Les problèmes de recrutement se propagent dans l'économie britannique. Selon un récent rapport de l'Office for National Statistics, deux entreprises sur cinq rapportent avoir des difficultés à recruter.
Les difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises britanniques ne semblent pas s’arranger depuis la rentrée. L’ONS a constaté que 13% des entreprises ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver des travailleurs dans les deux semaines précédant le 5 septembre, contre 9% en août. Ce phénomène est d’autant plus important pour les entreprises de 10 employés ou plus chez qui ce pourcentage s’élève à 41%.
Comment peut-on expliquer ces difficultés ?
La Confédération du recrutement et de l’emploi a déclaré que cette crise pouvait être due à plusieurs facteurs : une réticence des employés à changer de poste dans un contexte de pandémie, une baisse des travailleurs issus de l’Union européenne et de l’immigration en générale, et une pénurie de compétences.
Un manque de travailleurs européens
Environ 100 000 citoyens européens ont quitté le Royaume-Uni pendant la pandémie. Les secteurs qui dépendent fortement des travailleurs de l'UE comme le stockage, la santé, le transport ou le bâtiment ont ainsi été les plus durement touchés. 15% des entreprises de construction et de transport rapportent leurs difficultés de recrutement, quand ce chiffre monte jusqu’à 23% pour les entreprises de soins et de santé.
Les effets du confinement et de la pandémie
Le marché demeure plus petit que ce qu’il n’était avant le début de la pandémie, et la pénurie touche non seulement le marché du travail mais aussi celui de l’offre et de la demande. L’élan retrouvé juste après la fin du confinement semble retomber, au détriment de la reprise économique. Les chambres de commerce britanniques ont déclaré que les pénuries de personnel et les perturbations liées à la pandémie ralentiraient la croissance économique de la Grande-Bretagne au cours des prochains mois. En d’autres termes, l’économie britannique pourrait ne retrouver sa croissance pré-pandémie qu’au premier trimestre 2022.
La fin du chômage partiel pourrait-elle rebooster l’embauche ?
Le marché du travail compte actuellement deux millions de travailleurs bénéficiant toujours du dispositif de chômage partiel, créant ainsi un réel vide sur le marché du pays. Les entreprises espèrent que la fin de ce programme gouvernemental, annoncée pour début octobre, contribuera à mettre fin à cette crise du personnel. Cependant, Claire Warnes, responsable de l’éducation, des compétences et de la productivité chez KPMG UK, a contredit cette idée jugée simpliste en avançant que cette crise ne disparaîtrait pas à mesure que davantage de personnes seraient disponibles pour travailler.
Le plus dur semble derrière pour les entreprises britanniques
Malgré toutes ces difficultés, un rapport de l’ONS montre que les entreprises anglaises sont en meilleure position qu’elles ne l'étaient il y a quelques mois : seulement un quart des entreprises subiraient une baisse de profit en comparaison avec les résultats attendus dans un contexte « normal ». C’est là le meilleur résultat enregistré par l’ONS depuis le début de la pandémie.