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Mujeres Avenir: soutenir les femmes victimes de violence de genre

Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Institut français de Madrid a accueilli la semaine dernière une conférence organisée par l’association d’amitié hispano-française Mujeres Avenir, en collaboration avec Grupo Mulheres do Brasil Madrid. Intitulée "Rejoignez-nous pour soutenir les femmes victimes de violence de genre dans le monde", cette table ronde a réuni des expertes et des représentantes consulaires autour d’un enjeu urgent et global.

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De g. à d. : Francisbel Jérez, Sonia Vaccaro, Vera Cintia, Rebeca Ávila, Nathalie Berthy, Catherine van der Linden / Photo Julia Robles
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 22 novembre 2024

Mujeres Avenir, association d’amitié hispano-française dédiée à la promotion de l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes dans tous les domaines, agit comme un pont entre les deux cultures, françaises et espagnoles, favorisant les échanges sur des thématiques sociales, économiques et culturelles liées aux droits des femmes. Par le biais de conférences, d’événements et de partenariats, Mujeres Avenir sensibilise le public à des problématiques telles que la lutte contre les violences de genre et l’accès des femmes aux responsabilités. Chaque année, l'assciation organise une conférence dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

En ouverture des débats, Rebeca Ávila, présidente de Mujeres Avenir, a dressé un tableau édifiant de la situation mondiale. "Selon les données de l'ONU, une femme est assassinée dans le monde toutes les dix minutes", a-t-elle déclaré, soulignant l’urgence d’une mobilisation collective.

Aymeric Chuzeville, ministre conseiller de l’Ambassade de France en Espagne, a ensuite rappelé l’engagement fort de la France sur ce sujet. Il a évoqué les 94 féminicides enregistrés en France en 2023, contre 58 en Espagne, tout en saluant les efforts exemplaires de cette dernière. "La lutte contre les violences faites aux femmes est une grande cause du quinquennat", a-t-il affirmé, précisant que des mesures globales, allant de la prévention à l’aide aux victimes, en passant par la répression, avaient été mises en œuvre. Il a également souligné le rôle de la diplomatie féministe française face à une montée des atteintes aux droits des femmes dans le monde.

Des perspectives variées sur la scène internationale

Modérée par Sonia Vaccaro, psychologue spécialiste des violences faites aux femmes et créatrice du concept de "violence vicariante", la table ronde a permis aux intervenantes consulaires de détailler les initiatives mises en place dans leurs pays respectifs.

Catherine van der Linden, représentante de l’Ambassade de Belgique, a mis en lumière les statistiques issues du système espagnol VIOGEN : 30 % des victimes de violence de genre en Espagne sont d’origine étrangère, dont 7,5 % de nationalité européenne. Ces chiffres, a-t-elle expliqué, guident les actions du consulat belge pour appréhender la réalité de la violence de genre eut égard aux ressortissantes belges dans le pays. Le consulat a évalué à 108 les victimes de cette violence en 2022 et développé des outils pour informer et protéger les victimes.

Nathalie Berthy, Consule Générale de France, a décrit le consulat comme un "point de contact", facilitant la mise en relation des victimes avec les autorités espagnoles compétentes. Les personnels du consulat ont reçu une formation spécifique pour accompagner les victimes, et une référente du Service Social a été désignée. "Notre premier appui est souvent administratif", a-t-elle précisé, évoquant la nécessité de refaire les documents d’identité souvent confisqués par les agresseurs. La Consule générale a également distingué les victimes françaises résidentes sur le territoire des victimes de passage, ces dernières représentant une majorité des cas traités.

Vera Cintia, Consule Générale du Brésil, a mis en avant l’importance de l’écoute et de l’accueil. L’ambassade a ouvert un espace dédié aux femmes brésiliennes, offrant conférences et accompagnements sur des sujets allant de la santé à l’employabilité. "La priorité est de briser le silence et de créer un espace sûr", a-t-elle affirmé.

Enfin, Francisbel Jérez, vice-consule de la République dominicaine, a évoqué le fléau de la traite des femmes, qui touche particulièrement ses compatriotes. Elle a souligné que la lutte contre la violence de genre était une priorité nationale, guidée par des campagnes de sensibilisation et des collaborations internationales.

Un appel à l’action collective

La lutte contre les violences faites aux femmes dépasse les frontières, Mujeres Avenbir œuvre depuis plusieurs années à la sensibilisation et la mobilisation dans le cadre diplomatique notamment, mais aussi dans les sphères francophones et hispanophones, pour une action qui dépasse le strict cadre bilatéral. Au cours de la conférence, les intervenantes ont souligné l’importance d’une mobilisation coordonnée entre les États, les associations locales et la société civile.

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