Dans cette nouvelle série, lepetitjournal.com s’intéresse aux personnes qui ont eu des difficultés avec leurs visas. Aujourd’hui, Pauline nous fait part de son expérience. Elle qui a candidaté pour un Skilled Worker en tant que partenaire dépendant, revient sur cette fastidieuse épreuve !
“J’évitais de parler de mon visa à mes parents, car je ne voulais pas inquiéter mon entourage. Il était difficile d'expliquer la réalité car je me retrouvais souvent en larmes, n'ayant plus la force d'expliquer la situation à qui que ce soit.” Voici le triste constat que fait Pauline, 25 ans, alors que son visa vient à peine d’être accepté. Plus qu’une épreuve, elle nous raconte comment ce qui devait être une simple démarche administrative s’est vite retrouvée être le challenge d’une vie.
Au départ, comme un bon nombre de jeunes Français à Londres, elle est en recherche de sponsor. La jeune Française se dit que sa recherche sera rapide, étant donné qu’elle a un dossier plutôt solide. Elle parle trois langues couramment, a fait un cursus à Sciences Politiques et a eu divers expériences au Conseil de l’Europe et en cabinet, mais le résultat des six premiers mois est sans appel : les dirigeants britanniques ne sont pas intéressés : “Ils me recalaient à chaque fois dès qu’ils voyaient la mention “besoin de sponsor”. Le peu d’entretiens que j’ai eus se terminaient de la même manière : “de toute façon vous êtes française (et donc européenne), donc ça va être difficile”.
Le Skilled Worker Visa, en tant que partenaire dépendant
Après cette déconvenue, Pauline s’intéresse à d'autres types de visa. À vrai dire, elle et son partenaire commencent à s’inquiéter de l’issue de leur future vie à Londres, à tel point qu’ils n'envisagent qu'une seule et dernière solution : le pacs : “Nous avons fait ce choix car la procédure stipule qu'il est possible d’obtenir un “partner visa” si nous prouvons que nous avons une relation de deux ans ou plus.” Mais les délais entre la demande de pacs et l’envoi des justificatifs pour le visa sont courts (moins d’un mois) et il semblerait que les justificatifs n'arrivent pas à temps…
“J’ai dû payer £8 pour pouvoir parler au service des visas”
Dans le cas de Pauline, le gouvernement préconise “de contacter les services administratifs”. Elle s'exécute : “J’ai dû payer £8 pour pouvoir parler au service des visas”. Dans le même temps, elle continue ses allers-retours entre la France et le Royaume-Uni et la crainte la gagne de plus en plus : “J’ai eu peur car les douaniers me demandaient : pourquoi je venais, qui je comptais voir au Royaume-Uni et surtout quand est-ce que je retournais dans mon pays d’origine?"
Ces événements alimentaient sa frustration, elle ne comprenait pas pourquoi les démarches étaient devenues aussi compliquées : “Ce qui est d’autant plus insupportable est que j’allais apporter quelque chose au pays et que mes compétences sont recherchées…” , déplore-t-elle.
Des coûts s’élevant à plus de 3000 euros
“Le 26 janvier nous avons finalisé le PACS, sachant que mon dossier de demande de visa “skilled worker dépendant d’un partenaire” avait été ouvert en décembre.” Alors qu’elle pense que tout va enfin rentrer dans l’ordre, Pauline fait face à de nouveaux problèmes.
Il fallait faire traduire et asserter tous nos documents dans un délai de deux jours”
Ainsi, à ce moment-là, le coût total de l’opération s'élève à : 300 euros pour un test d'anglais, 140 euros pour la traduction et assertion de documents, 1895 euros pour l'Immigration Health Surcharge (assurance), 873 euros pour la demande de visa, et 35 euros pour entrer en communication avec les services de l’immigration : 3243 euros.
Une tendance pessimiste des Français à Londres ?
Dans le processus, Pauline avoue avoir “ressenti de la colère” en voyant les groupes Facebook, où personne ne répondait et où les gens semblaient très pessimistes. “Les Français, ici, me disaient que j’allais devoir attendre plus de 6 mois et que je n’aurais jamais mon visa. De fait, je me suis identifié aux situations partagées et j'ai commencé à anticiper un refus”
Pour le visa choisi par Pauline, le Home Office indique un délai d'attente de trois semaines, mais la réalité est incertaine : “Le site ne fournit pas assez de détails, ni d'aide pour le processus. J'ai l'impression que tout était fait pour m'empêcher de venir, notamment avec l’actualité décourageante.”
La guerre n’est pas finie malgré l’obtention du visa
Alors que sa demande a finalement été acceptée, Pauline peut enfin repartir du bon pied. Pourtant tout n’est pas encore joué : “Aujourd’hui, les recruteurs continuent de me rappeler que je suis française et donc étrangère. Certains me demandaient quand mon visa sera terminé et ce qui se passerait si mon conjoint perdait son emploi.”
“Ces questions récurrentes des dirigeants ont rendu l'expérience moins enrichissante que ce que j'avais espéré après toutes mes démarches.” affirme Pauline, qui ne perd pas espoir et continue d’avancer grâce aux nombreuses personnes qu’elle a rencontrées sur place ; car oui, paradoxalement, la ville de Londres peut se montrer très accueillante…
Skilled Worker visa: Your partner and children - GOV.UK