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PORTRAIT - Olivier Cadic : de l’expatriation fiscale à la mandature électorale

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 8 décembre 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
Conseiller élu à l'Assemblée des Français de l'Etranger pour la circonscription de Londres, Olivier Cadic est un personnage bouillonnant et atypique. Il veut appliquer les principes de l'amélioration continue à l'administration française. Un parcours singulier

Olivier Cadic : "Je veux marquer mon mandat par des avancées qui me survivent, pas pour être réélu"(photo AFE)
Sa qualité de conseiller à l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE) pour la circonscription de Londres place Olivier Cadic au 3e rang de l'ordre protocolaire, après l'Ambassadeur et le Consul Général. Protocolaire pourtant, cet informaticien de formation ne l'est pas.
Il s'est en effet plus fait connaître par ses actions fougueuses que par des rodomontades diplomatiques.
Il se décrit lui-même comme "un petit entrepreneur asphyxié par le système français de taxations"qui a préféré délocaliser sa boite d'électronique en Grande-Bretagne plutôt que de la voir disparaitre. C'était il y a 12 ans. Contraint à l'exil pour trouver un environnement propice au développement de son entreprise, il a médiatisé son départ dans l'espoir d'obtenir une réduction drastique des charges sociales pour les entreprises françaises.
Dans cette mouvance d'expatriation fiscale assumée comme telle, sur les deux premières années, près d'un millier d'entrepreneurs français l'ont rejoint dans le mouvement qu'il avait alors fondé : "la France libre? d'entreprendre".
L'eau bien sûr a coulé depuis et après avoir revendu ses activités en électronique, Olivier Cadic a créé Cinebook, une maison d'édition spécialisée dans la traduction de BD franco-belge en anglais. Car l'homme n'aime pas l'ennui, ni la facilité.

Travailler à la même table
Quand Joëlle Garriaud-Maylam alors élue au Sénat cherchait, au printemps 2005, de nouvelles personnalités sur Londres pour prendre la relève, il y a lu un nouveau défi. Une façon de valoriser son expérience d'entrepreneur au service de la collectivité : "je suis un pragmatique : je veux marquer mon mandat par des avancées qui me survivent, pas pour être réélu", dit-il.
Très impliqué dans "le plan école", il souhaite y appliquer les techniques de management par l'amélioration continue qu'il a lui-même apprises au cours d'un an d'une formation dispensée par un coach californien. Faire travailler les gens ensemble pour aboutir à la réalisation d'un projet collectif est, en ce moment, ce qui lui tient le plus à c?ur.
A Londres par exemple, il veut en finir avec l'opacité des listes d'attentes au Lycée français : "qui passe avant qui, et pourquoi ? Il nous faut clarifier la situation en élaborant une charte lisible par tous. "Ce qui nécessite de réunir chaque acteur de la communauté autour d'un même objectif. "Pour défendre l'intérêt général, nous ne devons pas nous limiter aux Français qui peuvent accéder aux écoles françaises. Il faut aussi travailler au doublement des écoles bilingues sous 5 ans. "C'est une manière d'assurer le rayonnement de la France sans peser sur le budget de la nation, explique Olivier Cadic.
Sa liberté de parole est entière. Président de la section britannique de l'UFE (Union des Français de l'Etranger) et membre de l'UMP, il soutient sans ambages la politique menée sous la conduite du Président de la République.  
Betty Ruby.  (www.lepetitjournal.com  - Londres) lundi 8 décembre 2008

Une position atypique : "La mesure de gratuité se révèle injuste"
Un sujet pourtant l'embarrasse sérieusement : Nicolas Sarkozy a promis que la collectivité nationale prendrait à sa charge la scolarité des enfants français dans les lycées français à l'étranger. Une mesure selon lui "aussi illisible qu'incompréhensible"qui favorisera au plus 2,5% des enfants français du Royaume-Uni. "L'argent public dépensé pour offrir les frais de scolarité à ceux qui peuvent payer serait infiniment plus utile à la réfection ou construction de nouveaux locaux pour augmenter le nombre de places. La gratuité pour les parents des enfants scolarisés en terminale, première et seconde fait peser sur les autres une aggravation des frais de scolarité : 10% cette année, 10% ou plus l'an prochain, et il est déjà évoqué entre 12 et 13% pour la rentrée 2010. Cette mesure se révèle totalement injuste. "Peut-on être membre de l'UMP et s'opposer impunément à une mesure décidée par le Président de la République ? Olivier Cadic le pense et ne se sent pas isolé comme certains voudraient le croire. Olivier Cadic le pense et ne se sent pas isolé comme certains voulaient le croire.
Le Sénat a d'ailleurs adopté vendredi, l'amendement Gouteyron portant sur la limitation de la prise en charge des frais de scolarité des enfants français des classes de lycée dans un établissement d'enseignement français à l'étranger : un décret fixera un double plafonnement, en fonction des frais de scolarité et des revenus des familles. Les économies ainsi réalisées devront être affectées au financement des bourses -sous-amendement Ferrand. Ce premier pas ravit Olivier Cadic.

(www.lepetitjournal.com- Londres) lundi 8 décembre 2008

En savoir plus sur les conseillers de l'AFE, à quoi servent-ils ? lire notre article





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Publié le 8 décembre 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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