La ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, dévoile un plan radical pour restreindre les visas étudiants, entraînant une diminution possible de 150.000 personnes dans l'immigration nette. Les étudiants étrangers ne pourront plus réunir leur famille au Royaume-Uni à partir de l'année prochaine, sauf s'ils poursuivent des recherches de troisième cycle.
Réduire le solde migratoire à seulement 250.000 personnes. L’objectif est clair pour Rishi Sunak, et son ministère. Pour ce faire, il a dévoilé, mardi 23 mai, un plan radical.
Le projet consiste en la réduction des demandes de visa "inappropriées", pour faire drastiquement baisser les chiffres de l'immigration. Ainsi, tous les étudiants étrangers, à l'exception de ceux qui effectuent des recherches de troisième cycle, ou doctorants, ne pourront plus faire venir des membres de leur famille au Royaume-Uni, à partir de janvier prochain.
Il s’agit là d’un véritable coup de tonnerre pour les étudiants étrangers au Royaume-Uni. Cette mesure s’applique dans le cadre de réformes qui permettront de réduire les chiffres de l'immigration nette de 150.000 personnes, dès l’année prochaine, selon les ministres.
Des mesures drastiques pour contrer l’immigration de masse
Ce n’est pas tout, les ministres ont également promis de prendre des mesures ‘sévères’ à l'encontre des "agents éducatifs peu scrupuleux" qui ont contribué à l'essor des personnes à charge en utilisant des visas étudiants comme un moyen inapproprié d'immigration. Ces individus sont accusés de prétendre venir étudier, alors qu'en réalité, ils cherchent à s'établir dans le pays en faisant venir leur famille. Le nombre de membres de famille entrant au Royaume-Uni a explosé, augmentant de façon spectaculaire de 16.000 à 135.788 en moins de quatre ans, soit une multiplication par huit.
L'annonce de Suella Braverman, ministre de l'Intérieur, précède les chiffres officiels de jeudi qui relève que l'immigration nette a atteint un record de 700.000 personnes l'année dernière. Une augmentation significative, par rapport aux 504.000 personnes ayant quitté le Royaume-Uni en juin 2022.
Malgré l'engagement de réduire le solde migratoire à 226.000 personnes l’année dernière, le solde migratoire devrait rester élevé à environ 500.000 jusqu'aux prochaines élections prévues fin 2024.
Une action jugée “équilibrée et décisive” dans la lutte à l’immigration
Suella Braverman a affirmé devant les députés que ce plan atteint un “équilibre adéquat entre des mesures décisives pour réduire l'immigration nette et la préservation des avantages économiques que les étudiants peuvent apporter au Royaume-Uni”. Elle a souligné que le moment était venu pour mettre en œuvre ces changements afin d'avoir un impact net sur l'immigration .
Elle assure dans le même temps : "Nous reconnaissons qu'aucune mesure unique ne permettra de contrôler l'immigration”. Tout est alors une question d’ajustements selon la ministre de l'Intérieur : "Le gouvernement s'efforcera de continuer à trouver un équilibre entre la réduction de l'immigration nette globale et la garantie que les entreprises disposent des compétences dont elles ont besoin.”
Les personnes concernées par ces mesures seront principalement “des personnes à charge d'étudiants qui apportent une contribution plus limitée à l'économie que les étudiants ou les travailleurs qualifiés” résume-t-elle, ce qui minimisera l'impact sur la croissance du Royaume-Uni.
D’autres restrictions à l’avenir pour les étudiants au Royaume-Uni ?
Le pays envisage d'augmenter les "seuils de revenus" pour l'entrée au Royaume-Uni. De plus, afin de prévenir les abus, il sera interdit aux étudiants de travailler avant d'avoir terminé leurs études. Le but ? Dissuader toute utilisation inappropriée des cours universitaires comme moyen d'obtenir un emploi.
Le gouvernement collaborera également avec les universités pour trouver des "options alternatives" permettant aux étudiants "les plus talentueux et les meilleurs" de continuer à faire venir leur famille lorsqu'ils étudient dans les meilleures universités du Royaume-Uni.
En 2022, selon The Telegraph, le Royaume-Uni a accordé 485.758 visas d'études, entraînant l'arrivée de 135.788 personnes à charge. 22 % donc, de l'ensemble des visas d'études délivrés. L’augmentation est significative par rapport à 2019, où seulement 6 %, soit 16.047 personnes à charge, accompagnaient 135 788 étudiants.