Le British Museum est l'objet d'une campagne sur les réseaux sociaux menée par des utilisateurs chiliens. Ils demandent le retour d'une statue moai, prise sur l'île de Pâques.
Le British Museum est accusé d'appropriation culturelle pour la possession de deux statues moai enlevées du territoire chilien de Rapa Nui, communément appelé l'île de Pâques, en 1868. Une campagne en ligne a débuté après qu'un influenceur a encouragé ses followers à "spammer" les publications Instagram du musée avec des commentaires "return the moai". Le tout a pris une telle ampleur que le British Museum a décidé de désactiver les commentaires sur une de ses publications.
L'île de Rapa Nui, située à environ 3 700 km des côtes du Pacifique du Chili, est célèbre pour ses statues moai, censées incarner l'esprit d'un ancêtre éminent. Si de nombreuses statues demeurent sur l'île, faisant d’elle une attraction touristique; plusieurs ont été transférées dans des musées du monde entier, dont le British Museum.
Le président chilien soutient l’action des militants
Pour la petite histoire, les statues en question ont été offertes en cadeau à la reine Victoria en 1869 par le capitaine du HMS Topaze, Richard Powell. La reine les a ensuite léguées au British Museum.
Il existe depuis longtemps des appels pour le retour de celles-ci, à Rapa Nui. La campagne menée sur les réseaux par l'influenceur Mike Milfort est arrivée aux oreilles du président chilien, Gabriel Boric, qui a également soutenu le projet sur les réseaux sociaux lors d'une récente interview à la radio.
Le musée se dit “ouvert au débat”
Le British Museum admet avoir désactivé les commentaires sur une publication dû au nombre de spams. Un porte-parole a déclaré que le musée est ouvert au débat mais qu'il devait être "équilibré par rapport aux considérations de protection”.
Malgré les tensions, le musée affirme entretenir de bonnes relations avec Rapa Nui, soutenant "qu'il y a eu plusieurs visites de la communauté à Londres depuis 2018."