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Sondage : vos avis sur l’application NHS Covid-19

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John Cameron - Unsplash
Écrit par Corentin Mittet-Magnan
Publié le 23 octobre 2020

La majorité d’entre vous déclare ne pas avoir téléchargé l’application. Nous avons compilé ici vos réponses et les raisons de votre choix.

 

Nous vous avons interrogé sur Facebook et Twitter sur la façon dont vous utilisez ou non l’application du NHS. Au total, vous êtes 40 à avoir répondu : 28 sur Twitter et 12 sur Facebook. Parmi vous, 22 n’ont pas téléchargé l’application et 18 l’ont fait. Ces chiffres sont plutôt équilibrés et reflètent l’usage global de l’application dans le pays. Jusqu’ici ce sont près de 18 millions de personnes qui se sont équipées de l’application, soit environ 45 % des utilisateurs de smartphones.

 

Si l’installation est parfois contraignante, certains adhèrent au projet.

Parmi ceux qui utilisent l’application, l’argument qui revient le plus demeure la nécessité d’en disposer pour entrer dans certains établissements. En effet, depuis le lancement de l’application en septembre, une très grande partie des bars, restaurants, pubs et magasins sont équipés d’un QR code qu’il faut scanner pour s’enregistrer avant d’entrer. L’application recense ainsi les personnes en contact dans un périmètre réduit pendant une période significative. C’est la raison que mettent en avant Tal et Mireille pour expliquer pourquoi elles utilisent l’application. Pour Mireille, l’utilisation de l’application est nécessaire sur son lieu de travail. Cette disposition permet d’ailleurs de ne plus avoir à compléter, de façon manuscrite, une fiche contact.

Une autre partie des utilisateurs de l’application met surtout en avant le fait d’adhérer au projet. C’est le cas de Renaud et Guillaume, le premier considère ce geste comme « un acte citoyen ». Guillaume, de son côté, juge l’application « simple d’usage et efficace en terme d’informations ».

Enfin, certains d’entre vous nous ont fait part de certaines difficultés techniques ou d’incompréhensions qui poussent à désinstaller l’application. Par exemple, Emeline n’a pas pu télécharger l’application en raison de son incompatibilité avec un Iphone 6. En effet, l’application ne fonctionne qu’avec les mises à jours Marshmallow 6.0 de Android (disponible depuis 2015) et iOS 13.5. Francky, quant à lui, évoque le problème d’occupation de l’espace sur son téléphone. Il a téléchargé l’application pour entrer dans un restaurant mais l’a supprimé après car il n’a « pas assez d’espace mémoire pour une application [qu’il] n’utilise que rarement ». L’application pèse 9,8 MB, soit un poids plutôt faible par rapport à d’autres applications comme Facebook ou WhatsApp qui stockent une quantité importante de données. Mais, il est vrai que sur un téléphone avec une faible capacité de stockage ou déjà équipé de nombreuses autres applications son installation peut s’avérer difficile.

Le dernier point qui peut pousser à la désintallation est l'impression d’inefficacité. C’est ce que souligne Em’s. Pendant trois semaines d’utilisation régulière celle-ci n’a pas reçu de notifications. Elle est surprise de ne pas avoir croisé une personne atteinte du Covid au regard des derniers chiffres d’infection et l’a donc désinstallée. Il est vrai que les derniers chiffres du système test and trace, du NHS, qui ne dépendent pas seulement de l’application, sont mauvais. La semaine dernière, seulement 59,6 % des cas contacts en Angleterre ont pu être prévenus.

 

Du côté du non, des doutes sur son efficacité et sur la protection des données personnelles.

Les raisons qui vous poussent à ne pas installer l’application sont liées avant tout à de la méfiance. Pour Roger, l’application risque de nous commander à « rester chez soi pour toujours, pour rien ». Si le début de l’affirmation est vraie, le système permet en effet d’informer en cas de contact avec une personne atteinte et vous recommande donc d’effectuer un test puis de vous isoler dans l’attente du résultat. Le reste de l’affirmation, en revanche, ne se vérifie pas. La période d’isolement minimale est de 15 jours, elle peut être rallongée en cas de persistance des symptômes mais c’est rarement le cas.

Dans ce même commentaire, le Covid-19 est qualifié de « pas grand chose » et ne présentant pas plus de risques que « traverser la rue ». Au Royaume-Uni, entre 400 et 500 piétons meurent chaque année dans un accident de la route. Un chiffre en constante baisse et très faible par rapport au temps passé en tant que piéton. Il est vrai que les risques de mourir du Covid-19 sont globalement faibles mais ce fait doit être remis en perspective. L’Imperial College de Londres estime que le taux de mortalité global du Covid se situe entre 0,4 et 1,4 % des cas, mais celui-ci augmente énormément chez les personnes âgées ou atteintes d’une autre maladie. Rappelons aussi que le nombre de morts au Royaume-Uni s’élève aujourd’hui à 58 164.

Pour terminer, l’argument du trop plein de surveillance pousse certains d’entre-vous à ne pas télécharger le système. C’est le cas d’Emmanuelle qui évoque le fait d’être « déjà surveillée de partout ». Ce sentiment présente une certaine légitimité et demeure plutôt justifié dans la période actuelle. Les mesures de lutte contre l’épidémie ont élargi les pouvoirs des autorités et certaines dispositions comme le confinement ou le couvre-feu sont très difficiles à accepter par la population. Pour autant, l’application du NHS n’est pas un système de traçage personnel. Elle n’enregistre pas votre nom, votre adresse ou d’autres données mise à part la première partie de votre code postal, que l’on partage en moyenne avec 8000 personnes à Londres. La police peut avoir accès à certaines informations dans des cas précis, nous vous en parlions ici.

 

Merci d’avoir participé et rendez-vous samedi pour un nouveau sondage !

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