Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Vincent Caure, candidat de Renaissance pour la 3ème circonscription (Royaume-Uni, Irlande, Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande, Lettonie, Lituanie, Estonie), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 31 ans et je suis originaire du sud de la France. J’ai grandi à Castres dans ma ville natale où j’ai été élevée par ma mère dans une famille monoparentale. J’ai été scolarisé dans l’école publique, j’ai été étudiant boursier et j’ai étudié à Sciences Po. Je suis un enfant de la méritocratie républicaine qui a appris le sens de l’effort et le goût du travail. C’est par le travail, l’effort et l’engagement que j’ai eu l’opportunité de travailler ces dernières années comme conseiller à l’Assemblée nationale, au ministère des Affaires étrangères et à l’Elysée. Si, petit garçon, on m’avait dit que je rencontrerai Léon Gautier, dernier Français à avoir débarqué en Normandie le 6 juin 1944, avec le Président de la République, j’aurai eu du mal à vous croire ! Et pourtant c’est la chance que la France m’a donnée.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
C’est l’urgence de la situation politique de notre pays qui me pousse à présenter aujourd’hui ma candidature. Ces dernières années, j’ai servi en tant que conseiller auprès de différents ministres et du Président de la République, ce qui fut un honneur. Mais devant la possibilité d’une majorité dirigée par Jean-Luc Mélenchon qui souhaite mettre en place l’impôt universel ou d’extrême-droite avec Jordan Bardella, j’ai su que je devais m’engager plus encore sur le terrain pour défendre mes idées et mes valeurs qui sont la transparence et la loyauté. Pour vous, compatriotes d'Europe du Nord, je souhaite agir pour une fiscalité plus juste, une transition écologique basée sur les progrès scientifiques, un accès simplifié aux services publics et le développement de l’enseignement français.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis né alors que disparaissait le rideau de fer et que l’on signait le Traité de Maastricht. Le destin européen de nos vies et de notre continent constitue l’un des ciments de mon engagement politique. Je suis convaincu, tant par l’histoire que par nos liens personnels, que le destin des 11 pays de cette circonscription est profondément européen. Je suis triste du choix fait par le Royaume-Uni en 2017 du Brexit, c’est aussi pour cela qu’aujourd’hui je m’engage. Je m’engage pour que les Français installés au Royaume-Uni et l’amitié entre les deux pays ne soient pas les victimes du Brexit. Je m’engage pour que ceux qui, à droite comme à gauche, prônent la division ou l'ambiguïté sur l’Europe ne puissent pas l’emporter.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Les préoccupations des Françaises et Français de l’étranger sont à la fois proches mais également uniques et spécifiques car ils sont confrontés à des situations que ne rencontrent pas leurs concitoyens qui vivent sur notre territoire national. Les Français de l’étranger sont nos ambassadeurs au quotidien qui, dans tant de domaines, illustrent l’excellence à la française, portent haut nos valeurs et notre mode de vie. Mon parcours et notamment mes passages au ministère des Transports et surtout aux Affaires étrangères m’ont appris sur leurs forces et sur les difficultés qu’ils rencontrent. En tant qu’élu, je resterai vigilant afin que jamais ceux qui ont fait le choix de résider à l’étranger ne se voient ajouter la complexité juridique ou fiscale à l’éloignement avec leur pays.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Je suis convaincu que le mandat de député est l’un des plus passionnants car il offre sans cesse une double perspective et une double exigence. Prendre part à tous les votes à Paris ne garantit pas d’être un bon député. Au contraire, il faut sans cesse se replonger au contact des Françaises et des Français, du tissu associatif et bien sûr s’appuyer sur le réseau essentiel que constitue le réseau des conseillers consulaires. J’aurai donc à cœur de m’appuyer sur les bonnes pratiques et les exemples concrets du terrain pour porter votre voix et nourrir mon travail parlementaire. C’est donc bien un mouvement de balancier permanent entre l’Assemblée nationale pour défendre la voix des Français établis hors de France d’un côté, et la circonscription chaque semaine de l’autre.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Les défis sont nombreux, et sont parfois très liés aux pays dans lesquels ils vivent. Nous l’avons vu avec les Français établis au Royaume-Uni, après le référendum sur le Brexit. Je pense aux Français établis dans les pays baltes, si proches de la Russie. Pour certains enfin, les défis sont d’ordre plus personnel, comme un retour en France qui est encore aujourd’hui trop complexe pour les Français de l’étranger. C’est la raison pour laquelle je souhaite faciliter les démarches administratives pour le retour en France. Je pense aussi aux défis que nous partageons tous, quel que soit notre pays de résidence. Le défi de la transition écologique notamment qui passera nécessairement par un soutien à la filière nucléaire. Les annonces du Président de la République de construire 14 nouveaux réacteurs en France d’ici à 2050 vont dans ce sens et s’inscrivent dans un effort global que nous portons. Je suis heureux de voir que six pays d’Europe du Nord sont aujourd’hui dans le top 20 de l’Index de la transition énergétique, notamment la France en 5ème position. C’est grâce à notre action pour le climat.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
La dissolution du 9 juin dernier entraîne une campagne législative courte. Pour autant, il me semble indispensable d’aller à la rencontre du maximum de Français de la circonscription : j’étais à Londres une bonne partie de la semaine, je me rendrai en Norvège samedi 22 juin et dans un autre pays de la circonscription avant le premier tour. Cette campagne est courte je vous l’ai dit, mais je sais pouvoir compter sur plusieurs soutiens et sur une vraie dynamique autour de ce que nous défendons. Le premier des soutiens est celui d’Alexandre Holroyd qui a œuvré sans relâche ces sept dernières années en tant que député. J’ai l’honneur de pouvoir compter sur lui en tant que suppléant. Ensuite, je sais pouvoir compter sur le soutien du sénateur Olivier Cadic. Enfin, je remercie les Conseillers des Français de l’étranger qui mènent campagne à mes côtés et avec qui j’entends demain œuvrer en tant que député. Je pense notamment à Patricia Connell aux côtés de qui je suis quand je réponds à vos questions mais aussi à Hugo Plagnol en Finlande, Noémie Green en Suède, Olivier Bertin et Enguerran Maigne au Royaume-Uni.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
L’action d’Alexandre Holroyd a été déterminante, j’entends m’inscrire dans ses pas et aller plus vite et plus loin. L’objectif est simple, offrir demain à nos concitoyens de l’étranger le plus haut niveau de service public dématérialisé. J’aurai ensuite une attention particulière sur les sujets d’enseignement et de financement de ceux-ci. On ne peut pas penser aux Français de l’étranger sans penser au système éducatif qui offre à nos enfants un socle commun de connaissances. Je souhaite que le déploiement du Pass Education langue française puisse être poursuivi, et les bourses augmentées. Enfin, pour ceux qui vivent au Royaume-Uni et pour qui l’Eurostar est un lien essentiel, je veillerai de manière exigeante à sauvegarder et à améliorer la qualité de service rendu aux usagers.