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Violences & conflits sociaux à prévoir à la sortie du confinement

sécurité espagnesécurité espagne
CC BY-ND 2.0 Madrid Emergency Vehicles
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 14 mai 2020, mis à jour le 14 mai 2020

La Guardia Civil alerte le gouvernement espagnol sur la probabilité d'observer dans les prochaines semaines des conflits sociaux, de la violence voire même des émeutes en conséquence de la crise sanitaire.  


Le rapport élaboré par les forces de police militaires espagnoles, baptisé "orden 21/20 Delta Papa", se penche sur les mouvements sociaux et les comportements à risques qui pourraient avoir lieu dans le pays à court et moyen terme, lors des semaines de sortie du confinement. Les experts constatent une acceptation généralisée des restrictions par la population jusqu'à présent, mais avertissent sur les risques liés à des tensions et des boycotts dans les semaines à venir. C'est sur cet argument que s'appuient les forces de l'ordre pour demander une surveillance accrue des citoyens sur Internet.


Augmentation de la fracture sociale

L'entrée dans la nouvelle normalité à la suite du confinement pourrait, selon la Guardia civil, déboucher sur une vague de protestations sociales et des émeutes ponctuelles, provoquées essentiellement par la privation de libertés ainsi que par les conséquences économiques difficiles à supporter pour certains foyers. Des tensions seraient à prévoir dans les zones les plus affectées par l'état d'alerte sur le plan économique. Dans les régions et les villes où un grand nombre d'habitants sont concernés par les licenciements et les ERTE, les conséquences économiques frapperaient en premier sur les plus défavorisés, qui n'auraient plus les moyens de subvenir à leurs besoins de première nécessité. Dans ce contexte de crise aggravée, il est possible que le désespoir se transforme en protestations et en violences. De plus, le rapport prévient que l'application hétérogène des mesures de sortie du confinement en fonction des zones géographiques représente un risque de tensions dans certaines régions où les habitants se sentiraient marginalisés par ces différences de traitement.  


Hausse de la délinquance

La Guardia Civil prévoit une augmentation de la criminalité et des petits délits durant les semaines de fin d'état d'alerte. Ce constat est naturel puisque le confinement et les restrictions de mobilité avaient freiné les activités délictueuses à hauteur de 73% durant les premières semaines. Il est donc prévisible que la reprise des activités quotidiennes de la population et la nouvelle mobilité des personnes poussent les délinquants à se remettre en marche de plus belle, et même à augmenter leurs délits pour palier leur manque de revenus. En ce sens, les agents de police s'attendent à observer une hausse des vols à l'arrachée et des cambriolages au domicile des particuliers. Malheureusement, ce sont les collectifs les plus sensibles qui seront principalement visés, qu'il s'agisse de personnes âgées ou vulnérables. D'autre part, les professionnels devront redoubler de vigilance : les forces de l'ordre avertissent sur le risque de vols et d'attaques aux locaux commerciaux lors de la reprise économique. 


Cybervigilance renforcée

En s'appuyant sur les divers éléments cités précédemment, le rapport de sécurité insiste sur la nécessite d'augmenter la surveillance des informations circulant sur les réseaux sociaux. Cette cyber-surveillance permettrait "d'identifier et de prévenir de possibles initiatives ou mouvements qui généreraient des conflits et une situation d'alarme sociale". Les forces de l'ordre craignent en effet qu'Internet soit utilisé par certains groupes pour lancer des appels à la rébellion, poussant à enfreindre les règles qui devront être suivies durant les différentes phases de sortie du confinement. Le rapport envisage également des "protestations pour motivations politiques". Certains en revanche, craignent que cette excuse ouvre la porte à un contrôle excessif des informations et des données partagées dans la sphère privée
 

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