Dans cette édition qui paraîtra deux fois chaque semaine, LePetitJournal.com se propose de revenir pour vous sur les séries qui nous ont marqués, et que nous souhaitons partager avec vous.
En 1999, alors que HBO lançait sa nouvelle série Les Sopranos, on parlait pour la première fois de « nouvel âge d’or des séries ». Le slogan de HBO, resté dans les mémoires, résume bien la nouvelle donne en matière de série télévisée : « Ce n’est pas de la télévision. C’est HBO ». En rupture totale avec ce qui se fait à l’époque, Les Sopranos raconte l’histoire d’une famille de mafieux. Plus grand succès financier de l’histoire de la télévision, auréolé d’un prestige critique qui prend aujourd’hui une dimension presque culte, c’est surtout la fin du mythe d’un « petit écran » aux productions pauvres et sans ambitions. Alors dans cette édition qui paraîtra deux fois chaque semaine, LePetitJournal.com se propose de revenir pour vous sur les séries qui nous ont marqués, et que nous souhaitons partager avec vous.
Un héritage dur à porter, et pourtant… Peaky Blinders ne souffre d’aucune comparaison avec son illustre aïeul. Alors, voici 5 raisons pour lesquelles vous devez absolument voir cette série, « by order of the Peaky f*****g Blinders » :
1. Le synopsis :
Dans le Birmingham de l’entre-deux guerres, les frères Shelby sont à la tête d’un gang nommé les Peaky Blinders, reconnaissables entre milles à la lame de rasoir qu’ils cachent dans leur béret. De retour de France, Thomas, Arthur, et John doivent surmonter le traumatisme de la Grande Guerre et reprendre le cours de leur vie. La série est centrée autour de l’ascension de la famille Shelby, à grands coups d’alliances, de trahisons et de retournements de situations. Alors que des armes de guerre ont été volées, Winston Churchill soupçonne les Peaky Blinders. Le commissaire de police Campbell est envoyé à Birmingham pour enquêter. Emmené par Thomas, le clan Shelby gravit les échelons au fur et à mesure des saisons entre feu, sang et passion. Et beaucoup de whisky et de cigarettes aussi.
2. La réalisation :
Avec Peaky Blinders, c’est la cinématographie qui vous éblouira dès le premier épisode. Le Birmingham de l’entre-deux guerre est sublimé par une réalisation léchée, justement primée en 2014 par la British Academy Television Craft Awards. La direction de la photographie au sommet de son art dépeint toute la dureté et la froideur de ce monde de gangsters. Le rythme est parfaitement dosé, et on ne s’ennuie jamais, bien au contraire. La bande son, alimentée par les sons des Whites Stripes n’est pas en reste.
3. Le jeu d’acteur :
Personnage central de la série, Thomas Shelby en résume à lui seul peut- être tout l’esprit. Plus la caméra le suit, plus l’on se penche sur la psyché torturée d’un anti- héro complexe à la prestance quasi-mystique, moins on perce l’écran de fumée qui l’entoure constamment, littéralement comme figurativement. Cillian Murphy signe ici une prestation extraordinaire, dans un jeu d’acteur magnétique et écrasant de charisme. Le reste des acteurs semble s’être mis au diapason de sa performance. On retrouve d’ailleurs un beau casting : Adrien Brody, Helen McRory, Paul Anderson, Tom Hardy, Sophie Rundle…
4. L’ambiance et le contexte :
Le contexte historique de la série est véritablement un de ses atout charme. De la fin de la première Guerre mondiale au début de la seconde, c’est l’occasion de se replonger dans l’ambiance délurée des années folles, toute en contraste entre milieu ouvrier et salons privés londoniens. Le tout sous fond d’enjeux politiques de l’époque, de l’Irlande à la montée du nationalisme en passant par la fièvre communiste. Rien n’est laissé au hasard, et le tout est traité avec suffisamment de recul pour rester crédible et réaliste, malgré l’emphase de la fiction sur la réalité.
5. La justesse :
Peaky Blinders, c’est une série qui va au-delà de son statut de série télévisée. La série puise dans plusieurs genres, et brouille définitivement la ligne entre le cinéma et la télévision. Une série qui emprunte beaucoup au cinéma (acteurs oscarisés, direction artistique), mais reste fidèle à son format de série. Chaque épisode augmente la tension d’un cran, et chaque saison élargit le cadre mais sans jamais tomber dans l’écueil hollywoodien de la précipitation et de la simplification. La série se construit intelligemment, et prend le temps de développer les intrigues et les personnages. Peaky Blinders, c’est la relève du « nouvel âge d’or des séries », le digne successeur des Sopranos.
Alors surtout n’hésitez pas, c’est l’occasion de se refaire l’intégrale de la série, d’autant plus que la saison 6 est prévue pour la fin de l’année.