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Stephan Caron : “La natation au niveau mondial a fait la personne que je suis”

Stephan Caron est un grand nom de la natation mondiale. Championnat du monde, médailles olympiques, il est un exemple pour les nageurs français à l’aube du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024. Aujourd’hui basé à Londres, il est responsable de la dette privée et membre du Comité exécutif de cette activité au sein de la compagnie d’investissement BlackRock. Il nous raconte son parcours d’athlète, son interaction avec Carl Lewis et l’apport du sport dans sa vie quotidienne : “J’attends beaucoup des Jeux Olympiques 2024 ; nager pour son pays est extraordinaire et les nageurs vont vite s’en rendre compte !”

stephan Caron nageur olympique stephan Caron nageur olympique
Stephan Caron, légende de la natation française !
Écrit par Ewan Petris
Publié le 10 juillet 2024, mis à jour le 13 juillet 2024

Double médaillé de bronze aux Jeux Olympiques sur 100 mètres nage libre, champion d'Europe, médaillé d’argent aux championnats du monde et 30 fois champion de France, Stephan Caron laisse derrière lui une grande carrière en natation. Pourtant, au commencement , Stephan est un jeune Rennais qui ne sait pas vers quel sport se tourner : “Quand j’ai démarré, je faisais de la natation, du basket et du tennis, car j’étais assez grand. J’avais malgré tout certaines prédilections pour la natation et rapidement, un entraîneur m’a pris sous son aile. Il a fallu faire un choix…” 

 

Un parcours entre école de commerce et Équipe de France de natation 

 

S'il aura l’occasion d’être proche de la Dream Team USA (basketball) au fil de sa carrière, Stéphan choisit finalement la nage. Il passe son adolescence en Normandie, accompagné par ses parents, une mère écossaise et un père français. En 1988, il s’envole vers Paris, persuadé qu’il a un avenir dans la natation, tout en poursuivant des études en école de commerce. 

 

“La natation exige beaucoup d'entraînements de haut niveau. À mes 15 ans, je m’entrainais deux fois par jour, ce qui n’est pas simple quand nous ne bénéficions d’aucun ménagement(s) horaire(s). Il n’était pas vu d’un bon œil de faire du sport, notamment car je n’étais pas un étudiant exceptionnel.” Alors qu’il redouble sa classe de 3e, les professeurs suggèrent à Stephan et ses parents de mettre la natation de côté…

 

Quelques titres de champions olympiques en nage libre plus tard…

 

Mais Stephan a persisté, car la nage était une passion dont il ne pouvait se détacher. “À l'âge de 14 ans, j’avais déjà ma première sélection Espoir. Elle est suivie d’une première sélection en équipe de France junior, à 16 ans.” Comme tous les grands sportifs, il passe par les étapes régionales, nationales et enfin internationales qu’il atteint à 17 ans.

 

Je remporte mon premier titre de champion de France senior une année avant les Jeux olympiques de Los Angeles (1984) et quelques mois après le bac.”

 

stephan Caron nageur olympique 2

 

À l’époque, notre nageur ne se rend pas compte de ce qui lui arrive : “J’étais content, car la qualification pour les Jeux olympiques était très importante pour moi, Je ne voulais pas les manquer, car ils se déroulaient à Los Angeles.”  L’athlète découvre ce qu’est un village olympique : “C’était un lieu unique. Je tourne la tête et vois Carl Lewis à gauche, Michael Jordan et Patrick Ewing à droite. Nous étions au début des messageries, donc pas de caméras, ou de photographes.” Le nageur nous livre une autre anecdote :

 

Lors du relais en quatre fois cent mètres, Jacques Chirac est venu nous encourager. Je ne le connaissais pas et il était euphorique, car nous avions battu les Américains”

Stéphan Caron, un des plus grands nageurs français de l’histoire

 

Lors de ces Jeux, Stéphan vit, à 18 ans, plusieurs finales olympiques, pour sa première sélection. Il termine finalement 6e, mais la suite promet de nombreux trophées. L’année suivante, il est sacré champion d'Europe, puis vice-champion du monde en 1986. En 1987, il bat le record d'Europe en 100 mètres nage libre. Lors des Jeux 1988, il remporte sa première médaille olympique. Il nous raconte les émotions qu’une médaille olympique procure : “c’était un immense soulagement pour moi de gagner, car le budget de la fédération française de natation dépendait de mes résultats.”

 

Stéphan est sous le feu des projecteurs et la fatigue commence à se faire ressentir. Lorsqu'il termine à la 6e place au championnat du monde d’Australie, en 1991, notre nageur se demande même s’il doit mettre un terme à sa carrière, pour se consacrer à sa vie professionnelle : “J'étais à deux doigts d'arrêter la compétition et un de mes concurrents australiens m'a encouragé à continuer. Six mois plus tard, je bats le record d'Europe, et deviens numéro un mondial.”

 

Une fin de carrière en eau douce   

 

En 1992, le nageur va chercher une deuxième médaille olympique. Alors qu’il s’approche de sa fin de carrière sportive, il va gagner un dernier championnat du monde en Chine. Mais pourquoi arrêter en si bon chemin ? :  “Il devenait compliqué pour moi de poursuivre ma carrière professionnelle et la natation en même temps. La perspective de reprendre mes entraînements à zéro (pour de nouveaux concours) ne m’attirait plus.”

 

Stéphan retient de ce parcours les liens d'amitié qu’il a pu créer et ses deux médailles olympiques. Il prévoit bien sûr de suivre nos athlètes français lors des Jeux de Paris 2024 : “Nous avons une équipe extraordinaire avec Léon Marchand, qui devrait devenir la star française. Je pense aussi à Maxime Grousset, Florent Manaudou, Ndoye, ou Anna Pigré. Ces jeux offriront de belles surprises en natation, ce sera un moment magique pour les athlètes et les spectateurs, car nager pour son pays est extraordinaire,” souligne-t-il. 

 

Des bassins de piscine aux courbes d’investissements 

 

Une photo recente avec Amaury Levaux, champion Olympique de natation lors de l’Open Swim Stars à Paris
Stéphan avec Amaury Levaux, champion Olympique de natation lors de l’Open Swim Stars à Paris.

 

Aujourd’hui, bien qu’il organise des épreuves d’eau libre, il rythme aussi la vie d’une équipe de 100 personnes à travers l’Europe : “Je suis responsable de la dette privée et membre du Comité exécutif de cette activité au sein de la compagnie BlackRock”. Quant à ce que lui a apporté la discipline du sport, le nageur est clair : “La natation a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. Il s’agit d’une boîte à outils dans laquelle je puise, à différents moments de ma vie professionnelle. Elle nous apprend à gérer les échecs, le stress… Ce sont des valeurs que je prône avec mon équipe.” Mais notre athlète n’en oublie pas sa nage quotidienne, tous les samedis et dimanches : “car la natation est le meilleur sport pour rester en bonne santé,” conclut-il d’un large sourire.


 

stephan Caron blackrock

 

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