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Mon premier jour en Espagne : 5 expatriés racontent leur arrivée

Il y a ce moment où tout commence : une valise posée, une rue inconnue, une langue étrangère qui bourdonne aux oreilles. C’est flou, parfois brutal, souvent magique. Cinq de nos ambassadeurs racontent leurs premiers jours en Espagne, entre doutes, rencontres et élans. Des récits courts mais incarnés, où l’intime croise l’universel. Témoignages.

valise bleue sur le sol espagnolvalise bleue sur le sol espagnol
American Green Travel, Unsplash.
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 5 juin 2025, mis à jour le 10 juin 2025

Madrid J+1

 

frederic pignon
Frédéric Pignon

 

J’emprunte cette rue pour la première fois, dans cette ville que je ne connais pas. J’observe tout ce qui m’est exotique, la façade des immeubles, la devanture en faïence colorée d’un restaurant, une plaque en cuivre sur le trottoir, les drapeaux aux balcons... J’écoute le bruit de la circulation, les intonations de ces conversations que je ne comprends pas encore. 

Je me dis qu’un jour, cette langue, je la parlerai et que ce charabia n’aura plus de secret. J’inspire à plein poumons toutes ces nouveautés. Je continue de marcher dans cette rue inconnue en me disant qu’elle me sera bientôt familière. Je ne sais pas vraiment ce qui m’attend, le soleil chauffe mes bras nus, nous sommes début septembre, une nouvelle vie commence ici.

 

 



Frédéric Pignon : un expatrié qui soigne, écrit et imagine

 

 

 

 

Andalousie rêvée, Andalousie retrouvée

 

evelyne abitbol
Évelyne Abitbol. 

 

L’évocation du seul mot Andalousie me faisait rêver depuis ma plus tendre enfance. Les céramiques, les architectures, tout ce qui avait, de près ou de loin un rapport avec le sud de l’Espagne, m’interpellait et me comblait. 

 

 

séville
Henrique Ferreira, Unsplash. / Séville.

 

Cette région du monde représentait mon paradis perdu, incrusté dans ma mémoire, dans mes veines. Je portais en moi, comme un port d’attache, une Andalousie imaginaire. Ce manque intérieur, si présent en chacun de nous, je l’attribuais enfin à mon Andalousie perdue et non à cette partie sombre inconsciente que nous tentons d’explorer et qui nous restera toujours étrangère. Après avoir parcouru le monde, cherché des signes ailleurs, c’est ici, en Andalousie, que je me sentais appartenir. Cette expérience poétique est l’air que l’on y respire.


 

 

 

Holà España, ici commence mon Espagne


On est le 1er novembre 2024, je viens d'atterrir à Malaga. Une pointe d'appréhension se mêle à l'excitation de poser un pied sur la péninsule ibérique. Dans un sourire, je jette un dernier coup d'œil à mon carnet de survie linguistique. 

 

 

charlotte marchand avec un eventail
Charlotte Marchand. 

 

Holà España, aquí me voilà ! Des sourires francs au joli accent, mon cœur est conquis, quand dans les rue de la ciudad del paraíso j'entends des airs de Flamenco. Le duende m'aurait-il touché ? Alors bien plus qu'un premier voyage c'est un appel à l'ancrage dans le présent, car en Espagne on aime prendre le temps !

 



 

Erasmus en Espagne : l’aventure inoubliable

 


 

Ma vie madrilène a débuté en dansant


Comparée à d'autres, mon arrivée à Madrid peut sembler fluide ou aisée. C'est depuis Paris que j'ai entrepris une partie des démarches où j'ai eu la chance de pouvoir obtenir mon NIE (le saint graal) au consulat d'Espagne à Paris. Dans un contexte de pandémie, c'est également à distance que j'ai pu trouver un logement profitant des locations Airbnb à l'arrêt. Mon arrivée à Madrid a donc été douce en mai. 

 

leila ajjarif
Leila Ajjarif. 

 

Travaillant en télétravail complet avec des collègues répartis entre différents pays, il fallait que je puisse être sociale activement pour rencontrer des personnes. Mon choix s'est porté sur des cours de salsa cubaine (ma danse de prédilection), et j’ai effectué des sorties culturelles via Meetup. Cela a été bénéfique et m'a permis de rencontrer des personnes qui 4 ans après font toujours partie de ma vie madrilène. 

 

 

 

Retrouvez les guides pratiques d'installation en Espagne, Madrid et Barcelone

 

 

 

Cordoue, l’endroit où j’ai enfin appris à être moi-même

 

julie limonon
Julie Limonon. 

 

C'était une période de restrictions. Et pourtant, j'y ai ressenti une forme de liberté.
Une drôle d'année pour tout le monde... et une année décisive pour moi. Les résultats sont tombés : je n'avais même pas passé les écrits du concours pour devenir prof d'espagnol. Trois ans à essayer... et ce coup de massue en plein cœur. J'avais tout de même envoyé un dossier pour devenir assistante de langue en Espagne, un plan B posé là "au cas-où". A ce moment-là, j'avais perdu confiance en moi. Je me posais mille questions : est-ce que je suis vraiment une bonne prof ? Est-ce que je parle aussi bien espagnol que je le crois ? 

 

 

Même si le monde cédait à la panique, je devais garder la tête froide et continuer. J'ai donc débarqué à Cordoue fin 2020 : une bouffée d'air frais. Dès le premier jour, j'y ai retrouvé ce que j'ai toujours aimé en Espagne : l'ambiance, les sourires, la positivité et le fameux "no pasa nada mujer" qui est bien plus efficace qu'un médicament. 

Et même si nous vivions avec des couvre-feu, des masques et des restrictions en pagaille, une forme de légèreté s'était installée dans mon cœur. Je ne savais pas à ce moment-là que j'allais rester en Espagne plus de 5 ans ! Ce pays est bien plus que ma deuxième maison : il m'a enseigné à me faire confiance, à parler avec mon accent franco-andalou, à rêver et surtout, à être moi-même. 

 

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