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Le 30 septembre, le furlough scheme ne sera plus en vigueur au Royaume-Uni

Les lettres du mot furloughed disposées sur un ordinateur portableLes lettres du mot furloughed disposées sur un ordinateur portable
Wikimedia Commons - Microbiz Mag
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 16 septembre 2021, mis à jour le 5 octobre 2021

Le chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak a annoncé le retrait complet du dispositif de chômage partiel en Grande-Bretagne à compter du 1er octobre prochain. Une annonce qui ne fait pas l’unanimité, après un an et demi de fonctionnement efficace.

 

Le 30 septembre marquera le dernier jour d’effectivité du chômage partiel en Grande-Bretagne. Alors que 5% de travailleurs éligibles sont encore au chômage partiel à la fin juillet 2021, le gouvernement estime qu’il est temps d’amorcer encore plus le retour à la vie normale. Cette annonce fait alors polémique, deux semaines avant son entrée en vigueur.

 

L’arrêt définitif du chômage partiel au Royaume-Uni, un an et demi après son arrivée

Le dispositif de chômage partiel britannique, officiellement nommé le Coronavirus Job Retention Scheme (CJRS), est né en avril 2020. Mis en place pour faire face à la pandémie du coronavirus, il permet de maintenir un certain niveau de salaire pour les employés alors que leur profession est en suspens. Majoritairement pris en charge par l’État, il a soutenu environ 11,5 millions d’emplois depuis sa création. Un tel soutien a un coût : plus ou moins 66 milliards de livres, soit 2,7% du PIB britannique.

Comment fonctionne le CJRS ? Le gouvernement prend en charge 80% du salaire lorsqu’un employé est déclaré au chômage partiel, avec un plafond de 2500£ par mois et par personne. Ce pourcentage a connu des variations, et a récemment été réduit à 70% en juillet et à 60% en août (l’écart avec les 80% initiaux étant compensé par l’employeur).

Toutefois, le glas du chômage partiel a sonné au Royaume-Uni. Rishi Sunak a annoncé que le CJRS allait être complètement retiré d’ici la fin du mois de septembre. Son dernier jour d’effectivité sera le 30 septembre, et le retrait complet du plan entrera en vigueur le lendemain, 1er octobre 2021. Détail important : les entreprises n’ont pas l’obligation légale de prévenir leurs salariés du retour au travail, bien que cela soit recommandé. Si vous n’avez pas de nouvelles de votre employeur, contactez-le donc au plus vite.

 

Les problèmes posés par la fin du CJRS

L’annonce de l’arrêt du CJRS a provoqué de vives réactions dans l’opinion publique britannique. « Ce qui m'inquiète avec la fin du chômage partiel, c'est que le gouvernement pense que le problème de la pénurie de main-d'œuvre sera corrigé. Et je pense qu'ils se trompent complètement à ce sujet. » affirme Tony Danker, directeur général du syndicat patronal CBI (Confederation of British Industry). A la fin du mois de juillet 2021, 1,6 million de personnes percevaient encore leur rémunération en partie grâce au chômage partiel en Grande-Bretagne, ce qui représente 5% des emplois éligibles au programme. Bien qu’il s’agisse des chiffres les plus bas depuis le début de la pandémie, ils n’en restent pas moins préoccupants.

Ainsi, la population britannique est inquiète quant à l’avenir de sa situation professionnelle : selon un sondage réalisé auprès de 1000 employés, 24% estiment que leur travail est menacé en l’absence du furlough scheme. Pour Nic Redfern, directeur financier à NerdWallet, « Les pressions financières liées à la crise vont probablement continuer à peser sur les entreprises pendant un certain temps. Si l'on ajoute à cela la diminution du nombre de licenciements, il est clair que de nombreux Britanniques n'ont pas le sentiment de bénéficier de la sécurité de l'emploi à l'heure actuelle. » De nombreux emplois sont concernés, et certaines entreprises prévoient de réduire les heures d’une partie de leur effectif pour compenser l’arrêt du chômage partiel, en parallèle d’une activité toujours au ralenti.

Mais ce n’est pas tout. Le chômage partiel est également sujet à des disparités qui vont pâtir de son arrêt : les différences de sollicitation du CJRS sont observables selon les régions du pays, mais aussi selon les secteurs. Les secteurs du tourisme, des transports aériens ou encore les activités de divertissement sont effectivement en tête de liste des préoccupations. Par exemple, le transport aérien est particulièrement menacé : 57% des travailleurs éligibles faisant appel au chômage partiel cet été. Les directeurs des aéroports Heathrow et Gatwick appellent donc les ministres en demandant un assouplissement des restrictions au voyage pour compenser.

Le furlough scheme connaît aussi une distribution hétérogène parmi le pays : en mai 2021, 6,6% de la population de Londres était au chômage partiel, quand ce taux n’atteignait que 3,8% dans le nord-est du pays. Les grandes villes sont donc particulièrement touchées par la nécessité d’avoir recours au CJRS.

 

Pour toute question complémentaire, n’hésitez pas à contacter notre expert Shabir Djakiodine.

Crédit photo: Microbiz Mag - https://www.microbizmag.co.uk/

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