Le think tank Real Instituto Elcano vient de publier une étude intitulée "L’Europe du point de vue de l’Allemagne, de l’Espagne, de France et d’Italie". L’objectif de cette étude est de comparer l’attitude des citoyens espagnols, français, allemands et italiens envers l’Union européenne.
L’Espagne se démarque des trois autres pays par l’importance qu’elle accorde à l’identité européenne. Elle a une attitude positive envers l’UE, les ¾ des citoyens sondés étant en faveur du maintien de l’Espagne dans l’UE.
La supranationalité séduit en Espagne : les citoyens y sont plus pro-européens que les trois autres pays ; ils sont également plus en faveur d’augmenter les compétences de l’Union européenne.
Soutiens à l’européanisation des politiques économiques
Les Espagnols et les Italiens sont plus enclins à accepter une européanisation des politiques économiques comme la création d’une assurance chômage européenne, des règles bancaires communes et l’unification des politiques fiscales. Autant de mesures auxquelles la majorité des Français et des Allemands s’opposent.
Paix et mobilité interne / immigration
L’Allemagne et la France sont les pays qui ont le plus souffert des guerres intraeuropéennes des siècles derniers. Ainsi ces deux pays valorisent la paix comme l’une des principales réalisations de l’Union européenne.
Les deux pays sud-européens valorisent principalement la mobilité dans l’Union : la possibilité de voyager, vivre et travailler dans d’autres pays.
Sur la question de la mobilité, les populations d'Allemagne et de la France la considèrent comme une conséquence négative de l’Union européenne, pointant du doigt l’immigration.
Objectifs à long terme dans l’Union européenne
Autre élément que nous apprend l'étude : les Espagnols et les Italiens considèrent que l’objectif principal de l’Union européenne doit être l’égalité du niveau des richesses entre les pays européens. Les Allemands et les Français quant à eux sont bien plus préoccupés par la concurrence économique mondiale et voient le rôle de l’UE en tant qu’instrument d’action dans ce domaine international, vers l’extérieur et non pas vers l’intérieur de la zone.
Influence dans l’Union européenne
El Cano mais en relief un drôle de classement où la position de chaque pays fait preuve d'une forte relativité. Si globalement l’Allemagne est perçue comme le pays le plus influent de l’Union européenne, suivie de la France, la question du leadership et de l'influence au sein de l'UE n'est pas forcément si simple. Ainsi, les Français ne perçoivent pas leur pays comme les autres le perçoivent et ne se considèrent pas aussi influents que les autres pays le prétendent. Les Allemands, eux, se voient leaders, avec la France. Plus bas dans le classement, ce jeu de la relativité perdure. Les Espagnols se considèrent comme peu influents dans l’Union européenne, et se positionnent à la 6e place. Les Italiens se placent 5e et considère l’Espagne 4e.
Préférence dans les partenariats
Les trois pays méditerranéens sont favorables à des alliances entre eux, mais toujours en second plan par rapport à des alliances avec l’Allemagne. Du point de vue de l’Allemagne, la France est le principal allié du pays, cependant ni l’Italie ni l’Espagne ne figurent dans les pays préférentiels allemands.