Bérangère Salembien a toujours aimé les chiffres. Après différentes expériences aux quatre coins du monde, elle s’est installée à Londres et y a créé sa propre société de gestion de patrimoine. Elle revient sur son parcours, prouvant que l’on peut jongler entre famille et carrière, tout en s’imposant dans l’élitiste et très masculin paysage financier londonien.
L’international, une précieuse formation !
Après mes études en finances, j’ai commencé ma carrière en banque puis dans de grands groupes en contrôle de gestion et finances. J’ai successivement habité et travaillé à Paris, New-York, Paris de nouveau, puis en Afrique du Sud. Nous y sommes restés huit ans et mes deux derniers enfants (sur cinq) y sont nés. Là-bas, je me suis reconvertie en responsable commerciale pour Bayard Presse. J’ai dû sortir de ma zone de confort mais j’ai apprécié travailler en autonomie et j’ai ajouté une corde à mon arc. Cela m’a aussi ouvert des perspectives en développement personnel, j’ai beaucoup appris sur moi-même. Puis cap sur le Maroc, une expatriation courte pendant laquelle j’ai exploré la gestion de patrimoine pour expatriés.
S’adapter à toutes ces situations de vies si différentes donne une réelle force.
Le grand saut à Londres
En septembre 2006, j’arrive à Londres en famille, décidée à poursuivre dans la gestion de patrimoine. Je passe un Diplôme Universitaire en France, puis je me forme sur l’équivalent en droit anglais car les deux législations sont très différentes !
En 2009, je crée ma société avec un associé, à qui je rachèterai les parts en 2015. Si mes débuts ont été un peu ardus et solitaires, j’ai rapidement créé mon réseau et élaboré mon offre. Ce métier est extrêmement réglementé, il y a beaucoup d’administratif et de reporting auprès de la FCA (Financial Conduct Authority). Mais ici, le networking est une véritable dynamique. Il est normal d’ouvrir son carnet d’adresses entre pairs et au-delà.
La gestion de patrimoine à dimension franco-britannique
Me voici donc seule aux manettes d’ALTYX Financial Planning (ALT- comme l’alto, cet instrument optimiste qui va toujours plus haut, et -YX pour la référence aux formules mathématiques…). J’ai aussi créé la filiale française d’ALTYX post-Brexit pour continuer à suivre mes clients rentrés en France. Investissements, immobilier, transmission, retraites, pensions, assurances, le spectre des thématiques est très large.
Un des sujets le plus fréquemment abordés est la retraite, beaucoup plus basse au Royaume-Uni qu’en France.
La finance verte dans la gestion de patrimoine
On observe une plus forte demande sur des placements « verts » depuis le Covid. D’ailleurs, en France, le régulateur insiste pour que la conversation soit documentée sur la partie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Au Royaume-Uni aussi c’est d’actualité, peut-être moins systématiquement, mais l’offre s’élargit nettement.
La technique et l’humain sont mes moteurs quotidiens
Mon métier est très technique, mais cela ne m’effraie pas ! J’aime faire le bilan de tous les placements, parfois très brouillons et sans réelle stratégie, de mes clients, puis structurer et optimiser leurs portefeuilles. Mon activité a aussi un aspect très humain et intime : je fais parfois des rencontres extraordinaires, je rentre dans des projets de vie, il faut parler avenir, retraite, envisager les situations difficiles et aborder des sujets tabous comme la mort, l’argent, une maladie grave, un mandat de protection future pour le conjoint survivant et les enfants… C’est très enrichissant et gratifiant. Et je suis aussi fière d’avoir développé ma société et d’employer quatre personnes aujourd’hui.
Quand des clients m’avouent que notre rendez-vous a déclenché des discussions de fond dans leur couple et balayé des appréhensions, c’est une réelle satisfaction.
Message pour les femmes qui se lancent en finance
Même si elles sont encore minoritaires, les femmes ont toute leur place dans mon métier car il faut de l’empathie et une grande écoute du client, et elles sont souvent douées pour cela !
Si je l’ai fait, tout le monde peut le faire !
Le best-of de Bérangère
-ce que j’aime à Londres : mon quartier de Fulham, me promener sur les bords de la Tamise, les grands parcs, la lumière (si, si !), le caractère poli et civil des Anglais
-ce qui me ressource : la marche, les MoonWalks (marathons de marche nocturnes au profit de la lutte contre le cancer du sein), jouer au golf
-mes adresses préférées : la Royal Academy of Arts, le pub The Blue Boat à Fulham
-ce qui me manque le plus de France : Noirmoutier, la mer, et j’adore aller à Paris !