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Démission d’Amber Rudd : remaniement du gouvernement May

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Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 30 avril 2018, mis à jour le 30 avril 2018

Theresa May a accepté ce matin la démission de sa ministre de l’Intérieur Amber Rudd, sous la pression de près de 200 députés britanniques, suite aux révélations du Guardian autour du dossier Windrush.

Dans sa lettre de démission adressée à la Première ministre, Amber Rudd a indiqué assumer ne pas avoir été au courant des documents portant sur la présence d’objectifs au sein de son ministère. En retour, Theresa May croit en la “bonne foi” de son ancienne ministre et salue sa “grande intégrité, compassion et abnégation”.  

De son côté, le camp de Theresa May fait front en assurant que la démission d’Amber Rudd et due à sa mauvaise gestion des députés au Parlement et non celle du dossier Windrush.

Ce matin, le dernier tweet d’Amber Rudd était le suivant, dans lequel la ministre confortait sa position et sa volonté de mener une politique migratoire “humaine et juste”.

 

Un remaniement express

Après la démission d’Amber Rudd, c’est Sajid Javid, alors Secrétaire d’Etat aux Communautés, au Logement et au Gouvernement Local, qui est désigné nouveau ministre de l’Intérieur. Javid hérite ainsi du dossier épineux de l’immigration, gonflé par le scandale Windrush et les débâcles liées au Brexit. Fait notable : c’est le premier ministre de l’Intérieur issu d’une minorité (“BAME politician”).

Son secrétariat d’Etat est repris par James Brokenshire, l’ancien Secrétaire d’Etat en charge de l’Irlande du Nord et qui avait démissionné en janvier, pour une opération médicale.

Enfin, la Secrétaire d’Etat en charge du Développement International, Penny Mordaunt, occupe désormais également le poste de ministre des Femmes et des Egalités.

 

Les révélations du Guardian

C’est le Guardian qui a donné le coup de grâce vendredi, en publiant une lettre écrite par Amber Rudd à la Première ministre Theresa May, annonçant avoir établi un objectif (chiffré) du nombre de personnes à reconduire à la frontière. Une politique migratoire presque économique : la lettre indiquait “l’objectif d’atteindre 12 800 expulsions en 2017-2018” mais également que “nous avons dépassé notre objectif de raccompagnements à la frontière”. Des progrès auraient également été enregistrés sur le “chemin vers l’augmentation de 10 % de notre performance d’expulsions, que nous avions promis au ministère de l’Intérieur plus tôt cette année”.  

Une politique du chiffre, qui sous-entendrait que la ministre de l’Intérieur prend la question de l’immigration, pourtant point fort de Theresa May, à la légère -- et qui contredisent son ignorance souvent affichée. Amber Rudd avait notamment été vivement critiquée à propos du scandale Windrush. Devant le Parlement déjà, et face à l’intervention du député David Lammy, elle avait regretté que son ministère se soit "trop préoccupé de politiques et stratégies à suivre, au détriment de l’humain.