Au sommet du G7, une poignée de ce que l’on appelle des « puissances mondiales » se réunissent pour décider qui du « reste du monde » aura accès aux doses immunitaires tant attendues. Pendant ce temps là, la pandémie continue de faire des ravages aux quatre coins de la planète.
Les « grands » qui décident du sort des « petits »
Boris Johnson, Premier ministre de la Grande Bretagne, se targue de vouloir donner ses injections « excédentaires » aux pays dans le besoin d’ici les prochaines semaines. Joe Biden, lui, a promis de distribuer 500 millions de doses du vaccin Pfizer dans une centaine de pays défavorisés.
Du côté de la répartition internationale des doses, sur 2,26 milliards d’injections administrées dans le monde, un quart d’entre elles ont été distribuées sur les sols des pays du G7, soit le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Allemagne et le Japon, des territoires qui ne représentent pourtant que 10% de la population mondiale.
D’un autre point de vue, 29,45 doses en moyenne ont à ce jour été administrées dans le monde pour 100 habitants. Cependant, ce chiffre varie très fortement en fonction des zones géographiques puisque 2,8 doses pour 100 habitants se sont vues administrer en Afrique contre 73 pour 100 habitants dans les puissances du G7.
Bien que ces nouvelles mesures de partage possèdent le mérite d’exister, quand bien même tardivement, les chiffres interrogent sur la capacité à partager l’accès à la santé dans le monde, pourtant primordial, mais très loin d’être équitable.
« Le monde est au bord d’un échec moral catastrophique »
Liberté, égalité, fraternité… une devise qui sonne creux, dans un monde rongé par le capitalisme à outrance, dans lequel une poignée de personnes décident de qui doit vivre et qui doit mourir à coup de billets de banque. Le directeur général de l’OMS, le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait d’ailleurs alerté la scène internationale à ce sujet il y a plusieurs mois déjà : « le monde est au bord d’un échec moral catastrophique (…) et le prix de cet échec sera payé avec des vies (…) au sein des pays le plus pauvres du monde ».
N’avez-vous pas l’amère impression de ne devoir qu’à la chance le fait d’être né du bon côté de la barrière ? Parce-que moi si.