Madrid regorge de petites adresses cachées, mais certaines se distinguent par leur authenticité et leur atmosphère. Niché dans le quartier vibrant de Justicia, La Lloreria est l’un de ces lieux confidentiels où l’on a l’impression d’être reçu chez des amis plutôt que dans un restaurant classique. Ses fondateurs, Carmen, José et Jesús, ont voulu recréer l’esprit convivial d’un bistrot de quartier, et le pari est réussi.
En entrant, on découvre une salle intimiste, dotée de seulement quatre tables et d’un comptoir avec une dizaine de tabourets. La décoration est volontairement épurée : quelques touches simples, pas d’artifice, et une carte inscrite à la craie directement sur le mur. L’attention se porte immédiatement sur ce qui compte vraiment ici : l’assiette.
À La Llorería : contrastes raffinés et audace culinaire à Madrid
Car la véritable surprise arrive en bouche. Chaque plat est pensé avec une technique aboutie, des associations originales et un travail subtil sur les épices et les contrastes d’acidité. Dès la première bouchée, on sent que derrière la simplicité apparente se cache une cuisine précise et audacieuse.
Nous avons commencé par une entrée légère et pleine de fraîcheur : des carottes déclinées sous différentes textures, accompagnées de grains de blé soufflé qui apportaient croquant et jeu de contraste. Idéal pour éveiller le palais.
Vint ensuite un bouillon intense et riche en saveurs, parfaitement équilibré entre la douceur du poivron rouge, l’acidité du citron et la rondeur des noix de cajou. Une assiette réconfortante, profonde et pleine de caractère.
Un autre plat a surpris par son audace : le chou-fleur associé à un calamar pané, relevé par le croustillant du jambon bellota et les épices vadouvan aux notes indiennes. Une combinaison déstabilisante, pas forcément mon coup de cœur de la soirée, mais qui témoigne d’une vraie volonté d’explorer des mariages inattendus.
Simplicité, créativité et convivialité à la madrilène
La révélation est toutefois arrivée avec une assiette qui ne payait pas de mine : une salade de mâche surmontée de chips croustillantes. En dessous, se cachaient des tomates cerises confites et une sauce au miso absolument incroyable. Un plat d’apparence modeste, mais d’une intensité qui nous a séduits au point de devenir le favori de la table.
La dégustation s’est poursuivie avec une huître servie dans un accord terre-mer surprenant : une émulsion de poulet venait envelopper le coquillage, relevée par une touche de jalapeño apportant piquant et fraîcheur. Un bel équilibre entre raffinement et audace.
Côté sucré, les desserts n’étaient pas en reste. Nous avons goûté des gnocchis à la pomme verte, probablement réalisés à base d’agar-agar. Leur texture fondante, loin d’être caoutchouteuse, s’associait à merveille avec un biscuit au miel croustillant. Enfin, le dessert signature : un kataïfi, cette pâte en filaments utilisée au Moyen-Orient et en Grèce. Ici, elle était associée à un fromage doux pour la rondeur et à des pistaches croquantes. Une bouchée dépaysante qui nous a emmenés directement au Liban.
À quatre convives, nous avons partagé huit tapas, une formule parfaite en quantité et en diversité, pour un budget oscillant entre 40 et 50 € par personne.
En résumé, La Lloreria n’est pas seulement un restaurant : c’est une expérience culinaire où simplicité et créativité se rencontrent. Un bistrot de copains à la madrilène, plein de surprises et de découvertes, où l’on se sent accueilli avec chaleur. Un lieu à découvrir absolument si vous cherchez une adresse authentique et gourmande dans le quartier de Justicia.
Quartier : Justicia
Adresse : Calle de San Lorenzo, 4
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