Alors que l’organisation de la quarantaine à l’arrivée au Royaume-Uni va bientôt changer, sans pour autant totalement remettre en question le modèle précédent, intéressons-nous au fonctionnement de celle imposée en Islande et des leçons à en tirer.
Depuis le mois de juin le petit État insulaire du Nord de l’Atlantique impose aux voyageurs une période d’isolement. Le voyageur doit remplir dans les 72 heures précédant son voyage un formulaire similaire à celui qu’utilise le gouvernement britannique. On y indique son nom, les différents moyens possibles pour être joignable ainsi que l’adresse du lieu où sera effectué la quarantaine. Celle-ci peut être faite à domicile ou à l’hôtel. Surtout, et c’est la différence majeure avec le système actuellement en place ici, il est possible de payer 51 livres pour effectuer deux tests.
Le premier test est effectué directement à l’aéroport au moment de l’arrivée. Le voyageur est à ce moment là obligé de télécharger l’application de traçage développée par le gouvernement islandais, c’est via celle-ci que sont communiqués les résultats. Le second intervient au bout de cinq jours d’isolement et, s’il est négatif, permet de mettre fin à la quarantaine. Il est aussi possible de choisir de ne pas faire ces deux tests et de rester isolé pendant 14 jours.
Ce système, mis en place très tôt, aura jusqu’ici porté ses fruits. Le secteur du tourisme, assez important dans l’économie islandaise, a pu continuer d’opérer pendant l’été, à un niveau faible certes. Le nombre d’infections au Covid-19 est resté bas avec seulement 5323 contaminations depuis février et 26 morts. Si l’on compare avec la situation au Royaume-Uni, l’Islande compte 47,6 infections sur 100 000 personnes sur les quatorze derniers jours contre 450,6 ici. Pour les décès, le Royaume-Uni en compte 9,3 pour 100 000 personnes sur les quatorze derniers jours et l’Islande 0,6. Au total seulement 26 personnes sont mortes du Covid-19 en Islande. Il est vrai que les différences de taille et de connexion aux échanges internationaux expliquent en partie les bons résultats de l’Islande.
Mais cela n’explique en rien certaines dispositions prises et surtout non prises au Royaume-Uni. L’Islande ne possède certes qu’un seul aéroport international alors que le Royaume-Uni en recense plusieurs dizaines auxquels s’ajoutent de nombreux ports. Mais pour autant, la forte baisse du trafic devrait permettre aux douaniers de contrôler plus facilement les arrivées. Hors, dans les principales portes d’entrées du pays comme le tunnel sous la Manche, les aéroports londoniens ou encore la gare de Saint-Pancras, les agents de l’état ne vérifient pas, ou peu, que les voyageurs aient ne serait-ce que rempli le formulaire de contact.
De plus, la future organisation de la quarantaine à l’arrivée au Royaume-Uni semble présenter deux failles. La première s’illustre dans le fait de ne demander qu’un seul test. Les statistiques du gouvernement islandais ont montré que 20 % des voyageurs testés négatifs au Covid-19 lors de leur premier test étaient positifs lors du second. La seconde faille concerne les tarifs appliqués pour un test privé, nécessaire à la réduction de la quarantaine, qui sont très élevés. Au Royaume-Uni, il vous faut compter entre 60 et 120 livres pour un seul test quand le gouvernement islandais propose le tarif de 51 livres (si l’on paye à l’avance) pour les deux tests. Il est aussi important d’observer que les résultats sont souvent disponibles entre quatre et six heures après le test contre 24 à 48h au Royaume-Uni.
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