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NIVEAU DE VIE - Du plus riche au plus pauvre, les contrastes de la vie à Madrid‏

Richesse MadridRichesse Madrid
CC0 Creative Commonshttps://pixabay.com/fr/l-argent-pièce-de-monnaie-euros-733973/
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 26 avril 2016, mis à jour le 27 novembre 2018

La Communauté de Madrid apparait régulièrement en tête des classements des régions les plus riches d'Espagne. Pourtant quand on observe à la loupe les niveaux de vie dans chaque ville, on constate d'importantes disparités à l'échelle régionale. Avec des écarts de revenus qui varient parfois du simple au double. Comment les expliquer ? Pourquoi persistent-ils ? Comparatif ci-dessous.



Le projet européen Urban Audit, coordonné par l'institut statistique Eurostat, a collecté des informations relatives aux conditions de vie des habitants de plusieurs centaines de villes européennes de plus de 45.000 habitants. Parmi elles, 109 sont situées en Espagne. Dans ces données, publiées dans la Péninsule par l'INE (Instituto Nacional de Estadisticas), ce sont les revenus nets annuels des ménages par villes en 2013 qui révèlent les inégalités les plus frappantes à l'échelle régionale. Premier constat, quatre villes de la Communauté de Madrid font partie des cinq villes d'Espagne où ce revenu est le plus élevé : Pozuelo de Alarcón (70.298 ?) ; Majadahonda (56.164 ?) ; Alcobendas (50.527 ?) et Las Rozas de Madrid (49.211 ?). Seule la ville catalane de Sant Cugat del Vallès s'immisce à la troisième place (52.881 ?). Dès lors, on pourrait penser qu'il fait bon vivre dans la capitale et ses environs. Seulement à l'autre bout du classement, on retrouve trois villes de la périphérie madrilène, distantes de quelques kilomètres des quatre précédemment citées : Leganés (27.910 ?) ; Fuenlabrada (27.290 ?) et Parla (24.040 ?). 

 

L'emploi au cœur des préoccupations


Lieu de villégiature privilégié par la noblesse espagnole depuis le 17e siècle, Pozuelo de Alarcon est la ville la plus riche d'Espagne. Dans les quartiers de Somosaguas ou de La Finca, vivent des personnalités des mondes politiques (José Maria Aznar, Ana Botella) et sportifs (Karim Benzema, Cristiano Ronaldo). Il n'est donc pas étonnant de voir Pozuelo culminer en tête du classement des villes avec le taux de chômage le plus faible, seulement 9 %. En revanche, la corrélation s'avère beaucoup moins évidente pour les villes dites "pauvres" de la Communauté de Madrid. Les villes de Parla et de Fuenlabrada occupent même les deux premières places nationales du taux d'activité en 2015, avec respectivement 70,5 % et 69,4 % de leur population au travail. Ce n'est qu'en décomposant ces chiffres que l'on constate des écarts importants dans le secteur qui emploie le plus de personnes par villes : à Fuenlabrada, 18,64 % des habitants travaille dans l'industrie (10ème rang national), alors qu'à Pozuelo de Alarcon ou Majadahonda ils sont moins de 2 %. Et les rôles s'inversent quand il s'agit du secteur tertiaire : 94,94 % de la population de Pozuelo travaille dans les services (champions d'Espagne), contre seulement 72,2 % à Fuenlabrada, la seule ville de Madrid dans les dix derniers de ce classement. Moralité : ce n'est visiblement pas en travaillant plus qu'on gagne plus. 

 

Villes dortoirs contre banlieues paisibles


En plus d'un écart de revenu, qui peut varier du simple au double d'une ville à l'autre, on constate un écart démographique significatif entre banlieues pauvres et riches de la Communauté madrilène. Ainsi, les deux villes avec le revenu moyen le plus élevé d'Espagne, Majadahonda et Pozuelo de Alarcón, comptent toutes deux une population inférieure à 90.000 habitants : 84.558 habitants pour la première, 70.800 pour la seconde. C'est peu comparé aux 195.180 habitants de Fuenlabrada ou aux 125.056 de Parla, devenues de véritables "ville-dortoir" de la banlieue madrilène depuis la fin des années 1970 et la construction des grands ensembles. La densité de population permet justement d'étayer cette affirmation : quand Majadahonda et Pozuelo de Alarcon disposent chacune d'une densité au kilomètre carré relativement confortable pour une banlieue (1.828,46 hab. /km² et 1.952,78 hab. /km²), les villes de Fuenlabrada et de Parla voient leurs habitants s'entasser (4.969,91 hab. /km² et 5.129,88 hab. /km²). Des chiffres comparables à ceux de Rio de Janeiro (4.836 hab. /km2) ou de Hong-Kong (6.333 hab. /km2). 

 

 

Simon MARACHIAN 

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