Les météorologues prévoient un hiver particulièrement long et froid pour le Royaume-Uni cette année, avec un pic au mois de février. Des prévisions inquiétantes vis-à-vis de la hausse des prix du gaz.
Les prix du gaz ont quadruplé au cours de l’année dernière, avec pour cause, des problèmes concernant l’approvisionnement en électricité. Une série de pannes constatées sur le réseau électrique, agrémentée d’un incendie sur l'un des principaux câbles d'importation d'électricité ont augmenté la dépendance en gaz du Royaume-Uni. Les météorologues et les experts du marché de l'énergie prédisent donc des tarifs qui resteront au sommet jusqu’en 2023. L’hiver risque donc d’être long et difficile pour de nombreux ménages.
Le Royaume-Uni encore plus durement touché que ses voisins
Certains experts s’inquiètent d’une future pénurie de gaz qui viendrait s’ajouter à celle du pétrole que traverse actuellement l’archipel. La dépendance du Royaume-Uni envers les réserves de gaz européennes est en effet criante, notamment en provenance de la Norvège et de la Russie.
Problème : les quantités de gaz disponibles dans ces deux territoires sont bien inférieures à leur niveau habituel. Kim Fustier, analyste chez HSBC, explique : « La situation du Royaume-Uni est plus précaire que celle de ses voisins européens en raison de sa capacité de stockage très limitée. ». Une capacité de stockage de gaz de la Grande-Bretagne qui ne permettrait pas de répondre à plus de quatre ou cinq jours de demande de gaz en hiver, contre plusieurs semaines pour les autres pays d’Europe.
En plus de toucher les ménages, cette pénurie risque aussi de faire s’effondrer les petits fournisseurs de gaz et de ralentir le secteur de l’industrie agroalimentaire. Dans le nord de l’Angleterre, plusieurs usines d’alimentation, de boissons et de viande sont déjà paralysées. Une situation européenne globale
Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays impacté par cette augmentation des prix du gaz.
Chez son voisin français, les prix du fournisseur Engie devraient encore augmenter de 12,6 % en octobre, alors même qu’ils avaient déjà connu une hausse de 25% au cours des trois derniers mois. Si ces prix profitent aux pays exportateurs, ils n’ont pas pour autant les capacités de répondre à la demande grandissante de gaz en Europe à la veille de l’hiver.
Des ménages se retrouvent en difficulté
Ces prix records devraient sérieusement bouleverser les factures d'énergie de millions de ménages à partir d'octobre. Un million de foyers britanniques supplémentaires pourraient être confrontés à de la précarité énergétique, notamment si les hausses de prix attendues en avril venaient à se concrétiser.
Certains clients pourraient donc se retrouver endettés vis-à-vis des compagnies de gaz ou perdre leur fournisseur si celui-ci fait faillite. Gillian Cooper, responsable de l'énergie chez Citizens Advic a appelé le gouvernement et l'Ofgem, régulateur pour les marchés du gaz et de l'électricité au Royaume-Uni, à garantir un « soutien financier vital », notamment dans les cas où un transfert vers un nouveau fournisseur devait s’opérer.
Par la suite, il sera du devoir des fournisseurs eux-mêmes de « veiller à ce que les personnes endettées auprès d'entreprises en faillite aient accès à des plans de remboursement abordables » a-t-elle déclaré.