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Au Royaume-Uni, le commerce local gagne du terrain face aux grands groupes

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Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 17 septembre 2021, mis à jour le 17 septembre 2021

De plus en plus de magasins indépendants ouvrent leurs portes aux Royaume-Uni, tandis que le nombre de grandes chaînes, lui, s’essouffle. C’est le constat que porte la dernière étude de marché réalisée par la Local Data Company (LDC).

 

Alors que le pays subit une pénurie d’approvisionnement liée au Brexit, le nombre de magasins indépendants connaît sa première hausse en quatre ans. À l'inverse, les grandes chaînes elles, souffrent et sont de plus en plus nombreuses à fermer leurs enseignes malgré une légère amélioration enregistrée au semestre précédent.

 

Un rapport d’étude positif quant à l’avenir du commerce de proximité

L’étude rapporte que 804 commerces locaux ont ouvert au cours du premier semestre 2021, un chiffre qui contraste avec la fermeture de 5 251 magasins appartenant à des chaînes. Le malheur des uns fait le bonheur des autres ? En tout cas, les commerces indépendants viennent occuper un marché qui se vide, et se réapproprient les locaux que laissent les grandes chaînes derrière elles.

L’augmentation du nombre de petits commerces ne concerne pas seulement le secteur alimentaire mais tout le commerce de proximité dans sa globalité. Les grandes artères anglaises voient fleurir sur leurs trottoirs de nouveaux coiffeurs, des boulangers, mais aussi des enseignes de restauration rapide et des cafés.

 

Des mesures gouvernementales favorables aux petits commerçants

Selon LDC, la compagnie à l’origine de l’étude, cette progression est liée aux mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir le commerce de proximité. Parmi elles, l’allégement du taux d’imposition des entreprises, favorisant les petites structures au détriment des grands groupes déjà implantés sur le territoire. Le rapport évoque également les prêts gouvernementaux et le moratoire sur les loyers qui se sont avérés être une « véritable bouée de sauvetage » pour de nombreux commerces selon la secrétaire générale d’Union of Shop, Distributive and Allied Workers (Usdaw).

 

La chute des grandes enseignes

Dans le secteur de l’habillement, les magasins Topshop, qui n’ont pas survécu à la crise et aux difficultés financières du groupe Arcadia auquel ils appartiennent, ont tous dû fermer. La moitié des locaux ont déjà été revendus à des commerçants indépendants. D’autres grandes enseignes comme Gap ont déclaré qu’ils prévoyaient également fermer leurs enseignes afin de se concentrer sur la vente en ligne.

Pour ce qui est de l’alimentation, Lucy Stainton, directrice commerciale de LDC, explique que nous serions en train de renouer avec les restaurants et magasins locaux, et ce notamment grâce à la tendance des plats à emporter. Cette tendance s’accompagne d’une plus grande conscience quant à l’éthique, la provenance et la durabilité des produits que nous consommons. Nous serions aussi, d’après Stainton toujours, plus impliqués dans l’économie circulaire et sensibles aux entreprises locales.

 

L’impact sur le long terme de la pandémie fait redouter des réjouissances trop hâtives

Le rapport précise que la "véritable étendue de la pandémie" ne pourra pas être évaluée avant la levée du moratoire sur les expulsions des locaux accueillant des commerces en mars prochain. Les aides gouvernementales se réduisant progressivement elles aussi, le second semestre de l’année s’annonce décisif pour de nombreux commerces.

 

Paddy Lillis, la secrétaire général de l'Usdaw, a déclaré qu’il n’était donc « guère réconfortant de constater une légère amélioration par rapport à l'année dernière » car l’impact, qui ne peut se constater que sur le long terme sera « sévère ». Pour elle, le gouvernement doit continuer à soutenir les petits commerçants en « égalisant les conditions de concurrence » grâce à une taxe sur les ventes en ligne. Elle justifie sa demande par le nombre croissant d’emplois perdus au sein des enseignes de distribution, plus de 180 000 l’an passé, au profit du shopping en ligne, moins demandant en main d'œuvre pour les grands groupes.

 

Pour la secrétaire générale, les problèmes auxquels font face les détaillants sont « structurels » et ne peuvent être résolus que par une politique de relance urgente, menée à long terme par le gouvernement.

 

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