Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Charme français au Little Paris Store, dirigé par Nicolas Peponnet

Nicolas P. Little Paris StoreNicolas P. Little Paris Store
© Caroline Rayner pour lepetitjournal.com/londres
Écrit par Caroline Rayner
Publié le 14 octobre 2020, mis à jour le 15 octobre 2020

À la fois une boutique de meubles vintages, d’accessoires et de lifestyle, le « Little Paris Store » est une véritable mine d’or, dans le quartier de Highgate, au nord-est de Londres ! Nous l’avons rencontré pour parler de la reprise de la boutique, des joies et des difficultés d’être commerçant.

Présentez-nous votre société !

Le « Little Paris Store » est un concept store, autrement dit un magasin avec un focus sur le lifestyle. Notre activité principale est axée autour des meubles vintages, mais nous avons également une gamme assez large d’accessoires, de marques diverses. C’est comme avoir plusieurs boutiques en une ! Comme nous sommes une boutique française à la base, les marques représentées dans le « Little Paris Store » sont des marques de créateurs qui viennent majoritairement de l’Hexagone, et si possible, éco-responsables. Je sélectionne les produits en France, où je vis à mi-temps.

Little Paris Store_accessoires

 

Quand vous êtes-vous installé à Londres ?

Je suis arrivé à Londres en 2012, à l’origine simplement pour apprendre l’anglais. Puis, comme beaucoup de Français débarquant à Londres, je suis resté. J’ai commencé à travailler au « Little Paris Store » en 2013, un peu par hasard, puis j’ai repris la boutique en 2015.

Aviez-vous déjà de l’expérience dans le secteur ?

Avant de reprendre la boutique, j’avais, en effet, déjà de l’expérience dans le monde de la déco, malgré le fait d’être issu du secteur immobilier. J’ai toujours aimé le design et la décoration, mon travail et mes projets ont été axés dans ce domaine : pendant un temps, j’ai notamment travaillé dans l’évènementiel, je gérais toute la partie plus créative, à savoir aménager et décorer les stands. Je pense qu‘il est important d’avoir de l’expérience avant d’avoir sa propre boutique ainsi qu’une certaine fibre artistique. Bref, il faut aimer créer !

Quelles barrières avez-vous rencontré lors de la mise en place de votre activité ?

Un des principaux obstacles a été le Brexit voté en juin 2016, alors que j’avais à peine repris la boutique. Comme la plupart des produits que nous vendons viennent de France, le Brexit a réellement constitué un frein aux livraisons et aux achats. En septembre 2016, l’écart entre le cours de l’euro et de la livre était pratiquement nul, ce qui a également été un problème pour nous.

De plus, les clients ralentissaient drastiquement leurs dépenses, puisque notre boutique est dédiée aux achats plaisirs, plutôt qu’aux nécessités. Pour pallier cela, j’ai redoublé d’efforts et me suis encore plus adapté aux besoins de la clientèle.

Avez-vous des anecdotes drôles à nous confier ou des galères qui vous sont arrivées ?

Des anecdotes drôles, nous en avons plein ! Avec Géraldine, la manager du magasin, nous avons des fous rires au quotidien. Souvent, la fatigue nous rend assez tête en l’air, surtout à Noël. De plus, comme une ambiance très familiale règne dans le quartier, c’est toujours sympathique de discuter avec les clients, qui de manière générale, sont des locaux et des habitués !

Les grosses galères se passent plutôt au niveau des livraisons, notamment quand les meubles arrivent cassés : cela constitue pour nous une réelle perte de temps et d’argent.

Quels sont vos produits phares, voire les plus demandés ? 

Dans le domaine des meubles vintages, ce sont les styles Art Déco et Marie-Antoinette qui se vendent le mieux. En termes d’accessoires, en ce moment, à cause du Corona, ce sont les masques en tissu qui connaissent une immense popularité chez nos clients.

Justement, qui sont vos clients ? Avez-vous remarqué des différences culturelles entre les clients français et anglais et si oui, comment ces dernières se manifestent-elles ?

Je dirais que notre public est assez varié. Bien évidemment, nos clients sont majoritairement Anglais. Récemment, nous avons eu de plus en plus de Français à venir dans notre boutique. Pour la plupart, ce sont des familles qui ont déménagé du sud-ouest de Londres, pour venir ici à Highgate, au nord de la ville. C’est souvent l’aspect vert et familial de ce quartier qui les attire. Nous avons donc une clientèle française assez importante. Mais quelle que soit leur nationalité, elle est très locale !

En termes de différences culturelles entre les clients français et anglais en effet, il y en a, surtout quand il s’agit des meubles vintages ! Les Français achètent en fonction du style des meubles, qui leur rappelle des souvenirs de famille ou de vacances, tandis que les Anglais les choisissent plutôt en fonction de l’esthétique, ou de ce qui irait le mieux dans leur appartement. En d’autres termes, les Anglais et les Français sont animés par deux sentiments distincts : les uns projettent le produit fini dans leur intérieur et les autres achètent un souvenir de vacances ou peut-être même un sentiment de nostalgie.

little paris store

 

Quels conseils auriez-vous aimé recevoir lorsque vous avez commencé votre activité ?  

Le conseil principal que je donnerais à quelqu’un qui veut ouvrir ou reprendre une boutique serait d’investir du temps et un peu d’argent dans les travaux : personnellement, au début je n’ai pas fait beaucoup de travaux, ce que j’ai grandement regretté après. Si j’avais su, j’aurais pensé à mettre un vrai chauffage et changé l’électricité. Je pense que c’est important d’avoir une base solide, parce que c’est assez contraignant de faire des travaux tous les ans : il faut fermer le magasin quelques jours et on a toujours des mauvaises surprises.

Un autre conseil que je donnerais serait de bien s’entourer, d’avoir une bonne équipe au sein de laquelle on se complète. Le travail d’équipe est crucial ! Je suis d’avis que lorsqu’on veut tout faire tout seul, on finit par stagner.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Songez-vous à un retour en France ? 

Mon projet principal pour l’avenir est de trouver un vrai atelier et un espace photo en France, pour faire des shootings et éviter de photographier les meubles dans la boutique. Je compte, comme maintenant, faire des sauts de puce entre la France et Londres. Cependant, comme le Corona est rentré dans l’équation, il faut voir comment cela va se passer dans les prochains mois.

Quel est votre lieu préféré à Londres (celui où vous pouvez de temps en temps trouver refuge…) ?

Je dirais que le quartier que je préfère et où je me sens le mieux est le quartier de Highgate : j’apprécie beaucoup le fait qu’il soit très vert et qu’on ait l’impression d’être dans un village. J’aime marcher autour d’Alexandra Palace et à Highgate Wood.