Le 13 mai dernier, l’association d’amitié franco-espagnole Mujeres Avenir pour la promotion du rôle et participation de la femme dans la vie de demain, en collaboration avec la Commission Mujer y Diversidad du Club Financiero Génova, a réuni plus de 100 personnes autour du thème "Elections Européennes, quels défis ?"
Devant un panel 100% féminin, composé des Ambassadrices en Espagne de Roumanie, Finlande et Croatie, de la Présidente de Mujeres Avenir, Maria Luisa de Contes, Directrice RSC chez Renault Espagne, et de la modératrice Susana del Río Villar, membre du Comité des Experts de l’Union européenne, la salle a profité d’un débat de grande qualité autour de l’acquis communautaire, du projet Europe, des menaces qui guettent et des enjeux fondamentaux des élections du 26 mai prochain.
La présidente de Mujeres Avenir à planté le débat avec son franc-parler et approche directe de coutume : "Après tant d’années de prospérité et de progrès, que se passe-t-il en Europe ?" Des décennies sans guerres pan-européennes, une prospérité économique rarement égalée depuis des siècles, et un bien-être social presque inimaginable sont quelques exemples de l’acquis européen depuis 70 ans et voici que depuis quelques années le projet Europe est menacé par un populisme rampant, une grogne grandissante et un désir d’exit égoïste, d’une génération qui sacrifie l’avenir des générations à venir sur l’autel de la migration.
Un trio de présidentes de grande qualité pour défendre l’Europe
Les Ambassadrices en Espagne de la Finlande, pays qui actuellement préside l’UE, de la Roumanie, qui vient de céder la présidence, et de la Croatie, qui présidera l’UE à partir de fin 2019, formaient un trio de choc pour souligner les acquis du passé, les bienfaits du présent et les espoirs de l’avenir. Les Ambassadrices et la modératrice ont brossé un panorama complet et positif bien que non-exhaustif du projet Europe et de l’acquis européen. Les valeurs européennes de liberté, indépendance et paix dont les 500 millions d’habitants en Europe bénéficient depuis 75 ans ne doivent pas être suffoqués par le sirocco de la politique populiste et contestataire qui souffle actuellement sur l’Europe.
En citant William Butler Yeats, poète et dramaturge irlandais, Prix Nobel de Littérature en 1923, ainsi que Susana Tamaro, écrivain italienne, la modératrice soulignait et insistait avec enthousiasme et fougue sur le projet européen qui "continue et ne cessera jamais", sur l’Europe "qui vit dans notre quotidien, ici sur place et non à Bruxelles" et sur la "profonde tristesse et l’erreur historique" qu’a été le Brexit.
Un cri d’alarme : "Voter, Voter, Voter"
Soulignant coup après coup les valeurs européennes de stabilité, liberté, prospérité, paix, indépendance et bien-être, les protagonistes ont défendu avec ardeur et passion et chiffres à l’appui les très nombreux progrès du projet européen : PIB en hausse, ainsi que SMIC, fonds européens, exportations, industrialisation, etc. et corrélative baisse de l’inflation, du chômage et de la dette publique. Les bénéfices du projet Europe sont si nombreux que l’on ne peut plus les compter.
Face à tous ces bénéfices qui passent trop souvent sous silence, la "silent majority" est menacée par une faible participation aux élections européennes du 26 mai prochain qui donnerait un poids démesuré à la "loud minority" des représentants des extrêmes de gauche comme de droite. Ce risque n’est pas un fantôme, ni un fantasme mais une réalité comme l’a démontré le Brexit outre-Manche qui gangrène l’UE depuis presque trois ans.
Savoir-faire et faire-savoir
Le défi européen est plus que le simple développement économique qui a tant enrichi et préservé les peuples d’Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Les valeurs fondamentales de solidarité, sécurité, partage, union, et la liberté de voyager, travailler et étudier partout dans l’UE constituent le ciment d’une Europe "agile et non fragile, unie et non désunie". Les références au Président français Emmanuel Macron ont souligné le rôle essentiel de la France pour préserver et consolider le projet Europe mais la clef de la survie de l’UE réside peut-être dans la consolidation des deux piliers centraux que constituent d’une part, les hommes et femmes politiques nationaux et d’autre part, les professionnels de la communication.
"Savoir-faire et faire-savoir", voilà peut-être la solution pour motiver les citoyens à aller voter le 26 mai. Les politiques locaux doivent sensibiliser leur électorat sur les vrais enjeux et les risques pour la démocratie participative.
Voter n’est pas qu’un droit, c’est aussi un devoir. Il appartient aux spécialistes de la communication de ne pas manipuler les messages mais garantir la vraie information et lutter contre les fake-news qui font violence à la vérité. Les citoyens doivent voter et c’est le rôle du politique de le leur faire comprendre, mais les citoyens doivent pour cela être bien informés et c’est aux professionnels de la communication de le garantir.
Les Etats-Unis d’Amérique ne se sont pas constitués en "un coup de cuiller à pot" selon la formule du Roi Henri IV. Il leur a fallu 183 ans entre la Déclaration d’Indépendance des 13 premiers Etats de l’Union en 1776 et l’adhésion de l’Alaska en 1959. L’Union européenne nécessitera aussi un peu de temps pour se consolider et voir si "une Europe forte est compatible avec un pluralisme politique", selon le souhait de la présidente de Mujeres Avenir.