Qui sera le prochain Premier ministre au Royaume-Uni et à quelle date sera-t-il nommé ? Voici un décryptage pour vous aider à bien comprendre les élections à venir chez les Tories et l’incidence qu’elles auront pour le pays.
Pourquoi cette élection ?
Theresa May, l’actuelle première ministre britannique, a démissionné le 7 juin dernier de la direction du Parti conservateur. Au Royaume-Uni, le chef de la majorité parlementaire peut être nommé à la tête du gouvernement.
En démissionnant, Theresa May renonce par conséquent à son poste de Première ministre. Jusqu’à la désignation de son successeur, elle reste en poste mais sans poids politique et sans pouvoir faire progresser des dossiers importants, comme celui du Brexit.
Comment s’organise-t-elle ?
Comme en 2016, avec la démission du précédent Premier ministre, David Cameron, le successeur de Theresa May va être nommé via une procédure accélérée.
Ce sont les 330 députés Tories et les adhérents du parti qui choisiront le futur dirigeant britannique, lors d’une primaire.
Chaque candidat souhaitant se présenter au poste de premier ministre a dû faire valider sa candidature par huit autres parlementaires conservateurs. Plusieurs tours de scrutin permettront ensuite de réduire le nombre de candidats.
Les deux derniers candidats participeront à un second vote, ouvert à tous les adhérents du parti. Les 160 000 adhérents choisiront leur candidat via un vote postal, prévu le 22 juillet prochain.
Qui sont les candidats ?
Onze candidats sont en lice pour remplacer Theresa May à la tête des Tories et du gouvernement. Parmi les favoris, on retrouve :
- Boris Johnson, ex-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de Theresa May. L’ancien maire de Londres est en tête des sondages et est en faveur d’un “hard” Brexit. Il a annoncé que le Royaume-Uni sortirait de l’Union Européenne le 31 octobre prochain, “avec ou sans accord”.
- Jeremy Hunt, ex-ministre de la Santé et successeur de Boris Johnson aux affaires étrangères. En 2016, il était contre le Brexit et souhaite aujourd’hui la renégociation de l’accord du retrait. Un “no-deal” serait pour lui un “suicide politique”.
- Andrea Leadsom, militante pro-Brexit et candidate à la direction du Parti conservateur dès 2016, après la démission de David Cameron. Elle avait retiré sa candidature avant le vote des adhérents après une sortie controversée dans les médias.
- Michael Gove, ministre actuel de l’Environnement. Il a été l’une des principales figures du mouvement “Leave” et se dit favorable à une union entre les Tories et les unionistes, pour conserver la majorité à la Chambre des communes.
- Dominic Raab, ex-ministre du Brexit pendant 5 mois avant de quitter de gouvernement, jugeant que l’accord négocié par Theresa May n’étais pas à la hauteur. Il veut renégocier un accord plus juste avec l’UE mais ne veut pas repousser la date du Brexit, fixée au 31 octobre.
Sans surprise majeure, la “finale” du processus d’élection devrait opposer Boris Johnson et Jeremy Hunt.
Et ensuite ?
Dès sa nomination, le Premier ministre pourrait faire face à une demande de vote de confiance de la part des députés d’opposition. Si le nouveau chef du gouvernement n’a pas la confiance de son camp, il devra organiser de nouvelles élections législatives. cette hypothèse est cependant peu probable.
Le premier défi pour le premier ministre sera le Brexit : le Royaume-Uni a jusqu’au 31 octobre au plus tard pour renégocier ou non l’accord obtenu par Theresa May.