Toujours à l’affut des nouveaux concepts, nous avons découvert récemment l’idée lumineuse de cette jeune start-up française qui propose des mini-séjours dans les meilleurs hôtels de votre ville.
Lancée d’abord à Paris en 2017, où la formule « hôtel de luxe » pour les Parisiens fait un vrai carton, Staycation développe son offre à Londres, avec des hôtels de prestige pour les Londoniens.
L’idée est simple : pourquoi prendre l’avion pour casser la routine, se détendre après une semaine chargée ou encore fêter une occasion spéciale dans un lieu exceptionnel, alors qu’il est possible de vivre la même expérience à quelques stations de métro de chez soi. Que de temps gagné et surtout que d’argent économisé, car chaque week-end Staycation négocie des offres valables dans les plus jolis établissements, avec des prix pouvant atteindre jusqu’à -70 % dans certains hôtels 4 et 5 étoiles de Londres.
Ces packages de 24h ne sont valables pour l’instant que le dimanche soir, « le jour où les hôtels de Londres sont les moins remplis, explique Kevin Hutchings, l’un des fondateurs. Avec notre concept, tout le monde est content : les hôteliers augmentent leur nombre de nuitées et les clients bénéficient de prix imbattables dans des lieux magnifiques ».
Je boucle ma plus petite valise, destination Canary Wharf
Evidemment, tout bon concept mérite d’être essayé. Sur la dizaine d’hôtels référencés sur la plateforme, je jette mon dévolu sur le Novotel de Canary Wharf, l’un des derniers nés du groupe Accor à Londres. Pourquoi ? Pour la vue imprenable et la piscine. Je choisis ma plus petite valise (l’avantage de partir pour 24h), dans laquelle je range en premier mon maillot de bain. J’arrose les plantes (le réflexe du vacancier) et me voilà parti sur la Jubilee Line. Dimanche, 15h, le quartier de Canary Wharf est quasiment désert. Pas un costume ou un tailleur à l’horizon. Je marche environ 500 m pour arriver à destination. L’accueil est un peu froid, et ce sera la seule ombre au tableau. Mais on me confirme l’accès à la piscine chauffée et à la salle de sport. L’hôtesse me remet également mon « voucher » pour mon verre de vin (compris dans le package).
Tout de suite plusieurs bonnes surprises
Ma chambre du 11ème étage domine le quartier et donne sur la Tamise, avec droit devant : le Shard. Le soleil inonde la pièce grâce à une fenêtre de la taille du mur. La douche est immense, la moquette épaisse et la télévision démesurée. Mais le spectacle est dehors, avec les bateaux qui sillonnent le fleuve et ne se lassent pas à chaque fois de couper la Tamise en deux. Sur le lit, king size lui aussi, une jolie pochette qui semble être le cadeau de bienvenue. A l’intérieur, des masques de soin pour le visage et des chocolats… quelle délicieuse idée !
A 16h, je suis déjà dans l’eau. A moi la piscine tant espérée. Nous sommes deux à nous partager le bassin situé au rez-de-chaussée de l’hôtel et chauffé je pense à 28°C. J’enchaîne les longueurs et savoure le luxe de pouvoir complètement déconnecter. Plus que le sauna, voisin, j’opte ensuite pour la salle de sport. Une vingtaine de minutes sur l’un des tapis de course suffisent à me donner bonne conscience. J’aurai fait mon sport de la semaine !
The place to be pour boire un bon cocktail à Londres
Je connais déjà le Bokan, le « bar restaurant terrasse » situé au 38ème et 39ème étage du Novotel. Une pure merveille. Après le sport, une douche et une bonne séance zapping sur la télé, je suis au sommet du building (et de ma forme) et bien décidé à savourer le Negroni de la maison. Le soleil est en train de se coucher et un groupe joue en live, comme tous les dimanches soir de 18h à 20h30. La chanteuse entonne « Simply the best » de la grande Tina Turner. J’ose espérer que c’est pour moi (modeste…). Cette parenthèse enchantée est décidemment le meilleur moyen pour éviter le traditionnel blues du dimanche soir. Je profite de la vue et vois le paysage qui entoure le Shard se parer d’orange et de rouge : l’harmonie parfaite avec mon Negroni.
Fin mars, la fraîcheur a vite tendance à s’installer, je quitte donc la terrasse pour le restaurant, un étage plus bas. Je cherche dans la carte quelque chose de chaud et de réconfortant, ce que mon amie journaliste Solène appelle « Comfort food ». Comme au restaurant Gloria du groupe Big Mamma que j’ai testé récemment, je demande conseil. Les deux serveurs, Français, sont du même avis et m’indiquent sans hésiter la pièce d’agneau avec ses olives noires, sa purée, ses artichauts et son confit de citron. Je me fais également conseiller le vin. Ce sera un Esporão réserve blanc 2017. Une pure merveille. De couleur un peu paille avec quelques reflets verts. Des arômes complexes avec des notes peut-être de pêche et de mandarine et sur la fin une touche légèrement briochée. Bonne pioche !
Et que dire de mon plat. Je n’ai jamais mangé d’agneau aussi tendre et savoure un autre moment hors du temps. On me précise alors que c’est le cou de la bête, dont on a enlevé le nerf et que l’on travaille en cuisine en deux étapes. L’agneau est d’abord saisi au Josper quelques secondes. Un équipement qui est l’heureuse combinaison entre un barbecue ouvert et un four, permettant à la fois de griller et de fumer la viande. Une fois saisie, elle est passée au four vapeur durant 6h, à 80°C. Le résultat est stupéfiant. « I can kiss the chef » pensais-je à cet instant, si proche… et si loin de la maison.
Le silence absolu et un sommeil de plomb
Une fois rasséréné, je profite encore du groupe qui égraine les tubes les uns après les autres et regagne ma chambre. Le silence est total. Sur la Tamise devenue noire, les navettes continuent leur manège et j’embrasse du regard toutes les lumières de la ville que je découvre en altitude, la nuit… sous un nouveau jour. Je prends soin d’actionner l’alarme de mon téléphone pour ne surtout pas rater le petit-déjeuner annoncé comme gargantuesque.
Et je fais bien car je dors jusqu’à 9h, comme un bébé. Le restaurant du 38ème étage m’accueille à nouveau. L’endroit est baigné de lumière et la vue toujours époustouflante. Me voilà face à la réunion de l’English et du Continental breakfast. Au menu : bacon, saucisses, haricots, tomates, plusieurs déclinaisons d’œufs, mais aussi charcuterie, fromages, pain frais, viennoiseries françaises, salade de fruits, etc… Une manière de bien attaquer la semaine ! Si la chambre est disponible jusqu’à midi, je quitte l’hôtel à 10h30. Pas le temps de piquer une tête. Les propriétaires de la Boulangerie Puget à Notting Hill m’attendent pour une interview et j’aime être ponctuel.
Quelle expérience. J’ai quitté Londres, sans vraiment partir. Un jour de plus et j’envoyais des cartes postales à tous mes amis !
Vous cherchez un prétexte pour vous aussi tester Staycation ?
Vous trouverez toujours quelque chose à célébrer. L’anniversaire d’une rencontre, une promotion dans votre entreprise, votre troisième mois sans cigarette, l’achat de votre nouveau maillot de bain, le 117ème vote des députés sur le deal de Theresa May (l’obstinée !). Vous pouvez aussi vous inspirer du calendrier. Dimanche prochain par exemple, le 7 avril, pourquoi ne pas fêter la naissance de Michèle Torr (7 avril 1947) ou la création de la fédération française de football (7 avril 1919). Le 21 avril, vous pouvez aussi vous offrir le luxe de porter un toast à l’anniversaire de la Reine d'Angleterre née le 21 Avril 1926. A vous de choisir l’hôtel en conséquence.
Bon je vous laisse vous creuser les méninges. Après tout, rompre le quotidien est déjà un bon motif en soi pour vous évader tels deux canaris, à Canary Wharf, ou ailleurs. Car Staycation propose d’autres hôtels dans d’autres quartiers londoniens et le même concept à Paris, du vendredi au dimanche !
INFO PRATIQUE : Les offres exclusives de dernière minute de Staycation sont dévoilées chaque mercredi à 9h pour le dimanche qui suit.