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David Fuller condamné à la prison à vie pour les viols dans des morgues en Angleterre

Portrait de l'assassin David FullerPortrait de l'assassin David Fuller
Capture d'écran Youtube - Skynews
Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 17 décembre 2021, mis à jour le 17 décembre 2021

David Fuller va être emprisonné à vie pour le meurtre de deux jeunes femmes dans les années 1980 et l’abus de plus de cent cadavres dans des morgues du Royaume-Uni.

 

David Fuller, ancien électricien hospitalier, a été condamné à la prison à vie pour les meurtres de Wendy Knell, 25 ans, et Caroline Pierce, 20 ans, dans les années 1980, ainsi que pour des actes nécrophiles sur plus de 120 cadavres de fillettes et de femmes dans les morgues de deux hôpitaux de Tunbridge Wells entre 2008 et 2020.

 

Initialement inculpé pour meurtre

Assassinées en 1987, les meurtres de Wendy Knell et Caroline Pierce sont restés irrésolus pendant 33 ans, jusqu’au jour où une découverte ADN a permis de remonter et d’identifier David Fuller comme étant le principal suspect. Knell avait été retrouvée morte avec de graves blessures dans son appartement de Guildford Road le 23 juin 1987. Pierce, elle, a été tuée cinq mois plus tard, le 24 novembre, devant son domicile de Grosvenor Park. L’homme a reconnu les faits lors de son procès à la Cour d'assises de Maidstone.

 

La perquisition de son domicile en décembre 2020 avait alors permis de découvrir des disques durs contenant les vidéos de ses attaques de nature sexuelle sur les morts au sein de morgues du Kent, ainsi que des contenus vidéos téléchargés sur Internet montrant de la pornographie extrême, y compris des viols d'enfants.

 

Condamnation pour ses attaques nécrophiles

Une grande partie du procès se concentre sur les actes nécrophiles de Fuller, accusé d’avoir « systématiquement et de manière répétée abusé sexuellement des corps de femmes et de jeunes filles mortes. » Devant le procureur Duncan Atkinson QC, l’homme a reconnu sa culpabilité pour ses viols commis entre 2008 et 2020. Celui qui représente l’Etat dans cette affaire a également précisé « qu'une vingtaine de victimes devaient encore être identifiées », alors que 82 l’ont déjà été.

 

Le rapport d’enquête rapporte que Fuller aurait enregistré les abus, en prenant des vidéos et des photos qu'il a ensuite visionnées et classées par type d’agression sur ses disques durs. Certains enregistrements portaient le nom des victimes, un dossier était intitulé « best yet » (“le meilleur jusqu’ici”), témoignant de la « dépravation » de l’homme pour la juge Cheema-Grubb.

 

Le Guardian a annoncé que ce mercredi 15 décembre, la juge Cheema-Grubb de la Cour suprême de Maidstone, a condamné Fuller à une peine d'emprisonnement à vie afin qu’il « meure en prison. »

 

La juge s’est indignée durant le procès : « Après avoir tué deux jeunes femmes pleines de promesses de vie, vous êtes devenu un vautour, choisissant vos victimes parmi les morts, dans le monde caché des morgues d'hôpitaux que l'on vous a laissé libre d'habiter, simplement parce que vous aviez un badge. » Avant de conclure : « La dépravation de ce que vous avez fait révèle que votre conscience est brûlée, calleuse. La sentence que je m'apprête à prononcer signifie que vous passerez chaque jour du reste de votre vie en prison. »

 

Un procès qui ne saurait réparer la douleur des victimes

Pendant la majeure partie de la matinée de mercredi, la cour d'assises de Maidstone a entendu les récits des familles des victimes de Fuller, tous emprunts des souffrances causées par son comportement « psychopathe. »

 

La mère de sa plus jeune victime, une fillette de neuf ans, a décrit la « douleur catastrophique » causée par David Fuller. Cette dernière s’est révulsée : « Vous avez violé mon bébé ... pour moi, c'est un viol de la manière la plus inimaginable. » Une autre personne dont un proche a été attaqué a estimé « que les femmes n'étaient pas en sécurité ni de leur vivant, ni dans la mort. »

 

Les actes du britannique de 67 ans ont profondément marqué les familles des victimes, qui pour beaucoup en ressortent avec des séquelles. Le père de l’une des femmes abusées par Fuller a expliqué « je ne peux plus dormir, je ne peux pas manger, je ne peux pas chasser ces pensées et ces images de ma tête. »

 

Certains sont venus en personne au tribunal, d'autres ont fait lire leur déclaration par le procureur, et d'autres encore ont demandé à ce que leur déclaration soit lue par le juge en privé.

 

La mère de l'une des victimes demande l’ouverture d’une enquête officielle

Nevres Kemal, dont la fille Azran a été abusée par Fuller, a mis en doute l'indépendance de l'enquête gouvernementale lancée par le Ministre Sajid Javid, qui doit être présidée par l'ancien directeur général du NHS, Sir Jonathan Michael.

 

Pour cette mère « la justice pour les familles des victimes de la morgue et leurs proches ne fait que commencer. » Elle appelle également au lancement « d'une enquête statutaire avec un président indépendant » dans laquelle « les familles doivent avoir leur mot à dire et un droit de regard sur ce qui y est fait. » Pour le moment, elle affirme que les familles des victimes ont été « mises de côté » et que certaines n’avaient « même pas été contactées. »