Le Président en Espagne des Conseillers du commerce extérieur de la France a renouvelé son mandat pour 3 ans en début d'année. Il devrait s'impliquer davantage encore au sein du Comité national, à Paris, au sein de la commission "Appui aux entreprises" au sein de laquelle il devrait prendre ce printemps un rôle prédominant.
CEO de TMC Espagne, entreprise spécialisée dans les technologies de demain, ce Breton est une des figures de proue de la présence entrepreneuriale française au sud des Pyrénées. Son expertise dans des domaines appelés à bouleverser les organisations, couplée à la prochaine refonte de l’équipe de France export, devrait participer à un protagonisme croissant des CCEF dans le pays, en symbiose avec les institutions partenaires. Tandis que le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a établi l'objectif de 65.000 entreprises exportatrices supplémentaires, les quelque 4.200 CCEF dans le monde mobilisent leur réseau, en multipliant avec les organismes de l'écosystème les conventions de collaboration, en augmentant et en affinant, à l'échelle espagnole et selon la feuille de route fixée par Emmanuel Mielvaque, les accompagnements des entreprises à la conquête du marché ibère. "Nous avons la chance de pouvoir compter en Espagne sur une équipe déterminée et d'un bureau particulièrement impliqué dans ses missions", relève-t-il.
800.000 postes vont manquer d'ici 2020 en Espagne dans le domaine du digital
On ne peut réprimer un certain vertige lorsqu'on évoque, avec Emmanuel Mielvaque, l'univers et les enjeux entrepreneuriaux, fussent-ils ramenés à la question de l'export. C'est une saine déformation professionnelle celle qui sans cesse l'incite à projeter dans l'avenir, à cinq, dix ou vingt ans, la société, son organisation et celle de ses entreprises. Au cœur de l'innovation disruptive avec sa structure TMC Espagne, créée en 2016, l'intéressé participe à l'intégration de l'agenda digital au sein des entreprises, dans les domaines de l'énergie, de l'aérospatiale, de l'automobile ou de l’industrie du futur entre autres. Comme constamment de retour du futur, le CEO dresse dans le présent certains constats dont l'ensemble de l'écosystème entrepreneurial français en Espagne peut s'inspirer. "La Chine a 5 ans d'avance sur l'Europe", évoque-t-il à propos de la veille active qu'il encourage, au sein des CCEF, et qui amènent les conseillers à se frotter aux thématiques du blockchain, de l'intelligence artificielle, du machine learning, des chatbots ou, prémisce de notre futur univers digital, de la parfaite synthèse technologique proposée par le géant chinois WeChat. "Nous allons affronter un gros problème lié à la formation des jeunes de demain", présage-t-il encore. "Ce sont 800.000 postes qui vont manquer d'ici 2020 en Espagne dans le domaine du digital", appuie-t-il, évoquant le rapport sur l'offre éducative et la demande entrepreneuriale liée à l'Internet des objets, élaboré par la Cotec, la Fondation entrepreneuriale espagnole pour l'Innovation, auquel il a participé.
Chacun de nos membres doit être en mesure d'assurer un accompagnement
L'innovation va elle aussi les impacter et les structures dédiées à épauler l'entrepreneuriat français dans le pays de Cervantès font depuis quelques temps preuve d'un frémissement certain. A l'instar de l'agenda de la Chambre franco-espagnole de commerce et d'industrie qui, sous l'impulsion du nouveau Président et CEO d'Orange en Espagne, Laurent Paillassot, a cette année la transformation digitale pour fil conducteur : un nouveau souffle est impulsé, qui vise à préparer les quelque 2.000 structures tricolores implantées dans le pays, aux turbulences que devrait traverser le monde de l'entreprise, sous l'effet des nouvelles technologies. Parallèlement, la volonté exprimée par les instances gouvernementales de restructurer la "team export" devrait passer dans huit pays test, dont l'Espagne, par une redistribution des cartes et des rôles entre les différents acteurs concernés. Vers un guichet unique de l'export, dont l'objectif est de faciliter les démarches des entreprises à la conquête des marchés extérieurs, tout en augmentant le nombre de ces dernières, un "rapprochement très fort des équipes" est à prévoir, annonçait à cet égard Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, en février dernier. Avec quatre missions inscrites dans leur ADN -le conseil aux pouvoirs publics, l'appui des entreprises, la formation des jeunes de l'export et la promotion de la France- les 55 bénévoles qui forment le corps des CCEF en Espagne ont dans ce contexte un cap clairement défini pour l'année 2018 : "Il faut que l'on renforce l'accompagnement des entreprises", estime Emmanuel Mielvaque. "Chacun de nos membres doit être en mesure d'assurer un accompagnement, pour atteindre une cinquantaine de mentorings cette année et doubler les chiffres de 2017", défend-il encore.
Notre volonté, c'est de dynamiser l'existant, faire vivre les conventions et approfondir les échanges avec les entreprises que nous accompagnons
"Il s'agit d'être dans l'opérationnel, le pragmatique", éclaire le Président des CCEF à propos du "parrainage light" assuré par les membres. "On essaye de résoudre des doutes et des questions très concrètes que les entreprises en phase d'installation peuvent rencontrer, en s'appuyant sur notre expérience". Afin de "matcher" au mieux mentors et mentorés, un tableau de compétences a été établi par le bureau, recensant les expériences présentes et passées des CCEF, leurs savoir-faire métier et leurs secteurs d'activité. "Tandis que jusqu'à présent la quasi-totalité des accompagnements étaient liés aux profils que Business France nous soumettaient, via la convention qui nous unit, nous devons désormais, à l'image de ce qui est fait au Comité national, développer des réseaux complémentaires, qui nous permettront de disposer d'une manne accrue d'entreprises à accompagner", explique Emmanuel Mielvaque. Il s'agira donc de décliner en local les conventions signées à Paris, mais aussi de mailler avec des acteurs propres au tissu entrepreneurial franco-espagnol. "Notre volonté, c'est de dynamiser l'existant, faire vivre les conventions et approfondir les échanges avec les entreprises que nous accompagnons, en essayant notamment d'assurer un suivi de nos interventions, afin d'en obtenir un meilleur retour et pouvoir évaluer les points à améliorer". Avec une implication croissante de son Président au sein de la commission "Appui aux entreprises", au sein du Comité national qui structure à Paris l'action des 4.200 membres dans le monde, l'antenne espagnole des CCEF devrait bénéficier en la matière d'un dynamisme certain. "Etre actif à Paris permet de creuser l'information plus rapidement", confirme l'intéressé, "d'appliquer en local des actions qui sont parfaitement en ligne avec les attentes du Gouvernement et de l'Ambassade, mais aussi de mieux remonter l'expérience terrain".
Il faut continuer à prêcher la bonne parole concernant les mérites du V.I.E
En attendant fin mai prochain la tenue de la réunion annuelle plénière qui se tiendra à Malaga, après Burgos en 2017 et Vigo en 2016, le nouveau bureau pousse déjà ses différentes commissions à l'action. A l'image de la petite dernière, liée à la médiation, et dont l'objectif est de favoriser des solutions préventives au sein des entreprises actives entre la France et l'Espagne et au sein desquelles de plus en plus de cas de litiges sont constatés. A l'image aussi de la commission digitale -évidemment- et à l'exemple encore d'une autre nouvelle commission, en charge d'organiser des rencontres avec des intervenants issus d'univers variés, ou enfin de la plus emblématique commission "Formation et attractivité", qui co-organisera fin 2018 le 8e Grand Prix V.I.E., symbole du développement spectaculaire de ce type de contrats en Espagne. "Il faut continuer à prêcher la bonne parole concernant les mérites du V.I.E." estime pour autant Emmanuel Mielvaque, qui rappelle que 80% de ces contrats débouchent sur une embauche. L'Espagne est désormais, avec plus de 400 V.I.E. recensés en 2017, 6e pays au monde en nombre d'accueils. "L'Andalousie est en train d'essayer d'attirer les investissements étrangers", justifie-t-il encore à propos de la réunion de Malaga, qui devrait permettre de faire à mi-parcours un point sur les différents dossiers ouverts, tout en profitant du déplacement pour radiographier la région. "Nous allons écouter le Maire, Francisco de la Torre, qui nous reçoit, aller à la rencontre des entrepreneurs locaux, prendre la mesure d'un bassin qui bouge, dans sa dimension industrielle, mais aussi numérique, culturelle et touristique"... "Et puis nous n'avons pas de CCEF à Malaga, ce sera peut-être l'occasion de co-opter", sourit Emmanuel Mielvaque.