La sortie à vélo remarquée de Boris Johnson ce week-end a causé beaucoup de moqueries et de critiques, mais a surtout relancé le débat autour du flou juridique des restrictions du confinement. Un mal pour un bien.
Boris Johnson, mauvais élève du confinement ? Ce troisième verrouillage national nous apporte son lot d’histoires croustillantes et de débats inédits, essentiels aux yeux de certains et futiles pour d’autres. Ce week-end, le Premier ministre britannique a été aperçu à 11 kilomètres de Downing Street lors d’une balade à vélo racontée par le journal Evening Standard.
Cette sortie a peut être animé vos discussions à table ces derniers jours et a fait couler pas mal d'encre dans la presse britannique. Les équipes de communication du gouvernement ont tenté d’éteindre la polémique en déclarant que Boris Johnson avait respecté les règles du confinement. Trop tard.
Au-delà de la mauvaise image ou non donnée par le Premier ministre et de tout le débat autour de cette balade à bicyclette, cette information met surtout en avant le flou autour des consignes officielles données par l’Angleterre.
Les déplacements quotidiens restent fortement limités pendant le confinement et doivent être justifiés. Les directives parlent néanmoins de sorties autorisées uniquement dans une “zone locale”, définie littéralement par la ville ou le quartier, mais aucune information quantitative pour expliquer ce périmètre. Les interprétations diffèrent et l’absence de limite spécifique crée une certaine incompréhension.
Avant la sortie remarquée de Boris Johnson, une autre affaire avait défrayé la chronique
Deux femmes se sont en effet vues infliger une amende par la police de Derbyshire pour avoir été se balader en buvant un café à 8 kilomètres de chez elles. La sanction a depuis été annulée, mais l’histoire faisait déjà la une des journaux.
Cette information amène même un deuxième débat, essentiel, autre que celui de la distance parcourue par les deux Britanniques : un café peut-il être considéré comme un pique-nique ? C’est en tout cas ce qu’avaient considéré la police lors de leur contrôle. Alors gare à ceux qui ont l’habitude de sortir avec un thermos à la main !
Ces deux situations nous poussent surtout à nous interroger sur les contours des restrictions données par le gouvernement britannique. Ces mesures ne s'avèrent nullement complexes, mais peuvent être considérées comme floues. Si pour certains une orientation plus claire serait la bienvenue, d’autres rappellent que le maître mot en ce moment dans le pays reste “Stay at home”.
En l’absence de limites claires des dérives existent, mais des mauvaises compréhensions aussi. Des histoires qui pourraient néanmoins pousser les autorités à changer certaines des restrictions du confinement.
Et pendant ce temps-là… de l’autre côté de la Manche
Finalement, la méthode française reposant sur une attestation de déplacement avec heure de départ et adresse, le tout accompagné de limites strictes et précises sur la durée ou la distance possible pour se balader, permet au moins de mieux connaître et comprendre les restrictions.
Cette dernière peut aussi être considérée comme plus liberticide face au système britannique reposant sur le bon sens et laissant plus de libre arbitre aux citoyens dans leur déplacement. Question de point de vue et de philosophie de vie.
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