Et si une simple image suffisait à raconter toute une histoire en Espagne ? Un lever de soleil à Malaga, une tempête de neige à Madrid, un projet culturel dans les rues de Valencia… Chaque cliché choisi par nos ambassadeurs dit quelque chose de fort, de beau, d’inattendu. Ces photos coups de cœur révèlent une Espagne intime, sensible, inoubliable.


Madrid sous la neige, drôle de nostalgie

Si on me demande de dégainer un de mes souvenirs les plus marquants de ma vie à Madrid, Filomena s'impose. Nostalgie du froid alors que la chaleur est maintenant bien installée ?
C'était le samedi 9 janvier 2021. La tempête laissa sur Madrid une couche de neige compacte qu'il fallut apprivoiser, passée l'euphorie amenée par la tombée des flocons. Je me promenai Plaza de Oriente où je pris cette photo de pigeons qui essayaient de se pelotonner contre le froid d'une statue, alors que la neige se soulevait encore par instants.
Je me souviens d'un ou deux bonhommes de neige installés sur les bancs des abribus attendant des bus qui ne vinrent jamais. La Gran Via devenue piste blanche, luges et skis sortis on ne sait d'où. Des batailles de boules de neige un peu partout. Ou de simples petites poignées que l'on écrase dans le cou et qui fondent insidieusement. Je me souviens des voitures et des rues figées dans la neige trop blanche, à faire cligner les yeux.
À quand la neige à nouveau sur Madrid ?
Maylis Dessaut
Aube andalouse

Je suis de ces joggeurs qui n'ont pas coutume de s'arrêter de courir - chrono oblige - pour immortaliser les paysages qui peuvent pourtant égayer une sortie matinale. Mais le lever de soleil sur la mer à Malaga m'a fait faire bien des stops cette fois-là. À mesure que le jour se levait, les couleurs changeaient, et j'ai fait quantité de clichés. Tant pis pour la perf, rien ne valait el amanecer de bord de mer.
Frédéric Pignon
Souvenirs d’un été à Cadix

En regardant cette photo, c'est en réalité plus d'une vingtaine de souvenirs qui me viennent en tête. Mais cette photo résume à elle seule ce magnifique voyage entre amis à la découverte des plages de Cadix. Une plage déserte, habillée de nos sourires et rires.
Un soleil complice, qui reflétait la lumière interne que chacun de mes amis portaient en soi. Des vagues qui dansaient, comme notre soirée improvisée de salsa. Une Espagne bien loin des clichés de la "fiesta loca". Une Espagne qui crée de magnifiques amitiés et souvenirs.
Julie Limonon
Un OVNI culturel sur la Plaza de la Reina
Il y a des projets dont on se sent particulièrement fier. Des histoires que l’on racontera encore dans dix ans. Avec mon association La Base Culture, j’ai conçu une bibliothèque itinérante, trilingue — en français, espagnol et valencien — qui a sillonné les rues de Valencia pendant un an, embarquant mille livres dans un module Aminima. Un geste fort, né de la fermeture de la bibliothèque de l’Institut français, et soutenu par le ministère des Affaires étrangères.
Cette photo, prise sur la Plaza de la Reina, me bouleverse encore. Ce jour-là, notre « OVNI culturel » s’est posé au cœur de la ville. Les passants ralentissaient le pas, intrigués. Certains prenaient des photos, ouvraient un livre, s’installaient, échangeaient quelques mots. Derrière cette scène paisible, il y avait des mois de travail, d’enthousiasme et de doutes.
Et puis, cette fierté partagée, dans le regard de mon associée comme dans le mien : celle d’avoir porté à bout de bras une idée simple — faire circuler la culture librement, et tisser des liens, au cœur des places, des langues et des regards. Dans un pays que j’aime profondément : l’Espagne.
Paul Pierroux-Taranto
Vivre à Valence : conseils et bons plans avec Paul Pierroux-Taranto
À Málaga, la surprise avait des yeux azur

Les talons claquent sur le parquet. Au premier « avec sourire », j’ai sursauté. De jolies bribes — « Olé, olé » — ont effleuré mes oreilles. Dans une petite salle feutrée du Teatro Flamenco Málaga, j’ai été bouleversée par la magie qui s’y trouvait, là, dans ces chants, dans ces voix. Dans ce qui est là, mais que l’on ne perçoit pas… Et ce n’est que quelques jours après que mon cœur n’a fait qu’un en décryptant sur mon écran : « Concierto Málaga : Andrés Koi ».
À 17 ans, je travaillais mon accent au rythme de Dvicio, et je me disais : « Qu’il est beau, ce chanteur au sourire charmeur. » Une date reportée, comme un signe pour que je puisse y assister. C’est la place VIP que j’ai choisie, car à ce prix, j’avais envie de ce souvenir, de rencontrer ce beau sourire.

La première à entrer, ce sont ces notes de guitare qui ont attiré mon regard. J’ai failli piquer un fard… Or, bien plus que des yeux azur, c’est une voix, un talent, une démesure. Assis sur le sol bétonné, en petit groupe, nous avons eu le privilège de partager un moment suspendu, inattendu. Et c’est bien ça que, moi, j’appelle la buena vida !
Charlotte Marchand
Ma sœur, Madrid et la douceur d’un soir d’été

Un coucher de soleil, une chaleur d'été et la silhouette majestueuse du Palacio Real baignée de lumière dorée. Cette photo me touche particulièrement : elle me rappelle un week-end simple et joyeux avec ma petite sœur (en bleu sur la photo), venue me rendre visite.
Après une journée bien remplie à marcher dans Madrid, nous avions envie d'un coin un peu plus calme, à l'ombre des arbres pour admirer le coucher de soleil. J'ai pensé à ce lieu, très apprécié des Madrilènes, où l'on peut s'installer pour dîner tout en admirant ce beau panorama.
C'est ce genre d'instant que j'aime en Espagne : un dimanche soir doux et lumineux, à discuter tranquillement, les yeux tournés vers la majesté de cette architecture et la beauté du soleil couchant.
Victoire de Laitre
Et vous, quel cliché résume le mieux votre Espagne ? Racontez-nous l’histoire derrière l’image.
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