Édition internationale

Le litigieux prêt de la Tapisserie de Bayeux au British Museum

Lors de sa dernière visite à Londres du 8 au 10 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé le prêt historique de la tapisserie de Bayeux au British museum pour cause de travaux prévus dans le musée du Calvados. Il s’agirait d’un prêt temporaire prévu de septembre 2026 à juin 2027 en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo. Alors que l'initiative est présentée comme un moyen diplomatique d’approfondir les liens franco-britanniques, une pétition en ligne a rassemblé plus de 50 000 signatures pour dénoncer un “véritable crime patrimonial”.

Tapisserie de Bayeux Tapisserie de Bayeux
Écrit par Perle Liardet
Publié le 22 août 2025

Un morceau d’histoire sur un écrin de lin

 

Véritable récit brodé, la fresque de 70 mètres de longueur met en scène la conquête de l'Angleterre de 1066 par celui qui deviendra Guillaume le Conquérant. Classée au mémoire du monde de l’UNESCO, la tapisserie est exposée dans un bâtiment qui lui est propre et qui compose l’un des trois musées du Bayeux Museum. 

 

Le prêt exceptionnel de la Tapisserie de Bayeux 

 

Le prêt de cette œuvre colossale est uniquement envisageable dans le cadre d’une rénovation du Bayeux Museum. La tapisserie n’a été exposée que 2 fois en dehors de sa ville natale : la première en 1803 à la demande de Napoléon Bonaparte pour l’exposer à la capitale et la deuxième fois en 1945 lors d’une exposition au Louvre en hommage aux troupes de la Libération. 

 

Macron à Londres : “Oui, enfin, nous nous retrouvons”

Des réactions plus que divisées

 

Seulement quelques jours après la déclaration du président une pétition a été mise en ligne par Didier Rykner, directeur du site La Tribune de l’Art, pour empêcher le prêt. Celle-ci déclare: “Nous demandons solennellement au président de la République de renoncer à ce projet. Ce prêt serait un véritable crime patrimonial”. L’opinion publique est divisée face au voyage risqué et coûteux d’une œuvre millénaire de plus en plus fragile. Les réfractaires à ce projet mettent notamment en garde contre les risques de déchirure et de chute de matière liés aux manipulations et aux vibrations provoquées par le transport. La pétition ne cesse de rappeler l'unanime diagnostic des experts en matière de restauration de textile: “ tout transport, même minime, représente un danger.

Lien pour le pétition de Didier Rykner

Loin d’y voir une tragédie, le site internet du Bayeux Museum célèbre “un événement historique” ainsi qu’une occasion de collaborer avec les plus prestigieuses institutions culturelles de Londres. De plus, Patrick Gomont, maire de Bayeux et vice-président de la Région Normandie en charge de la Culture et du Patrimoine déclare: “Le prêt de cette œuvre unique au monde qui porte en elle un héritage partagé des deux côtés de la Manche, fait sens et sa légitimité est incontestable”.

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