Le gouvernement espagnol a validé une sixième et dernière prolongation du décret imposant les restrictions de l'état d'alerte.
C'est dans un contexte politique tendu, sur fond de crise de l'Intérieur, que les députés du Congrès espagnol ont débattu les conditions du maintien de l'état d'alerte pour surmonter la crise du Coronavirus. Le gouvernement de Pedro Sánchez a tout de même pu faire valider la demande avec 177 votes positifs, grâce aux votes de la coalition et au soutien du Parti Ciudadanos, des catalans d'ERC et du parti nationaliste basque PNV.
Gouvernance aux régions en phase 3
Les Espagnols retrouvent petit à petit une certaine liberté de mouvement, les commerces rouvrent timidement, et le gouvernement visualise la fin du processus de sortie du confinement. La dernière prolongation de l'état d'alerte sera marquée par un accompagnement progressif à la vie "normale", et par un retour du pouvoir de décision aux régions.
Les territoires placés sous une phase 1 ou 2 du plan de déconfinement seront toujours régis par l'autorité du gouvernement central. En revanche, dans les territoires en phase 3, les présidents des gouvernements régionaux retrouveront leur autonomie. Chaque région en phase 3 à partir du lundi 8 juin pourra décider librement le moment de sortir de l'état d'alerte, ou de maintenir les mesures de la phase 3 si elle les juge nécessaires. D'autre part, le président du gouvernement a annoncé la préparation d'un décret de loi, le mardi 9 juin, qui définira les mesures utiles pour coordonner le retour à vie post Covid.
Le pire est déjà passé
Bien qu'il souhaitait initialement maintenir l'état d'alerte jusque fin juin, le président du gouvernement espagnol a reconnu que le retour par phases de la population à ses activités quotidiennes n'a pas eu d'effet négatif sur l'évolution de la pandémie. Bien au contraire, Sánchez a salué les données médicales encourageantes et a assuré que "le pire est passé et nous voyons enfin le bout du tunnel".
Le président a rappelé que l'Espagne a été très fortement touchée par la pandémie et a voulu remercier tous les citoyens pour avoir supporté ce qu'il a défini comme le confinement le plus strict d'Europe. "Cela a été dur, mais il s'agissait de l'outil le plus efficace", a t-il précisé au sujet de cette période de contrôle et de restrictions. "Cela a permis de sauver des vies. Dans les derniers jours nous comptabilisons zéro décès, grâce à l'effort de tous. L'épidémie a pu être stoppée avec effort et discipline sociale".
Le représentant du gouvernement a tout de même appelé à la prudence. Les citoyens et les responsables doivent rester en alerte jusqu’à ce que le risque de contagion ait complétement disparu. En ce sens, le ministre de la Santé Salvador Illa a précisé cette semaine que les mesures de précaution comme les distances interpersonnelles et le port obligatoire du masque devront être maintenues dans la "nouvelle normalité" après le confinement, jusqu'à l'obtention d'un vaccin ou un traitement.