A quelques semaines du Brexit, Theresa May retourne aujourd’hui à Bruxelles pour essayer de renégocier le "backstop". Selon elle, Bruxelles n’a d’autres choix que d’accepter pour éviter un "no deal". Pourtant l’Union européenne a très officiellement répondu qu’elle ne rouvrirait pas les négociations sur l’accord de retrait de l’Union européenne.
Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit, a réitéré l’importance du filet de sécurité précisant qu’il constitue une garantie du respect de l’accord de paix du Vendredi Saint. L’UE se veut réaliste face à un calendrier très court. Au bout de deux ans de négociations, il n’y a plus d’appétit pour jouer avec Londres jusqu’à la dernière minute.
Mais les tensions sont palpables des deux côtés de la Manche. Le 6 février Donald Tusk, président du Conseil européen, s’en est pris aux Brexiters pour n’avoir pas anticipé les conséquences d’une sortie sans accord du Royaume-Uni. Il évoque « la place spéciale en enfer réservée » à ceux qui ont fait la promotion du Brexit « sans même l’ébauche d’un plan pour le réaliser en toute sécurité ». Cette vision dantesque du Brexit n’a pas manqué de déclencher de vives réactions du côté britannique. Les députés se sentent insultés et humiliés. L’ancien patron de l’Ukip Nigel Farage considère que la sortie de l'UE permettrait de libérer le Royaume-Uni de ces « tyrans arrogants et non élus ». Pour lui il s’agirait donc plutôt du « paradis ».
Quoiqu’il en soit Saint Pierre en décidera. Pour le moment, les dirigeants européens doivent se réunir à nouveau aujourd’hui pour tenter de trouver une solution acceptable par tous.