La Britannique partie rejoindre l’État Islamique à l’âge de 15 ans a répondu aux questions de Sky News depuis son camp de prisonniers en Syrie. Une nouvelle interview qui relance un débat qui fracture le Royaume-Uni.
En février 2015, Shamima Begum a quitté le Royaume-Uni pour rejoindre l’État Islamique en Syrie. Après plusieurs années sur place, elle a tenté de retourner dans son pays natal en 2019, prête à faire face à la justice britannique, mais le gouvernement s’y est opposé. Par la suite, elle a perdu sa citoyenneté britannique, et malgré une procédure de la Cour d’Appel, la Cour Suprême de la Grande-Bretagne s’est prononcée en sa défaveur. Aujourd'hui, Shamima Begum est détenue dans un camp de prisonniers syrien, et a accordé une nouvelle interview à Sky News demandant son retour au Royaume-Uni à l’occasion d’un procès en bonne et due forme, revenant sur ce qu’elle considère une erreur de sa jeunesse et « l’enfer sur terre » qu’elle a vécu à la seconde où elle a posé ses pieds en Syrie. Dès la diffusion de ses propos, l’affaire a inondé les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter où les avis divergents abondent.
Une partie des internautes plaide pour un véritable procès sur le sol britannique
The fact that the UK is divided about this Shamima Begum issue is a bloody shame. Shamima is British and its our responsibility to bring her home for a trial. End!
— KING KC ? (@kingkc1) November 22, 2021
Selon un certain nombre de Britanniques, Shamima Begum vient du Royaume-Uni, ce qui implique la responsabilité du pays quant à son affaire. La justice britannique devrait donc, selon eux, se saisir de son cas pour déterminer sa part de culpabilité : il serait de son droit d’avoir un procès équitable.
#JeremyVine Shamima Begum is British and we need to come pick up our trash. We deport people in England back to Jamaica when they done something wrong, so doesn't Syria have the right to do the same
— Funmi Olatunbosun (@FooMooBoo) November 22, 2021
Sur Twitter, une partie de l’opinion publique considère que la Grande-Bretagne ne peut pas lancer la patate chaude aux pays du Moyen-Orient que ce soit en laissant Shamima Begum dans un camp de prisonnier syrien indéfiniment, ou en fondant son rejet sur la nationalité bangladaise de la jeune femme. Le Bangladesh, quant à lui, rejette toute association à Shamima. À 22 ans, elle devrait être jugée face à la justice de son pays, et l’ancienne membre de l’État Islamique se dit prête à assumer l’issue de son procès, quelle qu’elle soit. Elle continue toutefois de nier en bloc les accusations de plusieurs médias concernant son implication dans les activités de l’organisation terroriste.
Dénonciation du racisme et de l’islamophobie
If UK Born Shamima Begum was instead a UK Born white girl called Charlotte Billington-Smythe the right wingers would be going out of their skin trying to get her back into the country saying all is forgiven.
— JmRoyle #YNWA #BLM #GTTO (@MyArrse) November 22, 2021
Les réseaux sociaux dénoncent une attitude discriminante à l’égard de l’ethnie de Shamima Begum de la part du gouvernement conservateur britannique. Certains internautes estiment que cette affaire n’aurait jamais eu lieu si Shamima Begum n’était pas issue d’une famille musulmane, ses parents étant originaires du Bangladesh. Pour eux, la question de son retour au Royaume-Uni ne se poserait pas si sa peau était blanche.
We knew this was coming, Shamina Begum was a test case. The ground was prepared. People bought the Islamaphobia and thought not me. Well it might be you next. https://t.co/9h6eCv2pJP
— artsnoise (@artsnoise_) November 17, 2021
Le projet de loi sur la nationalité et l’immigration, porté par Priti Patel, pourrait comporter une clause facilitant le retrait de la nationalité d’individus par le gouvernement dans certaines circonstances. Cette éventualité a causé l’indignation des réseaux sociaux, qui qualifient Shamima Begum de « affaire test », devenant le premier exemple se préparant à être suivi de nombreux autres. Sur Twitter, plusieurs n’hésitent pas à faire le rapprochement entre monarchie britannique et nazisme. Des comparaisons extrêmes - comme à l’accoutumée sur le réseau social - mais révélatrices d’un profond désaccord avec la gestion de l’affaire par les institutions du Royaume-Uni.
Une partie des utilisateurs de Twitter rejette avec hargne la possibilité du retour de Shamima Begum
Toute l’opinion publique ne souhaite pas être témoin du retour de Shamima Begum en Grande-Bretagne. Une partie des Britanniques est même catégorique et invite la jeune femme, ancienne épouse d’un combattant de l’Etat islamique, à “aller en enfer” où à “la laisser pourrir”.
#SlyNews banging the “bring her home” drum… NO! Let her rot, she made her decision to join a terrorist organisation ….?
— Paul B ?? ? (@pauldbowen) November 21, 2021
Shamima Begum: ISIS bride insists she 'didn't hate Britain' when she fled to Syria - and now wants to face trial in UK#ScumMedia https://t.co/c41XA3WR3P
Selon ces personnes, la jeune femme a trahi son pays d’origine, et ne devrait pas bénéficier de sa clémence. Shamima Begum serait très dangereuse, et la laisser être jugée au Royaume-Uni reviendrait à prendre des risques pour la population britannique. Lorsqu’elle parle d’erreur de jeunesse, le poil de ces utilisateurs des réseaux sociaux se hérisse : pour eux, une erreur de jeunesse, c’est un tatouage raté ou une histoire d’amour chaotique. Ils estiment alors qu’elle mérite de rester au Moyen-Orient, peu importe où, peu importe dans quelles conditions.
https://t.co/riIeM8PHUz
— DeadCat2.0 (@dead_cat2) November 22, 2021
Someone needs to take this horrible twat out-and I don't mean to Nandos.
And FYI DM. . .. she still IS an ISIS bride-these animals don't change, they just keep the hatred inside until they meet likeminded others.
Crucifix/tattoo next ?#scaminabegone.