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Portrait d’expat : Lina Lothaire crée du lien avec Caribbeans in London !

Lina Lothaire pose en souriantLina Lothaire pose en souriant
Lina Lothaire
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 30 juin 2021, mis à jour le 6 novembre 2021

Lina Lothaire fonde son association intitulée Caribbeans in London à son arrivée dans la capitale. L’objectif : mettre en exergue la culture afro-caribéenne via l’organisation d’une multitude d’évènements à destination des expatriés. Nous sommes allés à sa rencontre pour nous enquérir d’informations précieuses sur ces manifestations festives et conviviales : de quoi nous consoler de l’annulation du Carnaval de Notting Hill.

 

Quand êtes-vous arrivée à Londres ?

Je me suis expatriée à Londres en 2015, après avoir parachevé mes études à Paris. J’ai obtenu un master dans le digital précédé d’une licence en économie et gestion. Durant mes études, j’accueillais souvent des amis à la maison, j’appréciais faire la fête et j’ai même été par la suite élue présidente de l’association de la résidence universitaire dans laquelle je logeais alors. Cette volonté de fédérer, de créer du lien, d’organiser des évènements devenait alors la grande ambition de ma vie.

 

Et pourquoi Londres plutôt qu’ailleurs ?

La langue constituait un facteur principal, mais j’avais aussi tout simplement envie de changement. Je m’y étais déjà rendue quelques fois et je ressentais comme une attraction pour la ville. Je ne savais pas trop comment m’intégrer au départ, je n’avais pas de plan à proprement parler, mais j’ai été chanceuse. Je me suis constitué un petit réseau rapidement, rencontrant de belles personnes par-ci par-là. J’ai donc intégré très tôt des associations de communauté caribéenne en aidant régulièrement à monter des événements locaux. J’ai même eu la chance de participer au carnaval de Notting Hill !

 

Donc vous êtes partie du constat de votre sociabilité naturelle, pour en faire un métier petit à petit ?

Exactement ! J’ai observé que par le biais de ce petit réseau amical, convivial, on a commencé à me mettre en contact avec de plus en plus de monde. À coup de « Mon petit frère/Mon amie… se rend à Londres, pourrais-tu l’aider ? », mon entourage s’est agrandi et m’a largement soutenue, me permettant de prendre part à des évènements de plus en plus larges au sein d’autres associations. Concerts, afterworks… Je m’épanouissais dans ce milieu associatif au sein de ces organismes, ainsi j’ai fait partie, par exemple, de l’équipe “Get Mad Entertainment”, tenue par un Guadeloupéen. Toutes ces rencontres auprès de personnes déjà établies dans le domaine ont amplement favorisé mon apprentissage.

En cours du soir, je préparais un diplôme en événementiel. Une telle évolution était motivée par un réel besoin de crédibilité de ma part, je souhaitais m’assurer d’acquérir les connaissances adéquates avant de me lancer dans mon projet : ce diplôme m’a permis de prendre plus confiance en moi quant à mes qualités d’organisatrice. Je suis alors passée à la création de ma propre association Caribbeans in London en 2017.

 

Quels évènements sont organisés par vos soins désormais ?

Avec Caribbeans in London, on a créé les Sunday Sorbet. Un soir, nous étions réunis entre amis, et l’un de mes pairs a apporté sa machine à sorbets. Nous avons tous dégusté en copieuses quantité des sorbets coco, une spécialité antillaise qui a fortement plu, et dont j’ai décidé de faire le thème de ces évènements réguliers, avec l’ambiance des barbecues familiers dont tout le monde raffole. Bien évidemment, ces rafraîchissements sont artisanaux et faits sur place, et ce 2 à 3 fois par an en moyenne. Le prochain aura par ailleurs lieu en juillet !

 

Une personne prépare un sorbet coco

 

Nous comptons aussi les Caribbean Sunday. Il s’agit de soirées à thèmes elles-aussi dominicales, prenant place dans différentes salles. On joue de la musique, notamment du zouk, on est en intérieur, l’atmosphère se veut très conviviale, typiquement antillaise. Les éditions passées se déroulaient, par exemple, autour des univers du Roi Lion, de 50 nuances de Grey, de Wakanda… Les expatriés conviés sont généralement très friands de ce type de soirées.

 

À qui s’adressent précisément vos actions ?

Absolument tout le monde. Nous sommes parfois une ou deux petites centaines, ce que je considère comme un équilibre appréciable entre convivialité et rencontres multiples, puisqu’à mille ce serait tout de suite plus délicat. Il y a une véritable demande de la part de tous les Londoniens, et plus encore des communautés afro-caribéennes qui souhaitent participer de la mise en valeur de leur culture, nourriture, danse … Mais on compte tout de même près de 40% de britanniques à nos soirées !

On parle donc principalement anglais, tout en consacrant notre amour de la francophonie et en valorisant le créole au cours de nos événements à thèmes. Ainsi, si l’on rapproche les afro-caribéens de la capitale de notre communauté, dont nous avons tant besoin dans un tel pays, nous faisons aussi de l’inclusivité le maître mot de tous nos projets. Car en dehors de la langue, la musique que nous jouons et les repas préparés sont tout autant fédérateurs.

 

Des gens rient en extérieur, l'ambiance a l'air conviviale

 

Et concernant l’avenir de l’association, d’autres surprises sont-elles à prévoir ?

Oui, actuellement je regorge d’idées. J’aimerais créer un guide de l’afro-caribéen à Londres, avec toutes les bonnes adresses, les business, soirées et évènements qui pourraient leur plaire et les aider dans leur intégration d’expatrié. Nous y présenterions nos actions, mais aussi celles menées par d’autres associations locales, l’objectif étant de les faire bénéficier de notre visibilité, d’autant plus que certaines sont implantées depuis un long moment et peinent à se faire connaître. Lorsque je me suis lancée, les autres associations destinées aux caribéens de Londres étaient anciennes, et donc moins aisément trouvables. C’est difficile en termes de communication de faire connaître ce que l’on propose auprès des expatriés. Les actions existent pourtant bel et bien et méritent l’attention du public !

Par-delà les aspects culturels du réseau, l’association entend aussi créer une véritable toile d’entraide pour les expatriés. J’aimerais donc créer un jour un système de parrainage entre les différents expatriés pour mieux les accompagner durant leur aventure. Encore une fois, le besoin est très présent et je tente continuellement de m’investir de mon mieux pour y répondre. D’autres évènements sont à attendre aussi : je vous réserve une surprise en août, qui relèvera plus de l’afterwork, autour du zouk, et dont je dévoilerai les informations plus tardivement. Je conseille à tous les intéressés de nous suivre sur les réseaux sociaux car les détails y seront explicités, principalement en ce qui concerne les lieux dans lesquels nous pourrons les accueillir.