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En Écosse, les derniers fabricants artisanaux de cornemuse

Dans son atelier au cœur du quartier historique d'Édimbourg, Ruari Black est l'un des derniers artisans à fabriquer des cornemuses totalement à la main, entretenant un savoir-faire emblématique de l'Écosse aujourd'hui en voie de disparition.

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Écrit par AFP
Publié le 20 octobre 2024

 

Près du Royal Mile, l'avenue qui relie le palais de Holyrood et le château d'Édimbourg, "Kilberry Bagpipes" ne paye pas de mine, avec son enseigne un brin surannée et sa vitrine grillagée.

"Nous sommes l'un des derniers fabricants artisanaux, sans aucun doute à Édimbourg, la capitale de l'Écosse, mais probablement dans le monde entier", affirme Ruari Black en façonnant un tuyau avec un tour.

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Indissociable de la culture celte et de la région écossaise des Highlands, la cornemuse, connue pour ses sonorités puissantes et entêtantes, était notamment utilisée jusqu'au XXe siècle pour soutenir le moral des soldats écossais sur les champs de bataille, jusque sur les plages du Débarquement en Normandie lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Mais désormais, cet instrument à vent composé de plusieurs tuyaux (les bourdons) et d'un sac contenant l'air soufflé par l'instrumentiste, est le plus souvent fabriqué de manière industrielle.

D'autres variantes existent dans de nombreuses régions, notamment au Maghreb, dans les Balkans, ou ailleurs en Europe.

Chez Kilberry, atelier fondé en 1990 par deux joueurs de cornemuses, dont Dave Wardell, toujours présent aujourd'hui, le carnet de commandes est tel qu'un client doit attendre environ deux ans pour obtenir sa cornemuse.

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La fabrication d'un instrument prend environ une semaine, explique Ruari Black.

Après avoir percé et façonné les tuyaux, l'artisan les équipe de montures et de bagues, procède aux finitions et met en place les différents composants en les fixant à la poche.

- Son inimitable -

Une fois finies, les cornemuses produisent "notre son distinctif", assure Ruari Black, qui a rejoint Kilberry en 2019 pour faire son apprentissage.

"Nous nous efforçons d'avoir cette cohérence pour chaque instrument, pour être sûrs qu'ils sonnent de la même manière", même si chacun possède "son propre caractère, en terme d'apparence et de toucher", ajoute-t-il.

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Cette exigence attire des clients du monde entier, prêts à débourser entre 1.200 et 6.000 livres (entre 1.430 et 7.200 euros) pour une cornemuse traditionnelle des Highlands.

"Ils veulent ce son que nous nous efforçons de produire", insiste Ruari Black.

Ce sont autant des joueurs expérimentés que des débutants voulant s'offrir leur premier "chanter" d'entraînement, le petit tuyau qui permet de jouer la mélodie.

Pour Ruari Black, il est facile de différencier un instrument fait à la main d'un autre fabriqué sur une machine, ce dernier n'ayant pas ce fini caractéristique d'un instrument "tourné à la main", ni les motifs décoratifs que l'artisan grave sur la cornemuse.

Certains instruments fabriqués en série se distinguent également par l'utilisation d'ivoire synthétique pour les montures, et non d'ivoire authentique, note-t-il.

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Les artisans tentent eux aussi désormais de renoncer à ce matériau rare et issu d'animaux protégés, en recherchant d'autres options, comme les bois d'élan.

"Les élans perdent leurs bois" naturellement, ce qui en fait une option alternative plus durable, explique Ruari Black.

Malgré cet ajustement avec la tradition, rien ne pourra jamais remplacer une cornemuse faite main, selon lui.

"Continuer à les fabriquer à la main a beaucoup d'importance pour moi, c'est comme cela que cela a toujours été fait", souligne-t-il.

Et s'il regrette d'être "l'un des derniers à continuer quelque chose qui est en train de disparaître", il est "heureux de perpétuer" cette tradition.

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Publié le 20 octobre 2024, mis à jour le 20 octobre 2024
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