Londres et Bruxelles s’accusent mutuellement d’être responsable de l’échec des négociations sur le sujet.
Les Britanniques voulaient la fin de la libre circulation avec l’Union Européenne, ils l’ont eu. Malgré la signature d’un accord in-extremis le jour de Noël, beaucoup de détails ne sont pas encore réglés et continuent de faire l’objet de négociations ardentes entre nos deux protagonistes préférés. C’est le cas pour le dossier des conditions de circulation des artistes et des musiciens. Actuellement, ils doivent obtenir des visas ou des permis de travail pour organiser des tournées d’un côté ou de l’autre de la Manche. Une situation qui complique sérieusement l’organisation des concerts et qui fragilise encore davantage un secteur qui a déjà connu une année catastrophique à cause de la pandémie de Covid-19.
En 2019, l’industrie musicale avait rapporté 5,8 milliards de livres et employait 200 000 personnes. Les sociétés britanniques du secteur étaient souvent choisies par les artistes étrangers, américains notamment, pour organiser leurs tournées en Europe. Disposant d’une expertise importante dans le secteur, elles bénéficiaient des facilités qu’offre le marché unique pour gérer la logistique. Un avantage dont ne peuvent plus se targuer ces entreprises aujourd’hui.
Échec des négociations
Une pétition lancée par le musicien Tim Brennan et soutenue par de nombreuses personnalités, dont la chanteuse Dua Lipa, réclamant que les artistes et musiciens soient exemptés de l’obligation d'obtenir un visa ou un permis de travail a déjà réuni plus de 260 000 signatures. Les autorités britanniques et européennes négocient pour obtenir un accord sur ce sujet mais les discussions n’ont jusqu’ici abouti à rien.
Pire encore, d’après les dernières déclarations respectives des deux camps, elles semblent être dans une impasse. Lundi, Londres a affirmé avoir fait des propositions pour parvenir « à un accord ambitieux sur les déplacements temporaires des voyageurs d’affaires qui aurait permis de couvrir les artistes » mais Bruxelles aurait « refusé ». Pourtant, la presse britannique affirme le contraire en accusant Londres d’avoir refusé les propositions de l’UE. C’est d’ailleurs ce que déclare le négociateur en chef Michel Barnier : « Dans le premier projet de traité complet, que nous avions proposé dès le mois de mars dernier, nous avions fait des propositions assez ambitieuses en matière de mobilité. Y compris pour les catégories spécifiques que sont les journalistes, les artistes, les musiciens et d’autres encore. Mais il faut être deux pour faire un accord ».
Difficile, une énième fois, de savoir qui dit vrai même si le feuilleton du Brexit nous montre comment le gouvernement britannique aime faire porter aux Européens la responsabilité de ses échecs. Quoi qu’il en soit, les conséquences du Brexit apparaissent peu à peu et se révèlent bien cruelles pour certains secteurs.
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