Covid-19 : où en sont les tests promis par le gouvernement ?

Afin de commencer à préparer sa stratégie de déconfinement, le Royaume-Uni avait pour objectif de conduire 100 000 tests au Covid-19. C’est chose ratée.

C’était il y a un mois, au début du mois d’avril. Matt Hancock, secrétaire d’État à la santé au Royaume-Uni, annonçait qu’il voulait atteindre l’objectif de 100 000 tests de détection au Covid-19 par jour d’ici à la fin du mois. Cet objectif, avec celui de lancer une application de traçage sur téléphones, fait partie de l’un des objectifs majeurs en vue du déconfinement voulu par le gouvernement. Cette ambition est loin d’être irréalisable. Pour preuve, Matt Hancock a annoncé vendredi dernier que le pays avait réalisé 122 000 tests pour la seule journée du 1 er mai. Le jour suivant, samedi 2 mai, c’est plus de 100 000 qui ont été réalisés. Mais depuis, le nombre de tests est en forte baisse et la barre de 100 000 par jour n’a plus été franchie. Dimanche, le chiffre est passé à 75 000 puis est légèrement remonté au-dessus des 80 000 les deux jours qui ont suivi, avant de repasser à 69 463 hier, mercredi 6 mai. Il est néanmoins important de préciser que sur ces 69 463 tests, certains se sont fait tester deux fois, puisque c’est 57,006 personnes qui ont été examinées.

Peut-on réellement parler d’échec ?

Lorsque le secrétaire d’État à la santé a annoncé les plus de 120 000 tests vendredi, il a qualifié cela d’une « réussite incroyable ». Tout en rappelant que ces tests étaient « cruciaux dans la suppression du virus » et dans la « mise en place du déconfinement ». Mais alors, comment expliquer que l’objectif n’ait plus été atteint depuis 4 jours ? Cela passe d’abord par les critères à remplir. À l’heure actuelle, seulement les « travailleurs essentiels » – c’est- à-dire ceux qui ne peuvent exercer en télétravail –, les personnes de plus de 65 ans ainsi que les personnes qui vivent avec les deux catégories précitées peuvent se faire tester. Les tests peuvent être réalisés par le biais d’un laboratoire ou grâce à un kit envoyé à domicile. Au moyen d’un prélèvement dans le nez ou la gorge, ils permettent de savoir si on est atteint, ou non, par le Covid-19. Boris Johnson s’est par ailleurs justifié en affirmant que le système restait capable d’effectuer 100 000 analyses par jour, mais que la demande restait inférieure à la capacité. Le Premier ministre britannique a également profité de l’occasion pour rajouter qu’un nouvel objectif de 200 000 tests par jour serait atteint d’ici la fin du mois de mai. L’opposition et les médecins ont immédiatement répliqué que cet objectif servait à masquer l’échec du nombre de tests actuel.

Et ailleurs dans le monde ?

Selon les données de Our World in Data, qui compiles les chiffres donnés par les agences nationales de santé dans le monde, le Royaume-Uni effectue environ 15,79 tests pour 1000 habitants. En France, ce nombre est de 11,10, en sachant que les chiffres ne sont pas publiés aussi clairement qu’au Royaume-Uni. Pour des pays comme l’Allemagne ou l’Italie, le chiffre est de respectivement 32,89 et 38,22 tests pour 1000 personnes. Dans les pays asiatiques, comme la Corée du Sud qui a beaucoup misé sur ces tests depuis le début de l’épidémie, ce nombre est de 12,54.

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