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Shamima Begum : une nouvelle interview relance le débat

Shamima Begum répond aux questions de Sky NewsShamima Begum répond aux questions de Sky News
Capture d'écran Youtube
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 22 novembre 2021

La Britannique partie rejoindre l’État Islamique à l’âge de 15 ans a répondu aux questions de Sky News depuis son camp de prisonniers en Syrie. Une nouvelle interview qui relance un débat qui fracture le Royaume-Uni.

 

En février 2015, Shamima Begum a quitté le Royaume-Uni pour rejoindre l’État Islamique en Syrie. Après plusieurs années sur place, elle a tenté de retourner dans son pays natal en 2019, prête à faire face à la justice britannique, mais le gouvernement s’y est opposé. Par la suite, elle a perdu sa citoyenneté britannique, et malgré une procédure de la Cour d’Appel, la Cour Suprême de la Grande-Bretagne s’est prononcée en sa défaveur. Aujourd'hui, Shamima Begum est détenue dans un camp de prisonniers syrien, et a accordé une nouvelle interview à Sky News demandant son retour au Royaume-Uni à l’occasion d’un procès en bonne et due forme, revenant sur ce qu’elle considère une erreur de sa jeunesse et « l’enfer sur terre » qu’elle a vécu à la seconde où elle a posé ses pieds en Syrie. Dès la diffusion de ses propos, l’affaire a inondé les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter où les avis divergents abondent.

 

Une partie des internautes plaide pour un véritable procès sur le sol britannique

 

Selon un certain nombre de Britanniques, Shamima Begum vient du Royaume-Uni, ce qui implique la responsabilité du pays quant à son affaire. La justice britannique devrait donc, selon eux, se saisir de son cas pour déterminer sa part de culpabilité : il serait de son droit d’avoir un procès équitable.

 

 

Sur Twitter, une partie de l’opinion publique considère que la Grande-Bretagne ne peut pas lancer la patate chaude aux pays du Moyen-Orient que ce soit en laissant Shamima Begum dans un camp de prisonnier syrien indéfiniment, ou en fondant son rejet sur la nationalité bangladaise de la jeune femme. Le Bangladesh, quant à lui, rejette toute association à Shamima. À 22 ans, elle devrait être jugée face à la justice de son pays, et l’ancienne membre de l’État Islamique se dit prête à assumer l’issue de son procès, quelle qu’elle soit. Elle continue toutefois de nier en bloc les accusations de plusieurs médias concernant son implication dans les activités de l’organisation terroriste.

 

Dénonciation du racisme et de l’islamophobie

 

 

Les réseaux sociaux dénoncent une attitude discriminante à l’égard de l’ethnie de Shamima Begum de la part du gouvernement conservateur britannique. Certains internautes estiment que cette affaire n’aurait jamais eu lieu si Shamima Begum n’était pas issue d’une famille musulmane, ses parents étant originaires du Bangladesh. Pour eux, la question de son retour au Royaume-Uni ne se poserait pas si sa peau était blanche.

 

 

Le projet de loi sur la nationalité et l’immigration, porté par Priti Patel, pourrait comporter une clause facilitant le retrait de la nationalité d’individus par le gouvernement dans certaines circonstances. Cette éventualité a causé l’indignation des réseaux sociaux, qui qualifient Shamima Begum de « affaire test », devenant le premier exemple se préparant à être suivi de nombreux autres. Sur Twitter, plusieurs n’hésitent pas à faire le rapprochement entre monarchie britannique et nazisme. Des comparaisons extrêmes - comme à l’accoutumée sur le réseau social - mais révélatrices d’un profond désaccord avec la gestion de l’affaire par les institutions du Royaume-Uni.

 

Une partie des utilisateurs de Twitter rejette avec hargne la possibilité du retour de Shamima Begum

Toute l’opinion publique ne souhaite pas être témoin du retour de Shamima Begum en Grande-Bretagne. Une partie des Britanniques est même catégorique et invite la jeune femme, ancienne épouse d’un combattant de l’Etat islamique, à “aller en enfer” où à “la laisser pourrir”.

 

 

Selon ces personnes, la jeune femme a trahi son pays d’origine, et ne devrait pas bénéficier de sa clémence. Shamima Begum serait très dangereuse, et la laisser être jugée au Royaume-Uni reviendrait à prendre des risques pour la population britannique. Lorsqu’elle parle d’erreur de jeunesse, le poil de ces utilisateurs des réseaux sociaux se hérisse : pour eux, une erreur de jeunesse, c’est un tatouage raté ou une histoire d’amour chaotique. Ils estiment alors qu’elle mérite de rester au Moyen-Orient, peu importe où, peu importe dans quelles conditions.

 

 

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