Brexit : des centaines de milliers de manifestants étaient réunis samedi 23 mars à Londres pour demander le retrait de l’article 50 et un second référendum. L’occasion de recueillir quelques témoignages.
Pauline et Neil Reybekill habitent Birmingham. Anglais tous les deux, ils sont venus dans la capitale ce samedi 23 mars spécialement pour manifester. Un peu à l’écart, sur l’esplanade de Trafalgar Square, ils se préparent pour rejoindre le cortège. C’est le hasard qui me fait rencontrer ce couple chaleureux. Si je commence à les interviewer en anglais, ils tiennent à me répondre en français ! Trop heureux de pouvoir se confier à un Européen. Car eux, dans quelques semaines, ils ne le seront peut-être plus…
Neil est né d’un père italien, il a travaillé au Danemark, possède de nombreux amis en Suède et est fier de préciser qu’avec sa femme ils passent la majorité de leurs vacances dans leur petite maison secondaire en Charente. « Je suis un Européen, s’exclame-t-il, Britannique et Européen. Manifester aujourd’hui est important, pour notre petite communauté d’amis, notre famille et pour la communauté européenne au sens large ». Pauline a aussi le sourire, malgré les circonstances. Elle est économiste de profession et s’inquiète : « Le Brexit sera un désastre terrible pour le Royaume-Uni » dit-elle.
Un supporter du XV tricolore
Neil est fier d’écarter le drapeau pour me montrer le blason qu’il porte sur le cœur. Je n’avais pas remarqué, c’est notre coq gaulois. Il est supporter du XV de France et arbore fièrement le maillot bleu ! Avec une foule qui atteint des centaines de milliers de personnes (et peut-être le million), le hasard fait bien les choses.
Comprenant que je suis journaliste, Tom m’interpelle, à deux pas de là. Lui vient encore de plus loin, de la région de Cardiff au Pays de Galles. Il ne comprend pas ce qui se passe dans le pays. « Tout le monde est dans la rue et nous avons l’impression depuis des mois que personne ne nous entend ».
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Juchée sur l’un des lions de Trafalgar Square, avec son "maillot jaune", Victoria - en provenance de Cardiff elle aussi - demande que la décision finale revienne au peuple. Trois ans après le premier référendum, le gouvernement peut-il réellement faire machine arrière ?