Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Asos, M&S : Ces marques britanniques qui veulent embaucher des réfugiés ukrainiens

Marks&Spencer ukraine consortium embauche réfugiés Russie invasionMarks&Spencer ukraine consortium embauche réfugiés Russie invasion
RiuWvn OPimoza 0311 - Wikimedia Commons
Écrit par Stéphane Germain
Publié le 14 mars 2022, mis à jour le 14 mars 2022

Une quarantaine de grandes entreprises britanniques sont dites prêtes à employer des réfugiés ukrainiens dès leur arrivée sur le territoire.

 

Plus de 45 grandes entreprises britanniques témoignent de leur souhait d’employer des réfugiés ukrainiens. Un mouvement solidaire sur fond de critiques quant à la lenteur du gouvernement à accueillir celles et ceux qui fuient l’invasion Russe dans leur pays.

 

Une initiative menée par une entrepreneuse britannique

La quarantaine d’entreprises qui a d’ores et déjà rejoint le mouvement somme le gouvernement britannique de rendre plus simple l’obtention d’un visa pour les réfugiés britanniques. Downing Street a en effet été critiqué pour avoir mis en place des conditions d’octroi de visa trop fastidieuses et trop rigides. Face à de vastes critiques en interne et à l’international, le pays a finalement assoupli ses conditions d’entrées.

 

Jeudi 10 mars, la ministre de l’intérieur Priti Patel avait annoncé que “les Ukrainiens titulaires d’un passeport n’auront plus besoin de se rendre dans un centre de demande de visas pour donner leurs données biométriques avant de venir au Royaume-Uni”. Malgré cette inflexion, seuls les Ukrainiens ayant de la famille sur l’archipel et de nationalité ukrainienne peuvent espérer obtenir un visa. A ce jour, un peu plus de 1000 visas ont été octroyés dans le pays.

 

Face à cette réaction jugée peu solidaire, l’entrepreneuse britannique Emma Sinclair, co-fondatrice de la société Alumni et conseillère de l’UNICEF depuis 2014, veut répondre par l’emploi. Emma Sinclair a confié à la BBC avoir plusieurs ancêtres issus d’Europe de l’Est et d’Ukraine, et vouloir, par ce projet qui en est encore à ses débuts, aider “des dizaines de milliers” de personnes. Pour elle, le Royaume-Uni “peut faire mieux” et “aller plus vite” concernant les réfugiés ukrainiens.

 

L’initiative de l’entrepreneuse a rapidement fait écho parmi les entreprises britanniques, dont une quarantaine s’est jointe au projet. Le consortium, qui rassemble des marques telles que Asos, Marks & Spencer ou encore Lush, se dit “pleinement engagé à soutenir les réfugiés ukrainiens à travers l’emploi et les aides humanitaires”. Plusieurs entreprises seraient actuellement “en pourparlers avec le ministère de l’intérieur concernant les détails de la démarche”, qui sont encore flous en termes d’actions concrètes.

 

Un consortium “purement altruiste”

A cette initiative d’aspect solidaire, l’on pourrait rétorquer un besoin de main d'œuvre existant parmi les entreprises britanniques et y voir une manœuvre commerciale dissimulée. A cela, Emma Sinclair répond que le consortium est “purement altruiste” et ne vise pas à tirer de profit de la situation.

 

La meneuse du projet en veut pour argument le fait que les entreprises britanniques sont quoiqu’il arrive en perpétuelle recherche de bras, et ont “des milliers de postes à pourvoir chaque jour de la semaine”. Pour eux, le manque de main d'œuvre n’est pas une situation nouvelle, conclut-elle, insinuant ainsi que sa démarche est sincèrement désintéressée. “Nous voulons aider, nous voulons voir du mouvement quant au nombre exponentiel de réfugiés”, a-t-elle affirmé.

 

Initialement relevé par le Sunday Times, le consortium vise actuellement à aider les réfugiés ukrainiens, mais espère que les programmes d’aides mis spécialement en place finissent par être étendus à l’ensemble des réfugiés.

 

Plusieurs grandes marques britanniques prêtes à embaucher les réfugiés ukrainiens

La chaîne Marks & Spencer a d’ores et déjà confié être en “discussion avec le ministère de l’intérieur” à propos d’un programme humanitaire et d’aides à l’emploi pour les réfugiés.

 

Le géant de la mode en ligne, Asos, a lui aussi rejoint le mouvement : “Nous recrutons actuellement de nombreux ingénieurs au Royaume-Uni, et nous savons que l’Ukraine est hautement qualifiée dans ce domaine.”

 

La marque de cosmétiques Lush, de son côté, a fait part de son ouverture aux réfugiés ukrainiens, se disant “prête à envisager les réfugiés pour n’importe quel poste, même pour ceux que nous faisons habituellement circuler en interne.”

 

Dès fin février, de nombreuses entreprises britanniques avaient, elles, décidé de clôturer leurs activités en Russie malgré les répercussions économiques.