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HOMMES / FEMMES – Toujours 21% d’écart entre les salaires dans la Communauté de Madrid

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 juillet 2015

A Madrid, l'UGT locale (équivalent de la CGT française) va mettre en place deux outils informatiques afin d'augmenter les contrôles au sujet du fossé qui sépare actuellement les salaires féminins et masculins dans la Communauté de Madrid. Aujourd'hui, les hommes y recevraient en moyenne des salaires 21% plus élevés que les femmes, contre une moyenne de 17% dans l'ensemble de la péninsule ibérique.

(www.photo-libre.fr)

Le projet lancé par le syndicat a été appuyé financièrement par l'Institut de la Femme, et prévoit de diminuer les discriminations et les inégalités dont souffrent les femmes au sein du monde professionnel. A travers ces deux outils informatiques, l'objectif est de sensibiliser les entreprises sur les différences existantes entre les contrats, et sur les remontées économiques que signifierait une réduction des écarts de salaire. En premier lieu, et rapporté par EuropaPress, c'est l'outil "Indicateur général des Inégalités Salariales" qui permettra de connaître immédiatement le pourcentage de différences au sein d'une entreprise. Ensuite, l'outil "Indicateur pondéré de l'inégalité salariale" complètera l'étude avec un catalogue précis des facteurs qui influent sur la brèche salariale : différences des contrats proposés et de l'organisation des journées de travail, entre autres. C'est de cette manière que l'UGT prétend pouvoir combattre les différences de traitements que subissent les femmes dans le monde du travail, et "contribuer à augmenter les plans pour lutter contre l'inégalité à Madrid". Toujours selon l'UGT, aujourd'hui, une femme "devrait travailler 78 jours de plus qu'un homme pour bénéficier du même salaire à la fin de l'année".  La secrétaire des Politiques Sociales et de l'égalité de l'UGT Madrid, Ana Sánchez de la Coba, insiste sur le fait que les femmes ne sont pas seulement moins payées, mais signent aussi généralement des contrats de travail bien pires que ceux des hommes. Ainsi, en moyenne, "les femmes devraient travailler 9 ans de plus pour bénéficier d'une retraite égale à celle d'un homme". Enfin, les inégalités ne s'arrêtent pas là : plus l'âge augmente, plus le fossé se creuse. La différence salariale pour les 50 ans et plus peut même atteindre les 50%, ce qui est une situation qualifiée "d'injuste" et "lamentable" par Ana Sánchez de la Coba.

Un rapport avec les violences conjugales ?
Carmelo Ruíz de la Hermosa, secrétaire général de l'UGT Madrid, voit une relation entre les violences de genres et les contrats de travail précaires accordés aux femmes. En effet, "un contrat sur quatre est à temps partiel", ce qui assure un nombre plus élevé de femmes au chômage ou en situation précaire. A cela, Carmelo Ruiz de la Hermosa établit un lien avec le nombre de femmes battues, qui, par faute de moyens, ne peuvent prendre la décision de partir de leur logement : "elles doivent continuer ainsi car leurs conditions de travail ne leur laisse pas le choix". C'est en cela que l'UGT, à l'aide des dernières mesures mises en place, souhaite insister pour que les entreprises prennent en compte la situation et appliquent des conditions qui permettront une meilleure égalité salariale et qui faciliteront la conciliation d'une vie professionnelle et familiale.

Madrid n'est pas un cas à part
En Espagne, les femmes reçoivent des salaires en moyennes 17% moins élevés que les hommes, et les femmes avec enfant(s) gagnent 5% de moins que celles qui n'en ont pas. Ces chiffres rapportés par El Publico rappellent à quel point la brèche salariale entre les hommes et les femmes tarde à se refermer. Une étude de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) s'attarde également sur les possibles raisons d'une telle différence de traitement. Joaquín Nieto, directeur de l'OIT en Espagne, conclut : "la majeure partie de la brèche salariale entre hommes et femmes n'est pas explicable". En d'autres termes, cette inégalité n'est pas la conséquence d'un manque de diplôme, d'études ou même de connaissances, mais plutôt le reflet d'une pure discrimination. Ainsi, l'OIT reconnaît son incapacité à expliquer pourquoi une femme, qui bénéficie d'une formation et d'une éducation égale ou même supérieure à celle d'un homme, sera moins payée que lui en exerçant le même métier dans le même secteur.
Certes, le fossé entre les salaires féminins et masculins tend à se refermer? "très lentement", alarme l'OIT. En effet, l'étude montre qu'à ce rythme, l'égalité entre les deux genres dans le monde professionnel en Espagne sera atteinte d'ici 71 ans.

L'Espagne n'a rien à envier à la France
Dans un article rédigé l'année dernière, le Nouvel Observateur dresse un bilan des disparités salariales dans l'Hexagone. Une femme y gagne en moyenne 19,4% moins qu'un homme. Le chiffre varie beaucoup selon les secteurs, et apparaît très élevé au sein des banques et des finances, où les femmes bénéficieraient de salaires 41% plus bas que ceux des hommes. Lors d'une étude européenne "Business and professional women" ne prenant en compte que le secteur privé, la France affiche une différence salariale de 28%, tandis que l'Espagne de 16,4%.

Alexia RICARD (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Lundi 6 juillet 2015
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Publié le 5 juillet 2015, mis à jour le 5 juillet 2015
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