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Il faut sauver l’alpaga Geronimo !

Geronimo l'alpagaGeronimo l'alpaga
ITV News - Youtube
Écrit par Maël Narpon
Publié le 10 août 2021, mis à jour le 10 août 2021

Le gouvernement britannique a ordonné l’euthanasie de l’alpaga âgé de 8 ans répondant au nom de Geronimo après que l’animal ait été testé positif à la tuberculose bovine par deux fois, de peur qu’elle ne se propage parmi le bétail.

 

Il s’agit là d’une affaire peu banale, l’annonce du gouvernement concernant la mise à mort de Geronimo, importé de Nouvelle-Zélande il y a 4 ans, a provoqué une vive réaction d’une part de la population, au point de donner lieu à une manifestation à Londres. Une vague de soutien d’une si grande ampleur envers l’alpaga et sa propriétaire, Helen Macdonald, qu’une pétition lancée il y a un peu plus d’une semaine a récolté aujourd’hui 109 564 signatures.

 

Helen MacDonald contre le gouvernement

Ladite propriétaire a récemment perdu la bataille juridique dans laquelle elle était engagée face à la Haute Cour de justice dans le but de faire prévaloir que les résultats des tests auxquels a été soumis Geronimo sont faussement positifs. L’animal risque d’être exécuté sous 30 jours à compter du 5 août suite à cette décision.

Helen Macdonald a tenté de faire reconnaître la non-validité des tests en s’appuyant sur le fait que l’alpaga avait reçu plusieurs injections de tuberculine, un produit reconnu comme pouvant fausser les résultats de tels tests. Les deux tests sanguins revenus positifs avaient été effectués à l’arrivée de Geronimo sur le sol britannique, alors que, des quatre tests cutanés qu’avaient subi l’animal avant son départ de Nouvelle-Zélande, aucun n’affichait de résultat positif. D’autant que, quatre ans plus tard, l’alpaga n’affiche toujours aucun symptôme. C’est de ce constat que la suspicion de tests faussés au Royaume-Uni a vu le jour.

Le ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales reconnaît depuis 2016 que la tuberculine peut potentiellement fausser positivement un test mais n’en aurait informé Helen Macdonald qu’après les résultats du premier test en août 2017, selon cette dernière.

Au micro de Good Morning Britain, elle ajoute : « La deuxième série de tests, de leur propre aveu, était biaisée. Ils ont en fait dit : “nous avons dévié du protocole pour nous assurer que le client comprenait que le premier test était bien positif à la tuberculose”. J'ai donc été victime de discrimination dès le départ. »

Néanmoins, le gouvernement britannique refuse catégoriquement de tester Geronimo à nouveau et il est illégal pour la propriétaire de procéder à ce test par elle-même.

 

Des voix s’élèvent contre la décision

Des manifestations pacifiques ont ainsi eu lieu lundi à Londres pour protester contre la mise à mort de Geronimo devant le siège même du ministère de l’Environnement. Scandant le nom de l’animal, les manifestants ont demandé au secrétaire d’Etat à la justice, George Eustice, de revenir sur la décision du gouvernement en raison de la potentielle fausseté des tests.

 

Manifestations pour sauver Geronimo
Les manifestants le lundi 8 août. Photo : Youtube. 

 

Stanley Johnson, père de Boris Johnson, que le rédacteur en chef du Petit Journal avait pu rencontrer le 10 mai dernier, a lui-même adressé son soutien à cette campagne destinée à sauver l’alpaga. Il a par ailleurs écrit une lettre ouverte au Premier ministre à ce sujet, ainsi qu’à George Eustice. Ce dernier a maintenu que la décision d’euthanasier Geronimo allait être appliquée. « Chaque éleveur doit s'habituer à son lot de tragédie et de perte », a-t-il déclaré.

Le docteur Iain McGill, vétérinaire praticien et expert en tuberculose s’inquiète de la réaction des agriculteurs si Geronimo finit par être retesté et déclaré négatif. Si les troupeaux d’alpagas d’autres éleveurs étaient infectés, dans le cas où la sentence ne serait pas appliquée, ces derniers pourraient se retourner contre le ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales via un recours collectif. Ce qui sèmerait le chaos et créerait « un désastre en termes de relations publiques », selon le docteur McGill.