

Le tourisme est une source de revenu primordiale pour le gouvernement britannique, qui introduit en 2023 des “taxes de séjour”. Ainsi, cette année, des vacances à Manchester risquent de coûter plus cher que d’habitude…
Ce 1er avril, Manchester est devenue la première ville du Royaume-Uni à percevoir une taxe de séjour. Mais comment est-elle organisée ?
Elle consiste à ajouter une livre sterling au prix d'une nuit d'hôtel ou d'un autre type d'hébergement. À échelle locale, puis nationale, la nouvelle taxe pourrait rapporter des centaines de millions de livres aux municipalités selon The Mirror. On parle d’environ 428 millions de livres sterling selon cette même étude.
Pourquoi une taxe réservée exclusivement aux touristes ? L'intérêt est de faire payer un peu plus les vacanciers pour contribuer à générer des fonds vitaux pour les conseils locaux. L’argent sera utilisé pour stimuler l'économie touristique, c’est-à-dire l'organisation de grands événements, de festivals, mais aussi pour des enjeux plus territoriaux comme la propreté des rues de la ville.
La première initiative : Manchester
Manchester c’est chaque année plus d’un million de visiteurs internationaux. C’est aussi 7,5 milliards de livres sterling (8,5 milliards d'euros) de bénéfice touristique annuel, à l'économie de la ville, selon les autorités locales. Et c’est justement ce rayonnement qui fait de la ville “le cobaye parfait” à l’essai de cette taxe touristique. Dans les chiffres, la taxe de séjour de Manchester sera donc fixée à 1 £ (1,14 €) par chambre et par nuit. Elle s'appliquera aux hôtels et appartements de court séjour du centre-ville.
Ce n’est pas tout. Les établissements situés dans la zone de Manchester (définies de manière assez vague), seront aussi soumis à cette taxe touristique. 73 propriétés sont pour l’instant concernées. La redevance sera gérée par les fournisseurs de logements.
Pas de panique, pour autant, du côté des locaux et des commerçants sur place. Au contraire, lors d'un référendum organisé en 2022, les hôteliers étaient à 80% favorables à cette taxe de séjour. Il faut, à ce titre, rappeler que L'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovénie et la Suisse perçoivent également une forme de taxe de séjour.
Une taxe aux retombées importantes
Selon un rapport du Northern Powerhouse Partnership, des milliers de familles affluent vers les stations balnéaires tandis que les plus âgés prennent leurs retraites dans les campagnes britanniques pour les vacances de Pâques. Ainsi, il pourrait y avoir de juteux avantages. Selon cette même étude, le Sud-est anglais serait la région qui récolterait le plus d'argent (87,6 millions de livres). De son côté, Londres recevrait 55,5 millions. Le Yorkshire et le Humber récolteraient 37,9 millions, les West Midlands 33,9 millions, enfin l'Est de l'Angleterre y gagnerait 28,1 millions.
Selon Henri Murison, directeur général du Northern Powerhouse Partnership, (l’organisation financière ayant mené l’étude) : "L'introduction d'une taxe sur le tourisme relève du bon sens si nous voulons être en mesure d'investir dans notre offre aux visiteurs internationaux en protégeant et en améliorant nos atouts naturels et culturels.” Il ajoute : “Il n'est pas juste que la charge de cet entretien ou le coût de l'augmentation du trafic retombe entièrement sur les résidents locaux.”
Pour autant, il essaye de dédramatiser l’affaire : “Vous n'hésiterez pas à payer quelques euros en France ou en Italie, alors pourquoi en serait-il autrement ici ?
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