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Mujeres Avenir: plus de femmes pour transformer Guardia Civil et gendarmerie

les participantes au débat mujeres avenir portant sur la guardia civilles participantes au débat mujeres avenir portant sur la guardia civil
La Présidente de Mujeres Avenir, Maria Luisa de Contes, entourée des intervenantes de la conférence / Julia Robles
Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 19 septembre 2021, mis à jour le 19 septembre 2021

La coopération franco-espagnole en matière de sécurité constitue un chapitre essentiel de la relation entre nos deux pays qui, comme voisins, partagent des visions mais aussi des défis communs, justifiant une collaboration croissante des corps judiciaires, policiers, de renseignement et de gendarmerie, à différents niveaux.

 

De la lutte contre les trafics de drogue au contrôle de l'immigration illégale en passant par la menace terroriste, la mobilisation et la coordination des effectifs de part et d'autre des Pyrénées est essentielle et constitue depuis plusieurs années un modèle du genre. C'est dans ce contexte que s'inscrit la conférence organisée mercredi dernier à Madrid par l'association d'amitié hispano-française Mujeres Avenir, intitulée "Guardia civil et gendarmerie: collaboration transfrontalière", et à laquelle ont participé différentes représentantes de ces deux institutions, actives au plus haut niveau hiérarchique. En introduction des débats, la Consule générale de France à Madrid, Marie-Christine Lang, et l'Attaché en sécurité intérieure à l'Ambassade de France Philippe Justo, avaient au préalable évoqué les différents aspects de la coopération franco-espagnole dans le domaine. 

Marie Christine Lang
Marie-Christine Lang, Consule générale de France à Madrid / Photo Julia Robles

Guardia civil et gendarmerie collaborent de longue date

Mais au-delà de l'importance du sujet à l'échelle bilatérale, et de l'actualité pregnante de la thématique qu'a choisi Mujeres Avenir pour cette rentrée, l'association, qui promeut la visibilité de la femme dans tous les domaines de la société, a mis le doigts sur un secteur particulièrement sensible en matière d'égalité de genre. À cet égard, la rencontre organisée mercredi rappelle une autre conférence montée sous la houlette de Maria Luisa de Contes dans le cadre du feu Foro Mujeres, datant de 2013, portant sur la place de la femme dans l'armée, et en présence de la Sous-secrétaire de la Défense de l'époque, Irene Domínguez-Alcahud. Au cours des débats, cette dernière avait déclaré : "Nos forces armées sont prêtes comme peu d'autres à favoriser cette égalité réelle entre les hommes et les femmes". La conférence avait rencontré un véritable succès, et avait constitué un symbole du combat que ce groupement d'Espagnoles et de Françaises étaient disposées à mener, en faveur de la visibilisation des femmes, bouleversant les clichés et les accoutumances d'une société toujours trop patriarcale... Huit ans plus tard, le ministre de la Défense espagnole est une ministre, Margarita Robles, le directeur général de la Guardia Civil est une directrice, María Gámez Gámez, et le collectif mené par la désormais Présidente de Mujeres Avenir est plus actif que jamais.

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María Gámez Gámez, Directrice générale de la Guardia Civil / Photo Julia Robles

María Gámez Gámez, première femme à la tête de la Guardia Civil

Ainsi, mercredi dernier, les intervenantes invitées par la même Maria Luisa de Contes ont elles aussi posé le constat portant sur la présence des femmes dans la Guardia Civil et la gendarmerie -encore insuffisante- tout en faisant valoir leur engagement dans de nombreux projets innovants, ainsi que l'indéniable apport de compétences que représente la gent féminine dans un métier particulièrement "masculinisé". Première femme à la tête de la Guardia civil depuis sa création il y a bientôt 177 ans, María Gámez Gámez, Directrice générale depuis le 31 janvier 2020, présente sur la manifestation, a estimé être "un exemple parmi d'autres que des gouvernements et des hommes ont décidé que des postes d'influence et de pouvoir devaient être occupés par des femmes".

Adriana Tostón Díaz, Commandante de la Guardia Civil, a illustré comment sur le terrain, les deux pays mettent en œuvre des outils de collaboration "qui garantissent une plus grande sécurité aux citoyens des deux pays". "Nous travaillons dans les mêmes locaux, main dans la main avec la France et avec d'autres pays frontaliers, pour permettre une réponse immédiate à un acte terroriste ou de grande délinquence", a-t-elle évoqué. Pour sa part, Marion Klein, Commandante de la gendarmerie française, a insisté sur les formations au leadership féminin, destinés aux commandantes et femmes capitaines de l'institution, et dans lesquels sont promus "l'égalité de genre dans les postes de direction". "Il y a aujourd'hui 22% de femmes au sein de la gendarmerie", a-t-elle rappelé.

Camille Glorieux, Commandante de gendarmerie, a por sa part fait valoir les avancées conquises en France en matière d'égalité, en dépit des obstacles. "En 2017, 70% des candidats intégrant le corps de gendarmerie étaient des femmes", a-t-elle illustré. "Il y a encore des freins à l'incorporation des femmes dans les corps de sécurité", a-t-elle néanmoins reconnu, "et l'égalité des opportunités est non seulement une nécessité, c'est aussi un droit fondamental, protégé par nos constitutions". 

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Julia Robles

Humaniser l'action des corps de sécurité

Mais la présence féminine dans les corps de sécurité s'avère aussi indispensable pour leur capacité, si ce n'est à "humaniser" un corps de métier aux caractéristiques particulièrement viriles, tout du moins à le rapprocher un peu plus à la psychologie et aux spécificités de plus de la moitié de la population. Dans les missions de protection ou de surveillance, les femmes font valoir une sensibilité qui vient enrichir les compétences de la Guardia civil ou de la gendarmerie, notamment dans certains domaines où le focus est de plus en plus fort, et les attentes de la société croissantes. "Les femmes sont plus performantes que les hommes concernant certaines formes de délit contre la personne ou contre la liberté sexuelle", a ainsi remarqué Maria José Garrido Antón, Capitaine au sein de la Guardia civil, "notamment compte-tenu de notre capacité d'empathie avec les victimes". 

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