport Index, publié le 22 juillet 2025, classe le passeport espagnol à la troisième place mondiale en matière de liberté de circulation.

Avec 189 destinations accessibles sans visa, le document rouge-bordeaux se hisse dans le peloton de tête aux côtés de la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande, la Finlande et le Danemark. Une élite européenne pour qui voyager ne relève ni du privilège ni du parcours du combattant, mais d’un simple coup de tampon.

 

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Passeports puissants : l’Espagne dans le top mondial de la mobilité

À l’avant-poste du classement, Singapour. Ses citoyens peuvent faire leurs valises pour 195 pays sans même prononcer le mot « visa ». Le Japon et la Corée du Sud, habitués des premières marches, suivent avec 190 destinations au compteur.
Dans ce concert de passeports premium, l’Espagne n’est pas en reste.

Avec ses 189 accès sans formalité, elle décroche une place dans le club très restreint des nationalités ultra-mobiles. Un privilège construit à coups d’accords bilatéraux et d’une appartenance assumée à l’Union européenne qui place la liberté de circulation au cœur de son ADN.

 

Derrière le tampon, la diplomatie

Derrière cette liste en apparence anecdotique se cache un véritable baromètre d’influence mondiale. Mis à jour deux fois par an par le cabinet britannique Henley & Partners, à partir des données de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le Henley Passport Index mesure bien plus que la capacité à voyager : il évalue la confiance qu’un État inspire, la densité de ses réseaux diplomatiques, la fluidité de ses accords bilatéraux.

En clair, plus un passeport ouvre de portes, plus il témoigne de la place qu’un pays occupe dans le jeu géopolitique global. Son créateur, Christian H. Kaelin, résume la logique sans fard : « L’accès se gagne et se maintient par une diplomatie active et stratégique. » La liberté de circuler n’est donc pas un droit universel, mais une monnaie d’échange entre États, dont les citoyens récoltent – ou non – les dividendes.

 

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Classement Henley : les surprises viennent du Sud

L’édition de juillet met aussi en lumière certaines tendances à la baisse. Ainsi, le passeport américain n’ouvre plus autant de portes. Relégué à la dixième place, celui des États-Unis ne donne désormais accès sans visa qu’à 182 pays. Le Royaume-Uni, de son côté, dévisse au sixième rang. Une lente érosion entamée il y a presque une décennie, loin des années fastes où Londres (2015) et Washington (2014) caracolaient en tête.

Pendant ce temps, l’Inde crée la surprise. Avec seulement deux nouvelles destinations sans visa, elle bondit de huit places pour s’installer en 77e position. Une prouesse plus symbolique que révolutionnaire, mais révélatrice d’un mouvement. Quant à l’Arabie saoudite, en quête d’image et d’ouverture, elle empoche quatre exemptions de plus depuis janvier et grimpe à la 54e place, avec 91 pays accessibles.

 

Passeports à deux vitesses : quand la mobilité devient un privilège d’État

D’un côté, les passeports qui ouvrent le monde. De l’autre, ceux qui ferment les frontières... En bas du classement, l’Afghanistan reste lanterne rouge, avec seulement 25 pays accessibles sans visa. La Syrie (27), l’Irak (30) et le Yémen (32) complètent ce carré, témoignant d’une mobilité mondiale profondément inégalitaire.

À l’inverse, le passeport espagnol joue dans la cour des puissants. Outil de diplomatie autant que symbole de confiance, il devient une clé d’or pour les citoyens, les entreprises et les institutions. Dans un monde où la capacité à franchir les frontières est un marqueur de prospérité, posséder un document aussi bien classé, c’est plus qu’un privilège : c’est une forme de pouvoir.

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