Pour la première fois depuis le début du conflit Israélo-Palestinien, des milliers de personnes ont manifesté samedi 14 octobre, dans le centre de Londres. Des manifestants pro-Palestiniens réclament “un soutien” au gouvernement britannique, une semaine après l’attaque sanglante lancée en Israël par le mouvement islamiste du Hamas.
Depuis le début des conflits à Gaza, Londres et le Royaume-Uni ont géré le conflit israélo-palestinien avec des pincettes. L’opinion des Britanniques est assez divisée sur la question. Selon un sondage YouGov, 22 % pensent que le Royaume-Uni devrait se montrer plus critique envers Israël, tandis que 16 % voudraient un soutien plus fort à l'État hébreu.
Ainsi, la marche pro-palestinienne à Londres a été autorisée par la municipalité, tandis que cela restait interdit en France ou en Allemagne. La police a cependant prévenu qu'elle arrêterait tous ceux qui afficheraient leur soutien au Hamas. D'autres manifestations ont eu lieu dans tout le Royaume-Uni ; à Manchester ou à Édimbourg notamment. À Londres, le cortège a commencé sur Regent Street, en face du siège de la BBC, avec de nombreux drapeaux palestiniens et des pancartes demandant "Liberté pour la Palestine", "Cessez le massacre à Gaza" et réclamant des sanctions contre Israël.
La ministre de l’Intérieur et d'autres acteurs politiques prennent position
La tension était palpable alors que plus de 1.000 agents de police étaient mobilisés, en réponse à une augmentation préoccupante d'actes antisémites et à l'arrestation d'une jeune femme pour soutien présumé au Hamas. L'événement a rassemblé une grande foule dans les rues. Husam Zomlot, l'ambassadeur palestinien au Royaume-Uni, a d’ailleurs partagé une vidéo montrant une importante mobilisation. Le cortège a également vu des personnes controversées comme Jeremy Corbyn, ancien chef du Parti travailliste suspendu pour des accusations liées à l'antisémitisme.
London now! pic.twitter.com/yct5vPxq5Q
— Husam Zomlot (@hzomlot) October 14, 2023
Au-delà du soutien aux civils palestiniens, les organisateurs de la manifestation, dont Ben Jamal, directeur de l'organisation Palestine Solidarity Campaign, avaient un message clair pour la classe politique britannique : mettre fin à l'impunité d'Israël pour ses actions considérées comme “des crimes de guerre”. Ismaïl Patel, président du groupe Friends of Al-Aqsa, a mis en garde contre : “une catastrophe imminente si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin au conflit.”
Pour l’instant, aucune manifestation pro-Israélienne n'est prévue. Selon les médias anglais, il se pourrait bien au contraire que d’autres vagues palestiniennes déferlent dans les prochaines semaines dans les rues de la ville. La ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, a cependant émis des avertissements quant à l'affichage de drapeaux palestiniens dans les rues britanniques, suggérant que ces protestations pourraient être interprétées comme un soutien au terrorisme.