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Comment le confinement met le sport KO

Sport confinement royaume-uni Sport confinement royaume-uni
Dario Bronnimann - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 8 janvier 2021

Le monde du sport n’échappe pas à l’accélération de l’épidémie. Une quarantaine de joueurs et membres de staffs d’équipes de Premier League ont été testés positifs au Covid depuis le mois de décembre, occasionnant le report de plusieurs matchs, dont la rencontre entre Burnley et Fulham, le 3 janvier dernier.

 

Si le retour de quelques supporters dans les stades, le mois dernier, avait fait naitre un certain optimisme pour la suite du championnat, il a été promptement annihilé par la décision du Premier ministre, Boris Johnson, d’instaurer un troisième confinement. Les clubs de Londres (Chelsea, Arsenal, Crystal Palace, Tottenham, West Ham et Fulham) ne s’étaient pas vu octroyer le privilège associé à la présence de leurs fans en raison d’un nombre de contaminations trop important dans la ville.

 

Une perte financière évidente

Cette prolongation des matchs à huis clos accroît la pression financière sur les clubs. La saison passée, ils avaient déjà dû déplorer une perte de revenus d’un milliard de livres due à l’interruption des matchs, selon une étude de l’entreprise Deloitte.

Si la poursuite des championnats professionnels, tels que la Premier League en football ou le Premiership au rugby, demeure sans conteste une bonne nouvelle en matière de droits TV, les clubs amateurs ne peuvent se targuer de la même chance. Alors que la billetterie et les licences des joueurs constituent leurs principales ressources, le nombre de footballeurs a chuté, passant de 2 056 900 en 2019 à 1 866 200 en 2020, générant implicitement une perte de revenus.

Les fédérations comptent désormais sur l’effet des Jeux Olympiques de Tokyo, prévus à l’été 2021 et qui démultiplie traditionnellement l’intérêt général pour le sport, pour attirer de nouveau le plus grand nombre possible de licenciés.

 

Le sport, un enjeu de santé publique

Au-delà de l’impact financier, ce nouveau confinement met en exergue la problématique sédentarité des jeunes Britanniques. Le rassemblement des équipes pour les sports d’extérieurs est prohibé, tandis que les piscines, les salles de bowling ou encore les studios de danse restent fermés.

Cet arrêt forcé des compétitions et entraînements entraîne un ralentissement de l’activité physique chez les plus jeunes, qui ont généralement besoin d’être plus encadrés que les adultes. Le sport reste pourtant un facteur essentiel du bien-être de l’enfant. Une activité physique régulière permet de diminuer sensiblement les risques de diabète et d’obésité, mais aussi de lutter contre le stress et l’anxiété. L’arrêt soudain d’une pratique sportive par des milliers d’enfants pourrait de ce fait devenir un enjeu de santé publique.

 

L’eSport monte en puissance

Au sein de ce marasme subsiste un secteur qui profite des confinements répétés pour attirer de plus en plus d’adeptes. Selon le site spécialisé Newzoo, la communauté mondiale d’eSport a atteint 495 millions de personnes en 2020, soit une hausse de 11,7% par rapport à 2019.

Si le bénéfice physique de cette pratique apparaît limité, elle offre néanmoins des avantages sociaux, émotionnels, motivationnels et cognitifs, selon Viviane Kovess-Masfety, chercheuse à l’Université Paris-Descartes. L’objectif est désormais de réussir à sécuriser davantage le sport en ligne, une joueuse sur trois affirmant avoir été victime de discriminations ou de menaces en raison de son sexe, dans une étude de McBean et Martin publiée en 2019.

 

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